A nous d’être Lumières du Monde

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Homélie pour la solennité de la Nativité (Nuit et Jour)

Is 9,1-6  /  Psaume 95  /  Tite 2, 11-14 / Luc 2,1-14

et Is 52,7-10  /  Psaume 97(98)  /  He 1, 1-6 / Jean 1,1-18

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Vous le savez bien, il y a deux catégories de gens dans le monde… elles sont peut-être représentées toutes deux ici ce matin d’ailleurs : il y a les gens qui voient le verre à moitié plein, et qui s’en réjouissent. Et il y a ceux qui, en regardant le même verre, le voient désespérément à moitié vide. Et qui s’en lamentent. Quelqu’un me disait hier soir qu’il y a encore une troisième catégorie, c’est le fabricant du verre qui se dit qu’il était mal proportionné.

Il en va de même pour la lumière. En ces temps de possible pénurie d’électricité, il y a les gens qui éteignent tout, partout, véritables chevaliers de l’ombre, défenseurs du côté obscur, et qui vous hurlent dessus si vous avez le malheur d’avoir laissé une petite loupiote allumée dans la maison… comme si cette pauvre petite ampoule de lampe de chevet pouvait régater avec les lampadaires de nos rues ou les vitrines de nos magasins de luxe.

Et puis, face à celles et ceux qui éteignent les lumières, il y a celles et ceux qui les allument. Je ne suis pas en train de vous parler d’électricité cette fois-ci. Il y a les personnes qui savent allumer les yeux des autres, qui savent allumer la lumière d’un sourire, qui savent allumer une flamme dans le cœur, il y a de ces personnes qui illuminent nos vies de leur présence.

Vous en connaissez tous quelques-unes… et nous en avons un ici [montrant la crèche]

Allumer une lumière alors que tout le monde les éteint, c’est faire droit à ce que disait un vieux sage d’Extrême-Orient, Lao Tseu. Il disait : « mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l’obscurité ».

…Mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l’obscurité.

Maudire l’obscurité, c’est aussi se lamenter sur notre monde. Et l’obscurité de notre monde n’est pas seulement celle de nos villes et villages une fois l’extinction des réverbères décrétées. Celle-là ne m’inquiète pas beaucoup.

L’obscurité qui m’inquiète c’est celle d’un monde – censé être le monde d’après-CoVid où tout irait mieux – et où pourtant le profit semble avoir pris le pas sur l’amour, où le chacun pour soi semble être passé au-dessus du « un pour tous et tous pour un », où le pouvoir est beaucoup plus glorifié que le service.

Vous ne verrez jamais un serveur de restaurant sur les couvertures de nos magazines, vous verrez un président… CQFD.

A nous, alors, d’être des sources de lumière pour les autres, à défaut d’être chacun toujours une lumière… nous ne sommes pas tous des lumières, loin s’en faut, moi le premier… Mais nous avons le pouvoir d’être des lumières pour notre monde.

Cette lumière que nous pouvons répandre autour de nous, en ce jour de Noël, c’est la sienne ! C’est celle de celui qui est lumière né de la lumière.

Les prophètes, comme le grand prophète de l’Ancien Testament que nous lisions en première lecture, Isaïe, annonçaient cette lumière qui devait venir. Les Apôtres, comme Paul, ont parlé de la lumière de la grâce qui nous aide à vaincre l’obscurité de notre monde. Et Jésus lui-même dit qu’il est la lumière du monde… en St Jean…

Et pourtant, si on va lire un autre évangile, l’évangile de Matthieu, dans le Sermon sur la Montagne on entend le même Jésus nous dire : « Vous êtes la lumière du monde ! » Alors on a envie de dire : « Seigneur, on aimerait savoir… c’est toi ou c’est nous ? »

Eh bien les deux. Et ce n’est pas contradictoire. Cette lumière qu’il était et qu’il est toujours, c’est à nous d’en illuminer le monde par la lumière de notre vie, par la lumière de nos actes, par la lumière de notre témoignage.

On peut gloser sur les malheurs de notre monde, sur la guerre en Ukraine – sans oublier qu’il y en a 19 autres au même moment – on peut regretter tout cela autour de nos tables de fêtes… mais ce n’est que maudire l’obscurité, ça !

Comment allumer une lumière au milieu de tout cela ?

Eh bien en se souvenant que la première guerre à laquelle nous devons absolument mettre fin – aujourd’hui si possible – elle se trouve là dans notre cœurs. Les premiers conflits à stopper de toute urgence se trouvent bien souvent au cœur de nos familles, parce que ce n’est pas simple d’être une famille. Les premières armes de destruction massive s’appellent « des mots »… et ils débordent trop souvent de nos lèvres, ces mots qui jugent l’autre.

On peut maudire l’obscurité, mais il faut allumer une chandelle.

Il mettre d’abord de la lumière là-dedans [montre son cœur] avant d’avoir l’ambition d’en mettre dans le monde.

La première lumière du monde se trouve dans nos cœurs, sur nos lèvres, autour de nos tables de fêtes, au cœur de nos familles en ce temps de Noël. C’est là que nous devons préférer la parole qui relève à celle qui condamne, le geste qui invite plutôt que celui qui exclut, l’acte de lumière plutôt que le confort des ténèbres.

La guerre, quelle qu’elle soit, prendra fin d’abord dans notre cœur, lorsque nous deviendrons de réels disciples du Prince de la Paix, de l’Emmanuel qui revient visiter notre monde.

« Comme ils sont beaux, les pas du messager qui annonce la paix », nous disait le prophète Isaïe. A nous, alors, d’être ce messager de paix ! A nous de faire le pas de réconciliation vers cette personne avec laquelle ça coince encore un peu, à nous d’écrire cette lettre qui attend sûrement depuis trop longtemps, cette carte de vœux plutôt que d’envoyer un SMS pour dire « Joyeux Noël ». A nous de faire ce coup de fil ou cette visite qui permettra de montrer à l’autre que nous sommes des disciples de paix.

Un enfant nous est né, Chers Amis ! Il est plus que temps que cet enfant rappelle au monde que la lumière qu’il nous a transmise est là pour nous sauver, que ses paroles sont là pour nous réconcilier, que ses actes sont là pour être étudiés, répétés, enseignés, transmis à nos plus jeunes. Que le Seigneur a fait des merveilles et qu’après nous avoir parlé par les prophètes, il a décidé de nous envoyer son Fils.

Le Verbe s’est fait chair, nous disait l’évangile. Le Verbe s’est fait chair pour nous rappeler que la chair peut devenir Verbe : notre corps peut parler ! Notre corps peut être messager de paix lorsqu’une main se tend vers une autre main, lorsque des bras s’ouvrent pour embrasser l’autre, lorsque des lèvres prononcent des paroles de lumière, alors notre corps parle, il se fait verbe.

A Chacune, Chacun de nous, de transmettre la paix de Noël. Transmettons la lumière de celui qui est la lumière du monde, et soyons à notre tour lumières du monde ! Que cette lumière brille dans vos cœurs et à travers vos yeux pour qu’en vous voyant, aujourd’hui mais aussi dans les jours qui viennent, personne ne se demande où se trouve l’interrupteur sur vous pour vous éteindre mais que les gens se demandent, au contraire, d’où vous vient cette lumière intérieure !

Et là, vous pourrez leur dire : « elle me vient de Lui. Lumière du monde. Et c’est grâce à Lui que j’essaie moi-même d’être lumière pour notre monde. »

Joyeux Noël à Chacune et Chacun !

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Aigle, 24 décembre 2022, 18.00

Bex, 25 décembre 2022, 10.00

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