Saint Bolique, priez pour nous !

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Chers Amis,

Une paroissienne – pas d’ici, je vous rassure ! – une paroissienne, il y a quelques années, me disait : « Oh ce Jean-Paul II, il a fait tellement d’erreurs que je n’accepte pas qu’on en fasse un saint ! »

On connaît d’ailleurs bien cette expression, plus ou moins longtemps après le décès de quelqu’un: « Oh vous savez, lui, c’était pas un saint ! »… ça marche aussi au féminin, Mesdames… On en est persuadé, quand on dit cela. Alors qu’on ne connaît rien de la vie de cette personne !

Et concernant quelqu’un dont on dirait « oh vous savez, ce n’est pas un saint… » …eh bien pas sûr : le fait même qu’on dise du mal de ces personnes-là en fait peut-être des saintes et des saints.

« Heureux êtes-vous, disait Jésus dans l’Evangile, si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans les Cieux. »

Heureux, bienheureux êtes-vous… Et la dernière étape avant d’être saint c’est être…?

– Bienheureux !

Bienheureux êtes-vous ! Ce n’est pas un hasard, hein ! Au-delà de la pirouette humoristique, il y a une réalité bien appuyée par l’histoire, Chers Amis ! Car nos plus grands saints sont aussi de grands pécheurs.

Notre prochain futur saint suisse, j’espère, le bienheureux Maurice Tornay – on le chantera tout à l’heure dans la Litanie des Saints – le bienheureux Maurice Tornay donnait des coups de boule à la récréation au collège St Maurice, hein ! Et pourtant, il est bienheureux et il sera saint.

Mère Teresa, SAINTE Mère Teresa, a passé près de trente années de sa vie à douter de l’existence de Dieu, on le sait aujourd’hui. Et pourtant, elle est sainte.

Jean-Paul II, SAINT Jean-Paul II, avait ses doutes, il a fait des erreurs. On sait aujourd’hui combien d’erreurs il a commises dans la lutte contre les abus en Eglise. Pourtant il est saint. Pleinement.

Être Sainte, être Saint, Chers Amis, ce n’est pas avoir été parfait. Loin de là ! La petite Thérèse, St Vincent de Paul, le Curé d’Ars, Saint François d’Assise, Sainte Claire, Saint Dominique, Saint Ignace de Loyola, ces gens étaient humains comme nous le sommes !

Et remontons jusqu’à Saint Pierre qui ne fut pas le moins pécheur de tous, il a renié trois fois le Christ, excusez-moi ! Comme modèle de perfection, on fait mieux ! Et pourtant il est Saint, pleinement !

 Tant mieux que ces gens n’aient pas été parfaits, tant mieux ! Ces gens étaient humains, comme nous le sommes ! Et comme nous sommes toutes et tous appelés à la sainteté, ça  nous la rend plus accessible, cette sainteté, moins magique comme on l’a vue pendant trop longtemps.

Et puis, comme me disait un ami récemment, ces bienheureux et ces saints-là ne sont que l’infime minorité reconnue effectivement pour l’instant par l’Eglise, parmi les milliards de saintes et saints qu’a portés notre planète et qu’elle portera encore.

Nous sommes TOUS – vous et moi – appelés à la sainteté et Dieu veut tous nous sauver !

Alors, vous me direz : « si Dieu veut tous nous sauver, qu’est-ce que c’est que cette histoire des 144’000 qu’on a entendue dans la première lecture, le livre de l’Apocalypse ? » ça fait pas tant que ça, 144’000, hein ! Sur les 8 milliards et demi qu’on est actuellement, ça fait même très peu ! Sans parler des siècles passés et des siècles à venir. 144’000 sauvés,  mais ça… ça fait très peu !

D’ailleurs, vous avez régulièrement des gens qui frappent à notre porte, en général ils sont deux, en nous demandant, un peu angoissés, si nous ferons partie des 144’000 sauvés… et qui nous conseillent d’entrer dans leur secte pour en être.

Il faut savoir d’abord que l’Apocalypse de Jean est un livre codé. Son nom-même le dit, puisque « Apocalypse », vous le savez bien, ça ne veut pas dire « fin du monde » (faut le rappeler aux journalistes de temps en temps), mais « Apocalypse » en grec, ça veut dire « révélation, décodage, dévoilement de quelque chose qui est codé ».

Donc c’est un livre qui nous propose des codes et quelques clés,

Le nombre 12 par exemple, dans la Bible, est un code. Très souvent utilisé pour dire un ensemble complet. Quand on parle des douze disciples de Jésus, on en sait rien du tout, il étaient peut-être 402, 73 ou 46, on n’en sait rien. Douze, c’est pour dire « l’ensemble du groupe ».

Les douze tribus d’Israël, même chose : c’est l’ensemble des tribus du peuple de Dieu, peu importe leur nombre. Et d’ailleurs si vous vous amusez à lire la Bible du début à la fin en notant, à chaque fois qu’on parle des douze tribus d’Israël, vous verrez que de temps en temps il y en a 11, de temps en temps il y en a 13 voire même 1… ça joue jamais ! Parce que 12 est un nombre codé.

C’est donc un langage SYMBOLIQUE que le langage de l’Apocalypse.

Douze fois douze, ça fait 144. Quand on multiplie un groupe par lui-même, ça signifie (si on se multiplie entre nous) qu’on prend en compte nos descendants.

Donc 12 fois 12 ça veut déjà dire l’ensemble des peuples de la terre multipliés par tous leurs descendants… J’aime mieux vous dire que ça fait du monde, hein !

Mais ça, ça ne fait que 144 ! Si on veut arriver à 144’000, on doit encore multiplier par mille !

Et quand la Bible utilise le nombre 1000, elle veut dire « la multitude que personne ne peut dénombrer ».

Donc le nombre de ceux que Dieu veut marquer du sceau du salut, c’est la terre, tous ses habitants, tous leurs descendants, le tout multiplié à l’infini…

…ça fait du monde, hein ! ça fait TOUT le monde, en fait ! Dieu veut tous nous sauver.

Et pour être bien sûr qu’on a compris ce point essentiel, l’auteur du livre de la Révélation, du livre de l’Apocalypse, s’abaisse à nous donner le code, pour une fois, en langage non-codé.

Je vous relis ce que vous avez entendu :

« Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus d’Israël » – ça c’est pour le code. Mais il y avait la suite : « j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes les nations, de toutes les tribus, de tous les peuples, de toutes les langues » – voilà pour le décodage.

Vous faites partie, Chers Amis, et moi aussi, des gens que Dieu appelle au Salut, et qu’il appelle à la Sainteté. C’est pas une bonne nouvelle ça ?

C’est pour cela que, dans notre deuxième lecture, l’auteur de la lettre de Jean nous disait: « Mes bien-aimés, voyez quel GRAND amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes, disait le texte. QUICONQUE met en lui une telle espérance, continuait Jean, se rend pur comme lui-même est pur » c’est-à-dire sera sauvé.

Quiconque met en lui cette espérance sera sauvé.

Dieu veut TOUS nous sauver, chers Amis.

Evidemment, pour cela, il ne faut pas prendre le tout au pied de la lettre, il faut comprendre le langage symbolique de la Bible.

Le Saint qu’on oublie toujours dans la Litanie des Saints, c’est au fond celui-ci : Saint Bolique, priez pour nous !

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Bex, vendredi 1er novembre, 19 h.

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