Homélie pour le Baptême du Seigneur, année C
Isaïe 40,1-5.9-11 / Psaume 103(104) / Tite 2,11-14.3,4-7 / Luc 3,15-16.21-22
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> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Chers Amis
En me baladant autour du lac gelé, avant-hier, sous un ciel totalement bleu, je m’émerveillais de cette magnifique nature.
Et il y a de quoi, hein ! il y a de quoi, ces jours, s’émerveiller !
J’aurais très bien pu reprendre les mots que nous avons entendus dans le psaume il y a quelques minutes :
« Tu as pour manteau la lumière, Seigneur, comme une tenture du déploies les cieux ! Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! Tout cela ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens ! »
Oui, cela va très-très bien avec cette belle nature que nous observons en ce moment…
Et puis, du côté des îles, dans le petit bout de lac qui n’est pas gelé, notre habituelle petite famille de canards était là. Et à nouveau, en les regardant, je repensais au psaume :
« Ils comptent sur toi, Seigneur, disait le psaume, pour recevoir leur nourriture au temps voulu. Tu donnes et eux ils ramassent, tu ouvres la main, ils sont comblés ! »
Vous voyez, je pense que l’auteur du psaume connaissait le lac de Champex ! C’est tellement vrai tout ça, quand on regarde la nature…
C’est nous, les humains, qui n’avons jamais assez ! Mais eux, les animaux, ils ont tout ce qui leur faut. Quel subtil équilibre dans notre belle nature, quand on y pense !
Et quand on contemple le tableau époustouflant que nous avons sous les yeux, saison après saison, il ne faut pas chercher bien loin pour voir, en-bas à droite de la toile, la signature du Créateur, je crois.
Mais quand je vous regarde, Chacune, Chacun, je vois aussi la signature de Dieu. Mais oui, même derrière vos masques, elle est là, elle transparaît de votre âme dans vos yeux, la signature de votre Créateur.
C’est d’autant plus vrai pour les baptisés que nous sommes, Chers Amis ! Le baptême, c’est l’eau du déluge changée en pluie de grâce, disait quelqu’un… c’est très beau ! C’est l’eau du déluge changée en pluie de grâce, c’est Dieu qui arrose sa créature pour la faire vivre.
Cette grâce que nous avons reçue au jour de notre baptême, c’est beaucoup plus qu’un simple arrosoir pour un temps, c’est une source qui va durer toute la vie, on le sait bien.
Et c’est une fois pour toutes que Dieu, ce jour-là, nous a dit : « Tu es ma fille bien-aimée, tu es mon fils bien aimé ! » comme il l’a dit pour Jésus lors de son propre baptême par Jean dans le Jourdain, nous venons de le réentendre dans l’Evangile.
Est-ce que nous prenons bien conscience de tout ce que cela implique ? C’est magnifique, quand on y pense…
On fête les anniversaires de naissance, mais on devrait mettre la même énergie à fêter notre deuxième naissance. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit !
Notre deuxième lecture, la lettre de Saint Paul à Tite – qui est une petite lettre dans nos Bibles, petite par sa taille mais très grande par son importance ! – notre deuxième lecture le disait très bien : nous sommes nés une nouvelle fois, de l’eau et de l’esprit, par notre baptême.
C’est donc une deuxième naissance, ça mérite un anniversaire aussi bien fêté que celui qu’on offre à la première de nos naissances.
Pour ma part c’était le 9 mars 75. Mais quelle que soit la date de notre baptême, Chers Amis, il nous faut la fêter !
Alors vous allez me dire : « Oui mais c’est bien joli, mais encore faut-il la connaître ! »
Et on ne la connaît pas forcément, d’autant que pour la plupart d’entre nous ça fait un sacré paquet d’années en arrière !
Mais vous croyez quoi ? J’ai dû chercher moi aussi, hein ! ça tombe pas tout cuit, ce genre d’information ! Moi non plus je ne savais pas à quelle date j’avais été baptisé.
Un petit coup de fil à votre paroisse de baptême – parce que cette information-là, en général on l’a, on sait dans quelle paroisse on a été baptisé, la plupart du temps… – un coup de fil à la paroisse, aux heures d’ouverture du secrétariat, je vous fais confiance, et on aura grand plaisir à aller chercher le registre des baptêmes et à vous donner votre date de baptême !
On le fera avec joie – bon sauf si vous le faites tous ensemble lundi matin mais autrement ce sera certainement avec joie !
C’est important d’avoir l’information de cette date, le jour où Dieu vous a dit : « Tu es ma fille bien-aimée, tu es mon fils bien-aimé ! ».
C’est important parce que c’est aussi le jour où nous sommes devenus héritiers de la vie éternelle, c’est aussi dans la deuxième lecture qu’on avait cette info-là !
Par le baptême, on est héritiers de la vie éternelle, vous vous rendez compte ? C’est pas rien !
Et ça aide à ne pas se faire trop de souci pour le lendemain, Chers Amis.
Parce oui, je sais bien, on traverse des temps difficiles avec ce satané virus… mais regardez les canards sur le lac, ils ne se font pas trop de souci pour demain. Ils se soucient du jour présent, eux, d’avoir à manger aujourd’hui, ce sera déjà pas mal. Et puis pour demain, on verra bien.
Et là encore, notre deuxième lecture nous le disait : « la grâce nous apprend à vivre dans le temps présent. »
Et ça, vous savez, alors personnellement je l’expérimente tous les jours.
Surtout moi qui suis un bileux de première, quand je me fais du souci pour telle ou telle chose, telle ou telle activité à venir, ou simplement pour le lendemain, très souvent ça complique tout.
Mais au contraire, quand j’essaie de vivre au présent, de goûter simplement la joie d’être en vie, la joie plus grande encore de savoir que je suis héritier de la vie éternelle, alors tout va mieux.
Le souci crée des obstacles dans nos vies, des montagnes, même, parfois !
Alors que la foi abaisse les montagnes, ça c’est notre première lecture qui nous le rappelait, le prophète Isaïe : quand on se préoccupe de préparer un chemin pour Dieu, alors ça change tout, les montagnes sont abaissées.
Alors, en ce début d’année, Chers Amis, il me semble qu’il y a suffisamment de médias qui nous transmettent des sujets d’inquiétude. Nous, baptisés, soyons une autre voix dans le monde !
Soyons celles et ceux qui transmettent la confiance aux gens qui nous entourent, ça fera du bien, je crois !
Voilà ce qu’il nous faut crier du haut des montagnes, la bonne nouvelle qu’il nous faut annoncer, comme disait encore Isaïe : « Carpe diem », « profite du moment présent », « occupe-toi déjà d’aujourd’hui », « à chaque jour suffit sa peine », vous le traduisez comme vous voulez, il y a tellement d’expressions qui nous le rappellent… ou bien ce joli jeu de mots en français : le jour d’aujourd’hui est un cadeau, c’est pour ça qu’on l’appelle présent…
…ça ne marche pas dans les autres langues, mais en français ça fonctionne !
Il y a tellement de moyens de se rappeler qu’il faut s’occuper d’aujourd’hui plutôt que d’hier – ça ne sert à rien puisque ça ne reviendra pas – et plutôt que de demain qui n’est pas encore là.
Ayons confiance… et puis transmettons cette confiance autour de nous…
Et si on vous demande où vous la puisez, cette confiance, eh bien dites aux gens de venir se balader et de regarder les canards.
Tout ira mieux, vous verrez…
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Champex, samedi 8 janvier 2022, 17.00
Arthur Pellissier
Je viens d’écouter ce superbe texte, c’est magnifique. Le ton était convaincant, vrai et plein d’optimisme. Merci Vincent pour ces minutes de réflexions et de sagesse. Nous iront voir ces canards au lac de Champex, belles régions pour les privilègiés qui savent apprécier la beauté de la nature. L’été dernier nous avons fait, par un bel après-midi, le tour du lac à pieds depuis le départ du télécabine. c’était un havre de paix et de partage. Ballade à refaire. (pour mieux revoir les canards !). Bonne semaine. Amitié. Arthur
Vincent Lafargue
Merci Cher Arthur !
Je préviens les canards, ils auront plaisir à te saluer !
Amitié
Vincent