Vivons au Présent !

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
Photo libre de droits : pixabay

Chers Amis,

La question que pose Jésus est très-très actuelle : est-ce que des personnes victimes d’un tyran, ou des personnes victimes d’une catastrophe naturelle étaient plus pécheresses que les autres pour avoir un tel sort ?

Est-ce que les victimes de la guerre en Ukraine sont plus pécheresses que nous ? Est-ce que les victimes du tsunami il y a 20 ans avaient fait du mal pour périr ainsi ? Est-ce que les victimes de telle secte avaient fait du mal pour périr comme elles ont péri ? Et Jésus nous dit : « Non, pas du tout ! Pas du tout ! »

Pourtant, c’est bien ancré en nous, à chaque fois qu’une tuile nous tombe sur le coin de la tête, on dit : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » On en a même fait un film ! Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?

Mais en disant cela, on se trompe totalement : ce n’est pas Dieu qui envoie le mal, ce n’est pas Dieu qui nous a envoyé une tuile sur la tête !

Simplement, Jésus ajoute une phrase. Et il la dit deux fois, comme pour enfoncer le clou, pour nous dire à quel point c’est important… « Non, ces personnes n’étaient pas plus pécheresses que les autres, dit Jésus, mais si vous ne vous convertissez pas, alors vous périrez de la même manière. »

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire que, nous aussi, on va avoir un jour une tour qui va nous tomber sur le coin de la figure ? Ou bien est-ce que ça veut dire que, nous aussi, on risque un tremblement de terre ou… ou d’être trucidés par un fanatique ? Non.

Vous sentez bien que non. Il y a des gens qui meurent dans leur lit, tout simplement.

Qu’est-ce que ça veut dire que cette phrase « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de la même manière » ?

Ces gens ont péri sans comprendre. Sans comprendre ! Sans comprendre ce qui leur arrivait, sans comprendre ce qui leur tombait dessus, sans rien comprendre.

Convertissez-vous, dit Jésus. Alors non seulement vous ne périrez pas de la même manière… mais vous savez, vous, que la vie éternelle vous attend. 

Convertissez-vous, ça veut dire : commencez à vivre au présent.

Bien sûr qu’il y a des gens qui ont péri dans telle catastrophe, dans tel épouvantable acte, il y en a tout le long de l’histoire des hommes.

Ne regardez pas vers le passé. Ça ne reviendra jamais, c’est derrière nous.

Et puis ne regardez pas vers l’avenir non plus. En vous disant, à chaque fois que vous voyez une tour : « Attention, elle va peut-être me tomber sur le coin de la figure ! »

Arrêtez avec vos horoscopes, vos voyantes ! L’avenir ne vous appartient pas. C’est le présent qu’il faut apprendre à vivre. C’est au présent qu’il faut apprendre à se réjouir. C’est au présent qu’il faut apprendre à être.

Et cela, c’est la première lecture qui nous le rappelait. Quand Moïse demande à Dieu : « Si jamais on me demande votre nom, Seigneur, qu’est-ce que je vais dire ? »

On serait bien embêté à sa place, hein ?

La réponse de Dieu est magnifique : « Tu leur diras : Je suis. »

Dieu ne lui dit pas : « Tu leur diras, je suis l’Eternel ton Dieu, le Dieu de tes pères, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob » non.

Il ne lui dit pas : « Je suis le très miséricordieux, je suis l’infini, je suis le Dieu de l’avenir, je suis le Dieu de tes pères », non.

Il lui dit : « Je suis. C’est mon nom : Je suis. »

Comme si Dieu voulait nous dire : « Mon nom, c’est le présent ! »

Et en français, ça marche magnifiquement bien parce qu’il y a ce très beau jeu de mots, vous le savez bien : « Dieu est un cadeau puisqu’il est présent. »

« Je suis le présent, dit Dieu. Apprends à vivre au présent avec moi, à te réjouir de l’instant présent. Carpe diem ! »

C’est le présent qui compte. Hier n’existe plus, il n’y aura plus jamais de 21 mars 2025, c’est terminé. Quant au 23 mars, demain, il n’existe pas encore et peut être n’existera-t-il jamais !

« Apprends à vivre au présent, nous dit Dieu, apprends à vivre avec moi au présent, puisque moi, je suis le présent ! »

C’était aussi la leçon de notre deuxième lecture : tout ce qui est arrivé à nos pères leur est arrivé. Mais désormais, ils ne sont que des ossements qui blanchissent le désert. « Alors cessez de récriminer ! » nous disait Paul dans la deuxième lecture.

Cessez de ronchonner sur ce qui était mieux avant. Ça aussi, c’est un refrain qu’on connaît bien, hein ? « Ah, c’était mieux avant… » Bah pas sûr, hein ! La peste, le choléra, c’était pas forcément mieux avant qu’on invente des moyens de s’en protéger, par exemple, hein, par exemple…

Il y a des choses qui étaient mieux avant, sûrement, mais apprenons à vivre au présent.

Comme le disait un homme qui a beaucoup souffert : « Le bonheur, c’est certainement d’apprendre à se passer de ce que l’on n’a pas, de ce que l’on n’a plus et de ce que l’on n’aura jamais de toute façon »

C’est à dire apprendre à vivre au présent, à vivre sans ce que l’on n’a pas, sans ce que l’on n’a plus et sans ce que l’on n’aura jamais.

Alors, au présent, nous pouvons cultiver cette vertu qu’est l’espérance. Et ça, c’est la dernière partie de l’Évangile qui nous le disait avec cette histoire de figuier qui, depuis trois ans, ne produit rien du tout. Alors il vaut mieux le couper !

Eh bien non, nous dit le Seigneur. « Non, garde-le encore un peu. Tu verras, peut-être qu’il donnera du fruit. »

Et c’est la même chose pour chacun de nous. Dieu connaît notre histoire. Et il vient nous dire : « J’espère le meilleur de toi comme de ce figuier. Peut-être as-tu déjà porté du fruit… Peut-être en porteras-tu encore… Ce n’est certainement pas le moment de te couper. »

Reste encore un peu auprès de moi, mon frère, ma sœur, tu as encore sûrement du fruit à porter, parce que Dieu qui vit au présent espère en toi.

___________________________________________

Champex, samedi 22 mars 2025, 17.00

Abonnez-vous !

Nous aimerions vous tenir au courant de nos dernières nouvelles 😎

Nous ne spammons pas ! Consultez notre Politique de confidentialité pour plus d’informations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.