Dedans ou dehors ?

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Chers Amis,

Permettez-moi de commencer par une question : « Etes-vous dans le Christ ? »

…Pas facile de répondre à cette question, n’est-ce pas ? Il faudrait déjà savoir ce que l’on entend par là ! Qu’est-ce que signifie « être dans le Christ » ? « Être en Christ », j’aurais pu aussi la formule ainsi.

Paul, dans notre deuxième lecture, la deuxième lettre aux Corinthiens, nous donnait une clé dès le début à ce sujet : « Si quelqu’un est dans le Christ, disait Paul, il est une créature nouvelle. »

Bon, ça nous donne une conséquence du fait d’être en Christ : vous êtes alors une créature nouvelle. Mais ça ne nous dit toujours pas ce que c’est qu’être dans le Christ.

Je pourrais poser la question différemment : « êtes-vous entrés en Terre Promise » ? « Êtes-vous entrés dans l’amour de Dieu ou êtes-vous encore en train d’attendre au dehors ?

Dans notre première lecture, le livre de Josué, le peuple entre en Terre Promise après une longue errance de plusieurs décennies dans le désert. Ils sont enfin sauvés et, conséquence, ils n’ont plus besoin, vous l’avez entendu, de la manne qui les nourrissait au désert, puisqu’ils peuvent enfin récolter les fruits de la terre.

C’est ce que nous disait la fin du texte. Ils sont entrés dans l’Alliance avec Dieu, dans ce que Dieu leur avait promis. Ils sont à l’intérieur, ils ont cessé d’être dehors, au désert. Ils sont dans son amour et ils récoltent les fruits de leur terre.

Cela ne dit toujours qu’une conséquence du fait d’être dans l’amour de Dieu, mais pas encore ce que c’est réellement.

Êtes-vous à l’intérieur ou à l’extérieur ? Je pourrais aussi poser la question comme ça. Bien sûr, ici, ce soir, vous êtes à l’intérieur de l’église. Mais peut-on être à l’intérieur de l’église sans être à l’intérieur de Dieu ? Probablement que oui. Peut-on être à l’extérieur de cette Église tout en étant dans le cœur de Dieu ? Sûrement que oui…

C’est l’Évangile. Qui nous donne les clés de compréhension de tout cela. Le fils qui demande son argent et qui s’en va tout dépenser avec des filles est-il dans l’amour de son père ? Pas vraiment, on est bien d’accord. Il est à l’extérieur, Il est d’ailleurs tellement à l’extérieur qu’il est parti à l’étranger, comme si le texte voulait nous dire : lui, il est complètement à l’extérieur !

Mais le même fils, une fois revenu, au moment où il s’est repenti, il est dans les bras de son père – et son père pleure et demande à préparer le veau gras – ce fils à ce moment-là est-il dans l’amour de son père ? Oui, bien sûr.

Seulement, ces deux extrêmes sont un peu faciles. Il faut aller voir dans les nuances. C’est dans le reste de l’histoire que se joue ce qui est important pour nos vies.

Quand il décide d’aller vers son père, ce fils égaré, quand il décide de se repentir, il dit – vous l’avez entendu : « Je vais lui dire : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite moi comme l’un de tes serviteurs’. » Trois choses.

Est-il dans l’amour du père à ce moment-là ? …Plus difficile de répondre, n’est-ce pas ?

La réponse, à mon avis, est : non, pas encore. Il est dans la peur de son père puisqu’il dit même : « je ne mérite plus d’être appelé ton fils ». Il n’est donc plus dans la relation avec son père. Il va aller le trouver, oui, mais pour devenir l’un de ses serviteurs. Il est dans la peur, dans le marchandage. Ce n’est pas encore être dans l’amour, cela.

Croyez-vous que Dieu nous voit ainsi, vous et moi ? Croyez-vous que Dieu doive nous inspirer la peur et le marchandage ? Non, sûrement pas.

D’ailleurs. Vous l’avez peut-être remarqué, le père de cette histoire ne laisse pas le fils aller au bout de ce qu’il avait prévu de dire…

Il avait prévu de dire trois choses : « j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite moi comme l’un de tes serviteurs. Et le père ne lui en laisse dire que deux : « J’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils… »

Et là, le père l’interrompt et dit : « Vite, apportez le veau gras, tuez le festoyons, mangeons, MON FILS que voilà était perdu et il est retrouvé. »

Le père n’accepte pas ce que le fils avait prévu de dire – « traite moi comme l’un de tes serviteurs » – « Non ! Tu es toujours mon fils ! Tu es toujours mon fils ! »

Et le fils aîné alors, est-il dans l’amour du père ? Est-il dedans ? Non ! Et on nous le précise même dans le texte : il refuse d’entrer. Cela dit bien quelque chose. Il refuse d’entrer dans la fête, il reste à l’extérieur et il se fâche. Lui, il est dans la jalousie.

Bien sûr, on ne peut que le comprendre à vues humaines : lui, il a toujours tout fait juste. Et son frère qui a dilapidé son argent avec des filles, quand il revient, il a droit à tout, à tout ce que lui n’a jamais eu.

Mais Dieu le regarde comme il nous regarde, nous. Il ne fait pas de différences. Dieu regarde le fils qui s’était perdu comme celui qui a toujours été là.

Il a le même amour pour les deux.

Et c’est cela qu’il nous faut comprendre dans nos vies : quels que soient nos péchés, nos égarements, quel que soit le nombre de fois où nous sommes allés à l’extérieur de l’amour de Dieu, Dieu nous attend les bras ouverts. Il nous aime autant que celui qui a toujours tout fait juste.

Alors entendons-nous, Chers Amis : ce n’est pas un chèque en blanc, bien sûr. Mais c’est un rappel. Un rappel que Dieu nous veut dans son amour. Il nous veut libres, certes, y compris libres de partir loin de lui, mais il attendra toujours que nous revenions. Et jamais il ne nous laissera dire « je ne mérite plus d’être appelé ton fils », jamais !

Il festoiera avec nous lorsque nous reviendrons vers lui.

Alors, comme le disait le psaume, Chers Amis : « Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom ! » C’est ce que nous faisons quand nous chantons comme ce soir !

Soyons en Dieu, il est si facile de s’en écarter dans nos vies !

Soyons en Dieu et surtout, ne soyons pas non plus comme le frère aîné : ne posons pas sur nos frères et sœurs qui n’ont pas tout fait juste le regard jaloux de celui qui se croit parfait. Posons sur eux un regard d’amour qui les aide eux aussi à revenir en Dieu.

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Montreux, samedi 29 mars 2025, 18.00

Clarens, dimanche 30 mars 2025, 9.30

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