Homélie pour le 3e dimanche de l’Avent – C
So 3,14-18a / Cantique d’Isaïe / Ph 4,4-7 / Luc 3,10-18
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> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Soyez dans la Joie !
Ce pourrait être la devise de ce troisième dimanche, de ce dimanche de la joie.
Et moi, quand j’entends « soyez dans la joie », j’ai toujours un petit sourire au coin des lèvres… parce que j’ai toujours l’impression dune invitation de l’office du tourisme jurassien… soyez dans l’Ajoie…
…dans cette belle région qu’est l’Ajoie !
Mais bon, au-delà de la boutade, « soyez dans la joie » c’est ce que nous dit Paul dans sa lettre aux chrétiens de Philippes, et il le dit deux fois, comme pour appuyer cela : « Soyez dans la joie, je le redis, soyez dans la joie ! »
La joie, le rire, comme nous venons de l’entendre, tout cela fait partie de l’ADN chrétien.
Qu’ils étaient tristes et consternants, ces vieux débats du Moyen-Âge pour définir si oui ou non le Christ avait ri…
Soi-disant que rien ne dit dans la Bible que le Christ ait jamais ri ! …ce qui n’est pas tout à fait juste, d’ailleurs, parce que l’expression « Jésus exulta de joie » peut tout à fait se traduire par « Jésus éclata de rire »…
C’est toujours en lien avec les enfants, d’ailleurs, quand ça se produit.
Les enfants, eux, savent ce que c’est que la joie, la joie profonde, celle qui vient du cœur.
Le rire, la joie font partie de notre ADN chrétien.
« Là où n’est pas l’humour, là où manque la joie, là n’est certainement pas le Christ ! »
Ça pourrait être une phrase du pape François, n’est-ce pas ? Eh bien c’est une phrase de Benoît XVI, figurez-vous… « Là où n’est pas l’humour, là où manque la joie, là n’est certainement pas le Christ ! »
La joie… fil rouge de nos textes.
Encore faut-il ne pas la confondre avec le plaisir.
Notre monde confond souvent plaisir et bonheur. Les deux procurent de la joie. Mais le plaisir procure une joie qui n’est pas durable.
Si vous mangez un carré de chocolat, ça fait plaisir, hein ! Enfin si vous aimez le chocolat ! Mais ça fait naître immédiatement en vous le désir d’un autre carré de chocolat. Ce n’est pas durable.
Et on voit bien les enfants à Noël, lorsqu’ils ouvrent un cadeau… ça fait plaisir… mais ils se précipitent tout de suite vers l’autre cadeau, le suivant.
La joie profonde, elle, elle naît du bonheur.
Et le bonheur, il réside dans d’autres choses que ce qui est créé par les petits plaisirs de l’existence.
Sophonie nous disait : « Pousse des cris de joie, éclate en ovations, réjouis-toi, bondis de joie ! »
Ben vous pouvez toujours essayer de bondir, si vous n’êtes pas au départ dans la joie cela ne vous procurera que des courbatures, hein !
La joie, c’est d’abord un état d’esprit.
Le psaume, d’ailleurs, nous disait : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut… »
Aaah, la joie a donc quelque chose à voir avec le salut… ça paraît évident dans un sens : on est joyeux quand on se sait sauvé.
C’est moins évident dans l’autre sens à notre conception humaine : peut-être faut-il être joyeux pour être sauvé.
Je ne suis pas en train de dire que les personnes qui meurent malheureuses ne sont pas sauvées, non, pas du tout.
Mais la joie c’est autre chose, c’est d’abord un état d’esprit profondément ancré en nous.
On peut être joyeux en traversant une difficulté.
Il s’agit donc d’ÊTRE dans la joie.
On le dit très bien : « soyez dans la joie ! », on ne dit pas « faites de la joie ! ».
Ce n’est pas quelque chose à faire, c’est d’abord quelqu’un à être, l’état de joie.
Et c’est là que l’Evangile nous donnait une clé. Les gens s’approchent de Jean en lui disant : « Que devons-nous faire ? »
On l’a entendu comme un refrain dans cet Evangile : « Que devons-nous FAIRE ? »
Et Jean, dans la plupart des cas, répond par des négations, par ce qu’il ne faut pas faire, justement. Parce que ce n’est pas une question de « faire ».
On peut bien faire des décorations de Noël, faire des cadeaux, faire toute une série de choses pendant ce temps de l’Avent, faire des biscuits, faire des cartes de vœux, faire des visites… Et c’est très bien ! …mais c’est d’abord une question d’être.
Est-ce qu’intérieurement je suis dans la joie de mon Seigneur ? …comme le disait Saint Paul : « Soyez toujours dans la joie DU SEIGNEUR ! »
Est-ce qu’intérieurement je suis habité par cette joie ? Alors je n’ai plus besoin de faire tant de choses que cela.
Si je suis dans la joie, je suis radioactif, la joie va se propager autour de moi, forcément.
Être dans la joie, ça fait partie, donc, de notre ADN chrétien.
Alors Chers Amis, soyons dans la joie, pas seulement à l’intérieur de ces murs mais aussi – [montre la partie « laïque » de la chapelle] du moins pour cette partie de la chapelle – quand nous sortirons tout à l’heure : portons la joie au monde, il en a tellement besoin !
Et ce n’est pas qu’0une invitation de l’office de tourisme du Jura, de porter la joie (l’Ajoie) au monde, c’est un devoir de baptisé !
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Bex, samedi 11 décembre 2021, 18.00 (version familles)
Carmel du Pâquier, dimanche 12 décembre 2021, 09.00 (version enregistrée)
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