Sophie et Simon – Homélie de Mariage

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1Corinthiens 12,31-13,8a  /  Psaume 148 / Jean 15,9-13

Version audio :

Version écrite :

Chère Sophie, Cher Simon,

On vient d’entendre la page d’Évangile que vous avez choisie pour nous, dans laquelle un verbe revient TROIS fois, c’est dire si l’on insiste ! Un verbe complètement paradoxal pour vous deux. Pourtant, c’est le texte que vous avez choisi !

C’est le verbe demeurer.

Demeurer… !

Il y a 200 pays dans le monde, vous en avez déjà visité un bon 10% – il y a encore du job, hein ! – mais, de fait, la demeure… c’est une notion qui vous est parfois un peu étrangère !

Vous avez habité ici et là, vous avez eu tant d’adresses déjà, de domiciles… avant de vous connaître aussi, d’ailleurs. Et vous en aurez encore.

Et Jésus vous demande de demeurer ? Il a de l’humour, hein !

Comme je le connais un peu… et depuis que je vous connais… je lui ai dit : « Mais tu les connais, ces deux-là ? Tu veux qu’ils demeurent ? Mais… à chaque fois que les événements tentent de les ralentir quelque part, ils avancent ! Ils continuent d’avancer ! Peu importe le moyen de transport d’ailleurs : même quand l’avion a un problème, ils en trouvent un autre, il n’y a pas de souci. On ne peut pas les retenir quelque part ! »

…Si, ici cet après-midi. Ou alors c’est eux qui nous donnent des rendez-vous, via des affiches, et c’est eux qui nous retiennent quelque part.

Mais demeurer… c’est une notion assez vague dans votre histoire !

« Tu crois vraiment, Seigneur, que depuis que ces deux-là se connaissent, ils ont déjà demeuré plus d’un mois au même endroit ? »

Alors oui, il y a une exception : à Loèche pendant deux mois et demi !

Mais enfin on était tous à la même enseigne, c’était pendant le confinement, alors là, forcément, il nous fallait demeurer !

Deux mois et demi, c’est un record dans votre vie, hein !

Mais le Seigneur vous propose de demeurer éternellement. C’est autre chose, hein !

Alors évidemment, si je m’arrête à cela, je ne fais pas droit au texte que vous avez choisi, car le texte demande de demeurer… DANS L’AMOUR. C’est évidemment une autre forme de demeure, ça change tout.

Votre amour est une demeure. Solide. Avec de beaux murs, un beau toit… c’est un beau foyer.

En plus, votre amour crée des choses qui demeurent… Tant de titres de chansons par exemple. « Parce que t’es là », qu’on a entendu tout à l’heure composé par Sophie pour Simon.

Mais toutes les autres : « Building bridges », « Héros », « Amour amer », « Avant l’automne », « Tell me Y », « Peux-tu m’entendre », « Pour la première fois », et cetera, et cetera… je ne vais pas tous les faire !

Vos chansons, vos albums demeurent. Et demeureront après vous. C’est le lot des artistes de créer des choses qui demeurent.

Vous offrez aussi à votre public des souvenirs qui demeurent, que personne ne pourra plus leur enlever. Et cela à des milliers de personnes que vous ne connaissez peut-être même pas. Vous offrez ce qui demeure…

Ainsi va la vie d’artiste : on demeure rarement longtemps dans une même demeure, mais on crée, on construit, on offre au monde ce qui demeure à notre place. Et c’est beau qu’il en soit ainsi !

Et c’est cette demeure-là, l’amour, qui crée la joie, disait aussi Jésus.

« Si vous demeurez dans l’amour, alors ma joie sera en vous et votre joie sera parfaite. »

Évidemment, pour demeurer dans l’amour, il y a un certain nombre de conditions à remplir. Et ça, c’est la première lecture que nous a lue Carol qui les listait.

Un texte pas très sympa pour les musiciens, au passage : « S’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante »… C’est beau une cymbale, hein ! Et sans batteur, que serait un concert ? Donc… on souhaite qu’il ne leur manque pas l’amour, mais on souhaite que votre amour aille au-delà d’un cuivre qui résonne, évidemment !

Et alors là, le texte nous listait une série de sacrés défis !

L’amour, le vrai, celui qui demeure, disait Paul dans sa lettre aux Corinthiens, lu par Carol, l’amour, le vrai, prend patience. Vous en avez déjà eu…

L’amour, le vrai, rend service. Combien vous le faites par vos chansons, vos œuvres !

L’amour, le vrai, ne jalouse pas, ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil. Et ça… c’est pas évident, pour les artistes. Croyez-moi… j’en étais un, comme vous le savez.

L’amour, le vrai, ne fait rien d’inconvenant. Il suffit pour cela d’être aligné sur vos valeurs… vous y reviendrez.

L’amour, le vrai, ne cherche pas son intérêt, mais cherche l’intérêt de l’autre et de tous les autres.

L’amour, le vrai, ne s’emporte pas… ou alors s’arrange pour terminer en fou-rire comme vous savez si bien le faire !

L’amour, le vrai, n’entretient pas de rancune… et pour cela, il suffit de changer la première voyelle en « U » : avec HUmour, la rancune s’en va.

L’amour, le vrai, ne se réjouit pas de ce qui est injuste. On retrouve vos valeurs.

L’amour, le vrai, trouve sa joie dans ce qui est vrai, supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout… Et, de la Chine à la Pologne en passant par Avignon, vous l’avez déjà prouvé.

L’amour, le vrai, à ces conditions-là, ne passe jamais. C’est-à-dire demeure.

Demeurez donc, Sophie et Simon, dans l’amour. Quelle que soit votre demeure terrestre.

Et surtout, gardez ce grain de folie qui vous fait avancer !

En somme, il s’agit non seulement de demeurer… mais de rester vous-mêmes des demeurés ! Au plus noble sens du terme, naturellement ! De garder vous-mêmes ce grain de folie qui fait que, regardez… nous sommes tous là, aujourd’hui, pour vous.

Longue et belle vie à vous deux, au soleil de votre amour. Un « soleil intérieur » qui « construit des ponts« , qui fait « tomber des masques » et qui vous offre une « nouvelle aube » chaque matin de votre vie à deux.

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Grimentz, samedi 31 août 2024, 15.00

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