Une Maman c’est si beau que Dieu en a voulu une pour son Fils…

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Homélie pour la Solennité de Sainte Marie, mère de Dieu

Nombres 6,22-27  /  Psaume 66  /  Galates 4,4-7 / Luc 2, 16-21

Photo libre de droits : pixabay
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Nous fêtons donc Marie, notre Maman du Ciel… C’est une très jolie expression qu’on entend notamment dans nos régions et dans nos montagnes : « Notre Maman du Ciel ».

Je connais bien des amis dont la Maman terrestre est depuis plus ou moins longtemps au ciel. Et c’est le cas de nombre d’entre vous. Mais quand ils disent « Ma Maman du Ciel » c’est de Marie qu’ils parlent.

Et derrière cette expression utilisée pour Marie, il y a la tendresse d’une Maman. La douceur d’une Maman. Celle qui nous comprend, celle qui nous accueille, celle qui excusera toujours tout.

Voyez-vous, chers Amis, j’aurai 47 ans dans un mois… et ma Maman, pourtant, s’inquiète toujours. Parce que c’est une Maman.

Et bien que ce soit elle qui ait failli périr dans un accident sur l’autoroute il y a quelques mois, c’est tout de même elle qui s’inquiète pour moi lorsque je prends le volant.

Et immanquablement je sais que, à chaque fois que je reprends le volant après l’avoir visitée à Genève, elle me dit : « Tu nous appelleras quand tu seras arrivé dans tes montagnes, pour qu’on soit rassurés… »

Je vois à certains sourires de vos yeux, derrière vos masques, que cela parle à votre vécu.

Marie, elle, n’a pas besoin qu’on l’appelle au téléphone pour lui dire qu’on est bien arrivé puisque c’est précisément elle qui veille sur nos routes, Notre Dame de la Route, l’appelle-t-on parfois. C’est elle qui veille sur chacun de nos pas, c’est elle qui veille maternellement sur les chemins de nos vies.

Et comme ma Maman s’appelle aussi Marie, des fois j’ai envie de lui dire que deux Marie… ça va, pour me surveiller…

Mais je l’appelle tout de même, à chaque fois bien sûr, pour la rassurer, tout comme je fais une prière à ma Maman du ciel à chaque fois que je prends le volant, pour être bien sûr qu’elle soit avec moi.

Au fond, « une Maman, c’est si beau, que même Dieu en a voulu une pour son Fils. »

C’est une très belle phrase dont on oublie souvent qu’elle a été prononcée par Guy Gilbert.

…« Une Maman, c’est si beau, que même Dieu en a voulu une pour son Fils. »… C’est magnifique !

C’est magnifique et derrière cette phrase il y a tout ce que nous célébrons aujourd’hui et qui est prodigieusement nouveau dans l’histoire des religions. Notre Maman du Ciel est donc mère de Jésus, il n’y a qu’à regarder cette crèche pour le savoir. Mais comme Jésus est Dieu, eh bien Marie est mère de Dieu ! C’est ce que nous célébrons en ce 1er janvier chaque année : Marie mère de Dieu.

C’est assez vertigineux à imaginer… parce qu’elle est mère de Dieu sans pour autant être divine elle-même, nous le savons bien. C’est une femme de Nazareth, tout simplement. Une femme juive, tout simplement. Conçue sans l’orgueil, le péché des origines, c’est vrai, mais à part ça tout à fait semblable à vous, Mesdames.

C’est une femme… et elle est mère de Dieu.

Arrêtons-nous deux secondes sur ce mystère que nous célébrons aujourd’hui, chers Amis. Parce que nous y sommes tellement habitués que nous oublions la formidable nouveauté que la religion chrétienne apporte, avec cette notion de « Marie mère de Dieu ».

Ça n’a pas été tout simple, d’ailleurs vous savez, dans l’histoire des Chrétiens, pour que cette notion fasse son chemin.

Nous, ça nous paraît évident… mais dites ça aux croyants d’autres religions, ils vont trouver cela très étrange, que Dieu ait une mère.

Alors que nous, nous avons un Dieu qui a voulu une Maman… Faudrait peut-être y repenser quand on dit que l’Eglise Catholique est misogyne…

Marie est Mère de Dieu, et c’est l’une d’entre vous, Mesdames ! C’est l’une d’entre vous ! Si ça, ce n’est pas élever la gent féminine à un rang assez inégalé, alors les mots n’ont plus de sens !

Dieu a une Maman… et elle est devenue notre Maman à nous, c’est Jésus qui le dit sur la croix, dans l’Evangile de Jean : « Voici ta mère ! ». Désormais, elle est notre maman à tous, ce n’est pas banal du tout, et pas spécialement misogyne !

Bien des personnes que je connais – et vous peut-être aussi ? – ne vont pas demander la même chose, dans leur prière, selon qu’elles s’adressent à Marie, à Jésus, au Père, à l’Esprit, ou encore à leur Sainte Patronne ou à leur Saint Patron.

A une Maman, on ne va pas demander la même chose qu’à notre Papa.

Mon Papa, je ne l’appelle pas pour lui dire que je suis bien arrivé… même si je sais qu’au fond, il est assez content de le savoir lorsque le téléphone sonne et qu’il voit ma Maman répondre et sourire.

Mais je ne vais pas lui dire la même chose, à mon Papa.

Et lorsque nous étions enfants, souvenez-vous, on passait parfois par notre Maman pour demander des choses à notre Papa. Certains que – si ça passait par elle d’abord – ça irait peut-être mieux, il accepterait mieux que si on le lui demandait directement.

Et nous faisons parfois pareil dans notre prière. On n’ose pas trop déranger le Père, ou le Fils, encore moins l’Esprit-Saint qu’on ne sait pas prier, en général… alors on passe par Marie, parce qu’on se dit qu’elle… elle va comprendre.

Une grande amie protestante me disait : « Je prie Marie de temps en temps parce qu’entre femmes, on se comprend mieux… » Toute protestante qu’elle était !

Et les textes d’aujourd’hui nous parlent de cette particularité chrétienne : nos parents du Ciel.

D’abord la première lecture, le livre des Nombres qui parle des fils d’Israël – c’est nous, hein, les fils et les filles d’Israël, c’est nous ! Israël, dans la Bible, ce n’est pas le pays d’Israël aujourd’hui ! Israël ça veut dire « le peuple de Dieu », en hébreu. Les enfants du peuple de Dieu c’est nous. Donc quand le livre des Nombres parle de « fils et de filles d’Israël », eh bien c’est de nous qu’on parle.

Et puis il y avait la deuxième lecture, la lettre aux Galates, qui insistait : « Dieu a voulu faire de nous ses fils ». Et ses filles !

Seulement Dieu connaît bien le danger qu’il y a derrière ces textes, et Paul aussi qui a écrit la lettre aux Galates.

Il connaît bien le danger qui consisterait à faire de Marie une divinité… Et on a parfois tendance à l’élever un peu plus haut. Voire à en faire la quatrième personne de la Trinité, ce qu’elle n’est pas. Elle n’est pas Dieu.

Et c’est pour cela que Paul, dans la deuxième lecture, nous disait : « Dieu a envoyé son Fils, né D’UNE FEMME ».

Pas d’une déesse, hein ! D’une femme. Ce sont les mots de Paul.

Paul donnait aussi pour preuve que nous sommes enfants de Dieu, l’Esprit dans nos cœurs, qui crie « Abbà ».

On connaît peu de mots d’hébreu mais en général celui-là on le connaît – et puis en plus la traduction nous était donnée dans le texte – « Abbà » ça veut dire « Papa ».

On a l’Esprit qui crie « Papa », on a une Maman du Ciel, voyez que toute la famille est là, finalement…

Et puis dans l’Evangile, Luc donnait cette célèbre formule : « Marie retenait tous ces événements dans son cœur. » C’est ça aussi, une Maman. Elle retient tout dans son cœur. Elle va faire tout son possible pour que ses enfants grandissent le mieux du monde, elle donnerait sa vie pour eux.

Mais que survienne un souci, une inquiétude, des questions, des doutes, elle va retenir tout ça bien au chaud dans son cœur.

Je pense qu’en ce 1er janvier on peut, chacune, chacun, jouer les Mamans.

Retenir ce que nous avons envie de retenir de 2021 dans notre cœur, bien au chaud. Parce que, comme Marie, il y a des choses qu’on n’a pas comprises… et qu’on comprendra peut-être plus tard.

Porter un regard maternel sur les événements passés, ça aide à engendrer le futur et à regarder le présent avec tendresse.

Alors bien sûr, Chers Amis, ce que j’ai dit des Mamans, on peut l’appliquer aux Grand-Mamans, Mesdames, et aux arrière-Grands-Mamans.

Et on peut aussi très bien l’appliquer à celles d’entre vous qui n’ont pas d’enfants mais qui vivent une autre forme de maternité. Une maternité spirituelle, parce qu’elles prennent soin de certaines personnes, comme le ferait une Maman.

Il y a donc beaucoup de Mamans, beaucoup plus que ce que l’on croit.

Et nous avons une Maman du Ciel, Marie, pour nous aider dans cette tâche.

Célébrons-la donc, chers Amis ! Rendons grâce à Dieu de nous avoir donné une Maman qui soit l’une d’entre nous, et pas une déesse.

Confions-lui nos doutes, nos questions, nos révoltes, nos chagrins, nos joies aussi, comme nous le faisons à notre Maman d’ici-bas, quand on a la chance de l’avoir encore parmi nous.

Et donc en cette fête, je vous propose de la prier très simplement comme nous avons appris à le faire.

Je vous salue Marie…

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Aigle, samedi 1er janvier 2022, 10.00

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  1. LIVIO Jean-Bernard

    BRAVO et MERCI pour ton engagement à travers les réseaux … d’amitié !
    Merci de me garder dans ta liste des destinataires de tes Lettres de nouvelles.
    et quand tu es de passage à Fribourg, n’hésite pas à t’inviter sans autre à Villars-sur-Glâne.
    Fraternellement,

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