Les sept attitudes chrétiennes
Luc 24,13-35
Sept attitudes que tout chrétien devrait adopter ? On pense immédiatement à « aimez-vous les uns les autres, aime ton prochain comme toi-même » ou encore : « ne prononce pas de faux témoignage, ne vole pas, ne tue pas… » Oui, bien sûr. Mais il existe une liste que Jésus lui-même nous offre dans l’Evangile de Luc lorsqu’on relit, comme ce week-end, le célèbre épisode des pèlerins d’Emmaüs.
Tout d’abord Jésus rejoint les deux disciples sur leur chemin, là où ils en sont dans leur vie. Pas là où Jésus souhaiterait qu’ils soient. Là où ils en sont vraiment. Commencer par ne pas attendre que les gens viennent vers nous, mais nous-mêmes aller vers eux, les rejoindre là où ils sont, dans le présent de leur vie, voilà la première attitude.
Deuxième attitude : Jésus marche avec eux. On ne peut véritablement comprendre quelqu’un que si on fait un petit bout de route avec lui, quand on accepte de mettre nos pas dans les siens.
Troisième attitude de Jésus : il les écoute. Il ne commence pas par expliquer quelque chose lui-même. Il écoute ce que ces deux voyageurs ont à lui dire. Commençons par écouter vraiment ce que l’autre veut nous dire avant de tout de suite débiter nos bons conseils.
Quatrièmement, Jésus leur explique l’Ecriture, il leur montre comment la Bible les rejoint dans ce qu’ils vivent. Ce n’est qu’en quatrième qu’il fait cela, notons-le au passage ! Après les avoir rejoints là où ils sont, après avoir cheminé avec eux, après les avoir écoutés. Nous avons quelque chose à dire à notre prochain ? Eh bien avant de nous précipiter, regardons si nous avons commencé par le rejoindre là où il était, si nous avons pris la peine de faire un bout de route avec lui, si nous avons commencé par l’écouter…
Pas facile de se laisser inviter
Cinquième attitude de Jésus, il se laisse inviter. Pas toujours facile de se laisser inviter par l’autre, alors qu’on avait autre chose à faire, qu’on aurait envie de poursuivre notre propre chemin, qu’on avait peut-être d’autres projets, d’autres rendez-vous. Et c’est un homme à l’agenda surchargé qui vous le dit !
Sixième attitude de Jésus, il partage le repas. Il fête avec eux. Chaque repas devrait être une célébration. Même nos repas les plus simples, en famille. Et n’oublions pas qu’être Chrétien, c’est être disciples d’un repas. Partager le repas, fêter ensemble autour d’une table est intrinsèque à notre religion. Notons d’ailleurs que même les moines qui vivent dans une solitude absolue parfois, dans une existence de prière, de méditation, de silence… se retrouvent tout de même au moment du repas dans le monastère.
Dernière attitude de Jésus, la septième, sûrement la plus difficile : savoir disparaître. Au moment de la fraction du pain, au moment où leurs yeux s’ouvrent, au moment où ils comprennent… il disparaît. Savoir disparaître… sans évoquer nullement la fin de vie – là n’est absolument pas la question ! – il s’agit ici de savoir s’éclipser au bon moment dans une entrevue, dans un repas. Savoir ne pas rester trop longtemps dans une discussion, même si on tient la chandelle… surtout si on tient la chandelle !
Vincent Lafargue
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