Ce que le Christ ne sait pas…

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Homélie pour le 33e dimanche TO, année B 

Daniel 12,1-3 / Psaume 15  /  Hébreux 10,11-14.18 / Marc 13,24-32

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

J’ai une question, là tout de suite, pour vous : y a-t-il quelque chose que le Christ ne sait pas ? …Vous êtes-vous déjà posé cette question ?

…Y a-t-il quelque chose que le Christ ne sait pas ?

Dans sa vie terrestre, parmi nous, la chose méritait déjà réflexion : savait-il qu’il allait souffrir, par exemple ? Oui, il l’a dit à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’Homme souffre, qu’il meure… » Il le savait donc.

Mais cela ne l’a pas empêché de demander au Père d’éloigner de lui cette souffrance, au jardin des Oliviers, et même d’accuser le Père de l’avoir abandonné, souvenez-vous, sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Le Christ sait-il toute chose ? La réponse est non. Et vous l’aviez très clairement dans l’Evangile que nous venons d’entendre.

Si vous avez bien écouté, le Christ dit lui-même qu’il y a quelque chose qu’il ne connaît pas. C’est le jour où il reviendra. Le jour de l’Apocalypse, le jour de la Révélation. Ce jour-là, le Christ ne le connaît pas.

Je vous relis le texte que vous venez d’entendre, « ce jour-là, dit Jésus, nul ne le connaît, pas même les anges, PAS MÊME LE FILS, seulement le Père. »

… PAS MÊME LE FILS.

Non, le Christ ne connaît pas le jour où il va revenir parmi nous. Et pourtant, cela le concerne directement. Mais il ne connaît pas cette date.

Ceci dit, vous l’avez aussi entendu, il dit : « Cette génération ne passera pas avant que cela n’arrive »…

Et alors là, vous pourriez vous dire : « Non, mais heu… il y a une légère erreur de calcul, Seigneur ! parce que la génération de Jésus et de ses disciples est passée depuis un certain temps, depuis 2000 ans d’ailleurs ! Il y a un petit problème ! »

Et pourtant non, il n’y a pas d’erreur.

Les textes apocalyptiques que nous entendons en ce mois de novembre sont des textes souvent codés. Attention à ne pas les prendre au pied de la lettre !

Même le terme « Apocalypse », vous le savez bien, on le répète assez !

En grec, ça ne veut pas du tout dire « fin du monde », faudrait d’ailleurs le redire à nos journalistes… « Apocalypse », ça veut dire « Révélation ». C’est tout… c’est le jour où l’on comprendra tout. C’est plutôt positif, hein, l’Apocalypse !

Alors certains codes de ces textes nous sont connus. Pas tous, mais certains, oui. Et notamment cette phrase : « cette génération ne passera pas. »

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Pour nous, une génération, c’est en gros 25 années, à peu près. Mais pour Dieu, c’est combien, une génération ? Vous le savez, vous ?

Eh bien on le sait à peu près, si on lit les psaumes. Notamment ce psaume 90 qui dit : « A tes yeux, Seigneur, mille ans sont comme un jour, une heure dans la nuit… »

Ah-ha… 1000 de nos années sont comme une heure aux yeux de Dieu. Alors évidemment… faites le calcul… ça fait 600’000 ! Une génération, pour Dieu, c’est 600’000 ans ! J’aime mieux vous dire qu’on a le temps de voir venir, hein ! Les 2’000 ans qui viennent de passer, c’est tout petit par rapport à 600’000 !

« Cette génération ne passera pas », c’est peut-être la génération de la Terre, celle des êtres humains, celle de la lumière, celle de notre soleil. Il y avait d’ailleurs un autre indice dans le texte de ce matin qui plaidait pour cela, puisqu’on nous disait qu’au jour de l’Apocalypse le soleil s’obscurcira…

Peut-être bien que « cette génération », aux yeux de Dieu, c’est celle du soleil dont il s’agit.

Et alors là, j’aime mieux vous dire qu’on a largement le temps puisque les scientifiques prévoient la mort du soleil dans 5 milliards d’années à peu près. Vous ne serez plus là, moi non plus.

A moins, évidemment, qu’on bousille notre planète avant cela. Hélas je crains fort qu’on en ait grandement pris le chemin, mais c’est une autre histoire.

Il y avait d’autres indices dans les textes que nous avons entendus, ce matin.

La lettre aux Hébreux, notre deuxième lecture. Si vous l’avez bien écoutée, on nous disait que le Christ attend quelque chose pour revenir. Il attend quoi ? Le texte nous disait que le Christ attend que ses ennemis soient mis sous ses pieds.

Et là aussi attention à ne pas essayer de comprendre le texte de travers. Les ennemis du Christ, ce ne sont pas forcément ceux qui nous viennent à l’esprit au premier abord : les personnes qui ne croient pas en Dieu, les personnes d’autres religions, celles qui ne sont pas sur ces bancs ce matin… Non !

Quand le Christ parle de ses Amis, il dit que ce sont ceux qui font la volonté de son Père.

Faire la volonté du Père, s’aimer les uns les autres, c’est être un ami du Christ.

Je connais plein de gens qui ne sont pas chrétiens et qui sont des amis du Christ, qui essaient de répandre l’amour autour d’eux.

je connais des Chrétiens qui ne sont pas spécialement des amis du Christ, d’ailleurs, dans l’autre sens !

Vous voyez que ce n’est pas si simple !

Il attend… il attend que l’amour soit répandu autour de notre monde.

Là encore, j’ai l’impression qu’on a le temps, hélas.

C’est un chemin, au fond. C’est un chemin de sainteté sur lequel nous sommes, Chacune, Chacun, engagés. Le psaume le disait très bien : « Tu m’apprends le chemin de la vie. » C’est donc bien d’un chemin qu’il s’agit, un chemin que nous avons à faire à la suite du Christ.

Alors non, chers Amis, le Christ ne sait pas tout. Mais il y a une chose qu’il sait, c’est qu’il attend. Il attend que nous ayons eu Chacune, Chacun, le temps de répandre l’amour autour de nous. C’est notre mission dans ce monde.

A nous de saisir cette chance de répandre l’Amour de Dieu autour de nous, de le faire connaître autour de nous, chaque fois que nous le pouvons.

C’est ainsi que nous ferons « briller la justice », comme le disait la première lecture, le livre de Daniel.  C’est ainsi que les êtres humains deviendront des justes et « brilleront à leur tour comme les étoiles du ciel », je reprends les mots de la première lecture.

Puissions-nous, nous aussi Chers Amis, un jour, être de ces étoiles, de ces justes qui font la volonté du Père.

Et d’ici-là, cheminons à la suite du Christ qui, comme nous, ne sait pas tout.

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Dans une version pour enfants : Bex, samedi 13 novembre, 18.00

Aigle, 14 novembre 2021, 8.30

Aigle, 14 novembre 2021, 10.00 (version enregistrée)

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