Marie, Parent 2 de Dieu
Lc 2,16-21
Ce dimanche, nous fêtons la solennité de « Sainte Marie, Parent 2 de Dieu ». Du moins si l’on écoute nos amis français et avec eux les ayatollahs du bien-parler inclusif, on ne doit plus dire Papa ou Maman, Père ou Mère, on doit dire « Parent 1 » et « Parent 2 » désormais. Tel est, en tout cas, le langage des formulaires officiels.
Je ne sais pas si, comme pour tout ce qu’elle a vécu à l’époque, « Marie retient tous ces événements dans son cœur et les médite » (cf Lc 2,19) mais je l’imagine assez triste face à une civilisation fière d’avoir effacé ce magnifique mot qu’est « Mère » pour lui préférer « Parent 2 ».
Marie n’est pas, Marie ne sera jamais « Parent 2 » de Dieu ! Elle est Mère de Dieu. Et c’est déjà suffisamment prodigieux et complexe pour y réfléchir un bon moment ! Ce mystère est magnifique : Jésus est Dieu. Marie a enfanté Jésus. Donc Marie est « Mère de Dieu ». C’est loin d’être un syllogisme, c’est une vérité de foi. Et quand on pousse le raisonnement un peu plus loin, cela devient vertigineux : comme Jésus est notre frère, la mère de Dieu est aussi notre mère. Jésus le confirmera à la croix, au disciple bien-aimé : « Voici ta mère ! » (Jn 19,27)
Nous avons donc une « Maman du Ciel » comme on le dit volontiers par chez nous. Cela nous semble peut-être évident… mais dites cela aux membres d’autres religions, vous allez avoir des réactions pour le moins contrastées. C’est l’une des exceptionnelles nouveautés de notre foi chrétienne : affirmer que même Dieu peut avoir une Maman.
« Une Maman, c’est si beau que même Dieu en a voulu une pour son Fils »
On attribue volontiers à Guy Gilbert cette magnifique phrase qui colle à la fête du premier janvier : « Une Maman, c’est si beau, que même Dieu en a voulu une pour son Fils. ».
Oui, c’est beau, c’est immensément beau, une Maman. Et la réduire à sa parentalité accolée à un numéro, ce n’est pas seulement moche, c’est profondément injuste. Signe d’une civilisation qui n’a plus la lumière à tous les étages… et ce n’est pas une bonne nouvelle, même en période de pénurie d’électricité !
Mais peu importe au fond : Marie retient tous ces événements et les médite dans son coeur. Elle, elle saura quoi en faire pour continuer de nous guider. C’est aussi cela, une Maman.
Alors célébrons dignement notre Maman du Ciel ! Rendons grâce à Dieu de nous avoir donné une Maman qui soit l’une d’entre nous. Confions-lui nos doutes, nos questions, nos révoltes, nos chagrins, nos joies, comme nous le faisons à notre Maman d’ici-bas.
Une Maman n’est pas et ne sera jamais un numéro. Elle n’est ni Parent 1 ni Parent 2. Elle est Maman. Et c’est comme cela qu’on l’aime.
Vincent Lafargue
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