Les anges de nos vies

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
Print Friendly, PDF & Email
Image libre de droits : pixabay

Chers Amis,

Qui d’entre vous n’a jamais – je dis bien JAMAIS ! – été découragé ?

…Je vois qu’aucune de vos mains ne se lève… Et c’est bien normal, je ne pourrais pas lever la main, moi non plus. Personne !

Vous comme moi, ça nous est arrivé, c’est humain. Dire « J’en peux plus ! », c’est humain, ça nous arrive, selon les moments. Et face au découragement, nous le savons bien, on peut aller très loin, on peut vouloir partir très loin. On peut même en arriver à souhaiter mourir, lorsqu’on est découragé…

A l’hôpital, moi qui suis aumônier, je vois régulièrement des personnes qui se disent découragées, qui veulent tout arrêter, qui préfèrent mourir.

C’est exactement ce qui est arrivé à Elie, le prophète, dans notre première lecture.

Pourtant c’est un prophète !

On pourrait se dire que… comme prophète… il a reçu une force supplémentaire, il a la connaissance… ou alors il doit avoir quelques infos sur la suite, il a Dieu avec lui ! Mais lui aussi, il est découragé. Et même, vous l’avez entendu, il veut mourir.

Dans l’histoire d’Elie, peut-être aussi parce que le prophète a mis le Seigneur au défi, vous l’avez entendu – « Seigneur, reprends ma vie » – dans l’histoire d’Elie, un ange s’approche de lui pendant son sommeil, dans le désert… L’ange le réveille et lui montre de quoi continuer sa route.

Pour Elie un peu de nourriture.

Le psaume que je vous ai chanté le disait à sa manière lui aussi : « L’ange du Seigneur campe alentour pour libérer ceux qui le respectent. »

Alors vous me direz que c’est facile de prétendre qu’un ange va venir nous sauver dans les déserts de notre vie ! Des fois, on aimerait qu’il soit un peu plus visible, l’ange !

Quand on traverse un deuil, l’ange ne va pas faire revenir la personne décédée.

C’est même plus dur encore, en apparence : quand on est dans les problèmes, Dieu commence par nous demander un effort. Ça peut nous décontenancer !

« Lève-toi ! » dit l’ange à Elie. Alors qu’il est tout découragé, qu’il n’en peut plus. « Lève-toi ! » Il ne commence pas par lui dire : « Oh mon pauvre chéri, c’est difficile, ce que tu es en train de vivre, je vois que tu n’es pas bien… je vais pleurer avec toi… »

Non… il lui dit : « Lève-toi ! »

Et le Seigneur commence par nous dire, au fond de nos deuils, au fond de nos douleurs, au fond de nos maladies, au fond de nos souffrances, au fond de tous nos problèmes, il commence par nous dire : « Lève-toi ! Ensuite on verra… mais d’abord lève-toi ! Ne reste pas au fond du trou, arrête de broyer du noir, arrête de te lamenter. Lève-toi ! Oui, c’est difficile, mais commence par te lever ! Après, on verra… »

Et vous savez, Chers Amis, les anges parfois n’ont pas d’ailes. On les appelle alors des AMIS. On en a beaucoup, dans nos vies, beaucoup plus qu’on ne croit ! Il y en a qu’on ne soupçonne même pas, qui sont juste là, à côté !

Alors posons-nous la question, Chers Amis, ce matin : qui sont les anges de nos vies ? Laissons passer leurs visages, leurs noms dans notre esprit quelques instants… ces personnes que nous connaissons bien, qui sont toujours là quand ça va mal, souvent pile au bon moment… Qui sont ces personnes qui nous disent : « Oui, c’est difficile, ce que tu es en train de vivre, mais lève-toi, courage ! »

Alors évidemment il ne suffit pas de dire « lève-toi », vous l’avez entendu : l’ange du Seigneur donne quelque chose à Elie pour continuer sa route. Oh c’est pas grand-chose, hein : une galette et un petit peu d’eau. Il ne va pas aller loin, avec ça, dans le désert…

Juste après avoir mangé, que se passe-t-il ? Elie se rendort ! Ça devait pas être une barre d’Ovomaltine, la galette de l’ange !

Une galette et un peu d’eau… C’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça ! Et c’est ce qui va permettre à Elie, ensuite, de repartir.

Alors posons-nous la question au sujet des anges de nos vies : qui sont les gens autour de nous qui, au beau milieu de nos problèmes, non seulement nous redonnent du courage en nous disant « lève-toi ! » mais nous apportent un petit quelque chose, pas grand-chose… mais un petit bout de solution.

Ce n’est pas une baguette magique, non… C’est une galette… un petit peu d’eau… traduit dans nos vies, c’est… un regard, un coup de téléphone, un petit message, une main sur l’épaule… c’est rien et en même temps c’est tout. C’est tout ce qu’il nous faut pour nous remettre en route, bien souvent. C’est souvent le déclic qui va nous aider à nous relever une seconde fois.

Car l’ange réveille à nouveau Elie, dans notre histoire, vous l’avez entendu : il lui redonne à manger et il le remet en route en lui disant : « Le chemin qui te reste est long à parcourir. Alors vas-y, maintenant ! »

Et là aussi, remarquez bien que l’ange est très honnête. Il aurait pu dire à Elie : « C’est juste là, derrière la dune… » Mais ce n’est pas vrai. Le chemin qui reste à parcourir est long. Et il vaut mieux être honnête avec la personne que l’on relève !

A une personne en deuil, il ne sert à rien de dire : « Ça va passer ! », c’est faux, ça ne va pas passer comme ça. Ça va être long. Autant être honnête et le lui dire. Et à l’inverse, il ne faudrait pas non plus dire à une personne en deuil : « Ben oui, tu as raison, c’est beaucoup trop dur, recouche-toi, laisse-toi mourir. Ça ira beaucoup mieux. » Non, ça n’ira pas mieux !

Je crois que nous avons, Chacune, Chacun, plusieurs noms, plusieurs visages qui peuvent porter ce beau nom d’anges, si nous y réfléchissons bien.

Ils sont autant de visages du Christ sur nos chemins de vie, car le Christ est le pain pour la route, il nous le disait dans l’Evangile. Il est celui qui nous aide à avancer dans les déserts de nos problèmes.

Nous qui avons l’Esprit-Saint en nous de par notre baptême, ne l’attristons pas, comme disait Paul dans la deuxième lecture. Au contraire ! Faisons-lui honneur, à cette force qui nous habite, appuyons-nous sur l’Esprit qui est en nous, sa force est considérable ! Elle permet de se relever, elle permet de susciter des anges autour de nous.

Alors quel que soit notre désert, Chers Amis, et nous en traversons tous, il cache des anges, des galette, un peu d’eau, un regard, une main tendue, le pain de la vie.

Comme le disait, à sa manière, le Petit Prince : « Ce qu’il y a de beau dans le désert, c’est qu’il cache un puits, quelque part. »

___________________________________________

Leysin-Feydey, dimanche 11 août 2024, 10.15

Abonnez-vous !

Nous aimerions vous tenir au courant de nos dernières nouvelles 😎

Nous ne spammons pas ! Consultez notre Politique de confidentialité pour plus d’informations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.