Homélie pour le Mariage de
Emilie et Alain
1Corinthiens 12,31-13,8a / Psaume 22 / Jean 15, 1-17
Version audio :
Version écrite :
Alors Émilie et Alain ont choisi ces textes, ils les connaissent bien… donc ce n’est pas à eux que je vais poser la question. Surtout que… j’aime mieux vous dire qu’une enseignante serait capable de me mettre des gommettes si on répondait mal, hein !
Emilie : Pas une enseignante Montessori…
Non, effectivement… Effectivement ! Mais je pose la question à vous, Chers Amis : dans le texte que je viens de vous lire, il y a un verbe que vous avez entendu DOUZE fois… Ce n’est pas rien quand même, douze fois…
- Aimer…
- Demeurer…
Ce n’était pas « aimer » mais c’était… ? « Demeurer », exactement, bravo !
Vous avez donc, chère Émilie, chère Alain, vous avez donc à être des demeurés. En tout bien tout honneur, évidemment ! C’est-à-dire des gens qui demeurent.
Mais même si c’était dans l’autre sens, un peu de folie n’est pas gênante, surtout un jour comme aujourd’hui.
Et puis, comme l’a précisé Émilie tout de suite quand j’ai parlé de gommettes, dans une classe Montessori, tout est différent, un peu de folie ça n’enlève rien.
Et puis alors en musique, j’aime mieux vous dire que la folie… c’est essentiel, n’est-ce pas ? Absolument essentiel.
Demeurer, c’est être comme une demeure, stable. La stabilité – la sécurité même, si vous posez la question à Émilie – la sécurité, c’est important pour vous.
Et avec la sécurité, parmi vos valeurs, il y a ce qui permet la sécurité : la confiance, la compréhension mutuelle, la communication aussi.
Moyennant tout cela, on est en sécurité.
Et en même temps, on peut trouver son indépendance. Cette indépendance qui, elle, est chère à Alain.
Les deux sont importants. Oui, oui, ne vous inquiétez pas, ils en ont causé !
On est en sécurité si on est indépendant en toute confiance, vous voyez, ça va bien ensemble.
Il y a d’autres éléments qui sont importants. L’amour, évidemment, ça aurait pu être le mot qu’on entendait douze fois. Cet amour, c’est la première lecture qui nous le décrivait. Cette première lecture que nous a lue Fanny et qui commençait avec une fausse note, quand même…
Parce que ça me surprend que vous ayez choisi ce texte-là… Un texte qui dit que « s’il me manque l’amour, je suis comme un cuivre qui résonne »…
- Fausse note aux Cuivres
Bon, vu comme ça, ça fait plus klaxon de bus…
Mais il y avait pire dans le texte, il y avait pire : « s’il me manque l’amour, je suis une cymbale retentissante »…
- Coup de cymbale
Bon, c’est sympa les cymbales, mais enfin il y a plus mélodieux quand même – avec tout le respect, hein… c’est bien pour le rythme.
Mais pour arriver à une symphonie, à une rhapsodie, à une harmonie et même à une Émilie il faut un peu plus qu’un coup de cymbale, on est d’accord.
Parce qu’il faut, Paul le listait, il faut prendre patience. C’est d’ailleurs intéressant que la première chose qu’il dit être nécessaire pour s’aimer – on aurait pu attendre la tendresse, la passion… – non, c’est la patience.
C’est la patience. Il en faut. Il vous en a fallu pour attendre ce jour. Il en faut ensuite, parfois, pour attendre 9 mois… tout ne se fait pas comme ça… n’est-ce pas Pauline ? Ou d’autres ?
Il faut de la patience, c’est la première chose qu’il faut dans l’amour.
Et puis Paul, ensuite – encore une fois, on aurait pu attendre la passion, la tendresse… non – la deuxième chose, c’est le service. L’amour rend service.
Bien sûr on voit assez ce que ça signifie à l’intérieur d’un foyer, dans une maison, mais c’est beaucoup plus grand que cela, bien sûr : l’amour rend service au monde. L’amour rayonne sur le monde.
Ce n’est pas seulement vous rendre service l’un à l’autre, c’est nous rendre service à tous. C’est d’ailleurs ce que vous faites aujourd’hui en nous invitant à ce si beau moment dans ce lieu si merveilleux.
L’amour demeure si toute la liste de ce que disait Paul – et je vais pas vous la refaire – l’amour demeure si toute la liste est cochée. Si on rend service, si on est patient, si on ne jalouse pas, etc, etc, etc…
Demeurer, c’est aussi créer des racines.
Et les racines, vous en avez ici. Vous nous avez invités à venir dans vos racines. Pour que nous fassions partie, nous aussi désormais, des racines de votre couple.
Cela nous honore beaucoup.
Demeurer, c’est prendre racine pour ensuite porter du fruit.
Nos histoires respectives et vos histoires à tous les deux construisent des racines et finissent par construire ce que l’on est, et porter du fruit.
Cette stabilité, qui est celle de l’arbre qui a de belles racines, elle vous permet de fonder aujourd’hui ce foyer qui est le vôtre.
Dans ce foyer, vous prenez avec vous un troisième hôte, Dieu. C’était votre souhait et c’est certainement le sien aussi depuis le début, parce que dans votre histoire, le hasard s’écrit avec un grand D…
C’est le psaume qui nous rappelait cela. Ce personnage que vous prenez avec vous désormais, c’est un berger.
Un berger, à priori, ça ne veut aucun mal aux animaux qu’il surveille, qu’il veille.
Mais vous êtes bien plus que deux animaux, évidemment. Et il est bien plus qu’un berger de montagne, évidemment. Ce berger-là, il vous accompagnera toute votre vie. Le psaume le disait : si on le laisse conduire notre chemin, on ne manque de rien. On le conduit sur des sentiers de justice, il dresse la table pour nous, disait Carine, et même si on traverse les ravins de la mort un jour, parce qu’il faudra le faire, eh bien il est avec nous dans ces moments-là. Il nous guide, il nous conduit de manière à ce que rien ne s’arrête là et qu’on puisse un jour se retrouver tous là-haut auprès de lui.
C’est la fin du psaume que vous avez choisi : « j’habiterai la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours »…
Permettez-moi de retourner la phrase : « Que l’Eternel habite votre maison jusqu’à la fin de vos jours ! »
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Briey, samedi 28 juin 2025, 14.30

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