Mourons vivants !

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Homélie pour le 5e dimanche Carême, A

Ezékiel 37,12-34 / Psaume 129 / Romains 8,8-11 / Jean 11,1-45

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Il y a quelques années, chez notre grand voisin français, on a réalisé un sondage. Vous savez que les sondages c’est très sérieux, c’est fait avec des milliers de personnes, on recueille avec attention les résultats… Il ont fait un sondage parmi les personnes qui se disaient chrétiennes, et le sondage a révélé ceci : seule la moitié de celles et ceux qui se disent chrétiens croit à la résurrection de Jésus et, pire, seuls 10% croient à la résurrection des morts.

10%. Ça fait une personne sur dix. Ça ferait pas grand monde dans notre assemblée ce matin ! Une personne sur dix, chez notre voisin français, croit à la résurrection des morts. C’est effarant !

Alors que c’est le point central de notre foi chrétienne. Paul le dit très bien : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide. » Vide. Et Jésus le disait très bien à Marthe dans notre évangile de ce matin :

« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Et c’est parce que Marthe répond « Oui Seigneur, je crois ! » que le miracle est possible, je vous le signale au passage. C’est la foi qui rend possible les miracles. L’incroyance rend donc les miracles impossible. Il n’y a pas de vie éternelle pour celles et ceux qui n’y croient pas, tout simplement. Pour toutes celles et tous ceux qui voient la mort comme une fin en soi, c’est effectivement un stop final.

Mais, Chers Amis, voir la mort comme une fin n’a aucun sens si l’on est chrétien. Aucun sens ! Lorsqu’on croit au Christ, la mort n’est qu’un passage. Pas un passage vers une autre planète, genre Sirius, façon Temple Solaire, non ! Un passage vers la suite de notre vie, vers la vie éternelle, tout simplement.

Notre corps meurt – on le sait bien – et il se décompose, il est parfois même réduit en cendres, mais même s’il est enterré… tôt ou tard il est réduit en poussière, on le sait bien. Ça revient quasiment au même. Notre corps se décompose mais notre âme survit à ce corps. Elle vit.

Elle attend la résurrection finale des morts, annoncée bien avant Jésus par de nombreux textes de l’Ancien Testament, comme par exemple notre première lecture de ce matin, le prophète Ezékiel, qui disait : « Je vais ouvrir vos tombeaux, je vous en ferai remonter… » Si ça, ce n’est pas l’annonce de la vie éternelle, alors les mots n’ont plus de sens !

Notre corps est mortel, tel est le destin de la chair, l’Apôtre Paul nous le disait très bien dans notre deuxième lecture, la lettre aux Romains : « le corps, disait-il, reste marqué par la mort mais l’Esprit vous fera vivre. »

Croire en la vie après la mort, Chers Amis, ça devient une évidence aujourd’hui ! Ce sont maintenant des centaines de milliers de témoignages qui nous parviennent, venant de personnes qui ont vécu des expériences de mort imminente, qui ont vu cette grande lumière. Et, certains d’entre vous le savent, je pourrais ajouter à ces témoignages le mien, car c’est mon cas. Allez dire à ces personnes, qu’il n’y a pas de vie après la mort, vous allez vous faire recevoir, j’aime mieux vous dire !

Croire en la vie après la mort, ceci dit, ce n’est pas encore croire en la résurrection des morts. Il y a une petite nuance. Croire en la vie après la mort, c’est croire que notre âme continue de vivre. C’est déjà pas mal ! Mais croire en la résurrection des morts, c’est croire que nous allons retrouver un corps à la fin des temps.

Alors attention, il ne s’agit pas de réincarnation ! La réincarnation, c’est autre chose. C’est la foi des Bouddhistes, des Hindouistes, que nous pouvons retrouver un autre corps et revivre une deuxième, une troisième, une quatrième, une cinquième vie… mais si vous en êtes restés à la réincarnation façon fleur-bleue, détrompez-vous !

Les bouddhistes, les hindouistes vous diront que c’est une catastrophe, pour eux, de se réincarner. Ce n’est pas le but ! Leur but est le même que nous : aller vers la lumière, ne pas se réincarner. Parce qu’ils vous expliqueront que, s’ils se réincarnent, c’est qu’ils n’ont pas fini leur travail, ou qu’ils ont fait faux. C’est pas drôle du tout de se réincarner, dans la foi bouddhiste ou hindouiste, leur but est le même que nous : aller vers la lumière.

Seulement la foi chrétienne en la Résurrection des morts, ça va plus loin. C’est croire que non seulement notre âme vit après notre mort, qu’elle attend dans la lumière, mais qu’elle attend aussi cette étape ultime à la fin des temps, où tous nous retrouveront un corps. Un corps glorieux dont on ne sait pas grand-chose sinon qu’il sera guéri de toute infirmité. Le livre de l’Apocalypse nous le dit : il n’y aura plus de larmes, plus de maladies, plus de souffrance. Plus rien de tout cela.

Alors, Chers Amis, ne perdons pas de vue ce fondement absolu de notre foi qu’est la résurrection des morts.

Mais n’oublions pas non plus cette si jolie phrase de l’abbé Maurice Zundel qui arpenta jadis notre Suisse Romande et qui disait : « Le problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant notre mort. »

Que la mort, lorsqu’elle viendra, nous trouve en vie ! Voilà mon souhait pour Chacune, Chacun de vous !

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Roche, samedi 25 mars 2023, 18.00

Villeneuve, dimanche 26 mars 2023, 09.30 (version enregistrée)