Les clés de notre Foi

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Photo libre de droits : pixabay

Homélie pour le 4e dimanche de Pâques, A

Actes 2,14a.36-41 / Psaume 22 / 1Pierre 2,20b-25 / Jean 10,1-10

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Vous avez entendu : dans cet évangile qu’on connaît bien, Jésus se compare à un meuble. Il dit : « Je suis la… » ?

  • Porte !

C’est assez surprenant au premier abord. « Je suis la porte »…

Jésus est quelqu’un qui parle souvent en parabole ou par énigmes. Et vous savez comment l’on appelle la solution d’une énigme ou d’un mystère ? La clé ! La clé du mystère, la clé de l’énigme. Si Jésus est la porte et qu’il parle en énigmes, voilà une excellente raison de chercher la clé, ne trouvez-vous pas ?

D’autant que, dans notre foi, des portes… il y en a plusieurs. Toutes sont des signes de Jésus puisqu’il est LA porte. Mais il y a plusieurs portes dans notre foi, on les appelle les sacrements. Et nous sommes appelés à les vivre.

Le premier, c’est le baptême, c’est la porte d’entrée, c’est même le portail du jardin, si l’on peut dire, parce que c’est par là qu’on entre avant même d’être admis dans la maison.

Le portail du jardin ce joli portail, souvent en bois ou en fer forgé et qui – vous l’aurez remarqué – en général, n’est pas verrouillé, lui. Tout le monde peut demander à être baptisé. Il n’y a pas besoin de clés pour cela. D’ailleurs, en général, on est baptisé tout petit. On n’avait pas du tout les clés à l’époque. Ce sont nos parents qui les possédaient.

Ensuite, il y a la porte d’entrée dans la maison. Mais souvent, particulièrement dans nos campagnes ou dans nos montagnes, on a les chaussures un peu poussiéreuses quand on arrive. Ça dépend d’où on vient, évidemment. C’est pour ça que devant chaque porte d’entrée se trouve un… paillasson.

C’est le deuxième sacrement que vous avez vécu dans votre vie, celui du pardon. On s’essuie les pieds avant d’entrer dans une maison… avec l’Église on ne parle évidemment pas des pieds, mais de l’âme et du cœur. Le sacrement du pardon nous permet de nous essuyer un peu l’âme avant d’entrer dans la maison.

Et j’espère que, tout comme le paillasson de votre maison ne sert pas qu’à Noël ou à Pâques on ne se sert pas du sacrement du pardon seulement une ou deux fois dans l’année. Ce serait un peu réducteur. Il y aurait du ménage à faire !

Même si on a bien compris aujourd’hui que, au début de chaque messe, le rite pénitentiel nous pardonne de tous les péchés quotidiens classiques. Tant qu’on n’a pas de grands péchés sur la conscience, il n’y a pas besoin de ce paillasson qu’est le sacrement du pardon.

Mais si vous êtes comme moi, il me semble qu’on en a besoin un peu plus souvent qu’une fois par année quand même.

Le pardon comme le paillasson, on peut s’en servir autant de fois qu’on le veut à chaque fois qu’on estime avoir besoin de dépoussiérer un peu.

Et puis une fois qu’on est entré dans la maison, vous avez la porte de la salle à manger. C’est une pièce importante. On s’en sert tous les jours, quasiment. À moins d’aller manger à l’extérieur.

Pour l’Église, la porte de la salle à manger on l’appelle l’Eucharistie. Le sacrement de la communion. Vous l’avez prise pour la première fois, cette communion, il y a un certain nombre d’années. Il n’y a pas si longtemps pour les plus jeunes… et puis pour ceux qui sont jeunes depuis plus longtemps que les autres, c’est un peu plus lointain !

Mais ça ne vous a pas empêchés de revenir passer la porte de la salle à manger, comme vous l’avez fait ce matin, pour prendre part à ce repas spirituel.

Ce repas avec ses deux tables, vous le savez bien, puisqu’on est nourri non seulement à cette table ci (montre l’autel), mais également à celle-ci (montre l’ambon). La parole de Dieu est une nourriture importante que vous pouvez d’ailleurs prendre également chez vous.

Après, c’est comme la porte de la salle à manger : vous pouvez passer cette porte tous les jours si vous le voulez. Bien sûr, il n’y a pas la messe tous les jours dans toutes nos églises. Faut bouger un peu. Il me semble que, si on peut bouger pour les supermarchés, on peut sûrement bouger pour les églises aussi.

Et puis ensuite, un jour – et qu’est-ce qu’on était fiers ce jour-là ! – nos parents nous ont donné le trousseau de clés. C’est une étape importante ! On est suffisamment adulte pour avoir le trousseau des clés de la maison.

Dans l’église, ça s’appelle la Confirmation. Nous sommes devenus suffisamment grands pour avoir les clés qui ouvrent les différentes portes.

Et quand on possède tout un trousseau de clés, il s’agit de mettre des étiquettes ou des couleurs parce que, des fois, on ne sait plus trop quelle clé ouvre quelle porte et on est bien embêté !

Les étiquettes dont parlait la première lecture, ce sont des noms qu’on marque sur les clés : le baptême, le pardon, l’Esprit-Saint qu’on reçoit à la Confirmation.

Et toutes ces clés, toutes ces étiquettes sont rassemblées dans un code qu’on appelle le Credo. Qu’on nous explique pour notre Confirmation.

On peut très bien connaître le Credo par cœur, mais si on ne sait plus à quoi correspondent les mots, on est bien embêté avec notre trousseau de clés. On ne sait pas à quoi correspond chaque clé.

Et puis un beau jour, souvenez-vous, un beau jour, on a notre propre appartement, notre propre maison. Et là, il y a une clé qu’on reçoit que nous n’avions pas encore, c’est la clé de la chambre à coucher.

En termes de sacrement, ça s’appelle le mariage. C’est une très belle clé et c’est une très belle vocation, la vocation au mariage.

Certains comme moi ne reçoivent pas cette clé, mais reçoivent la clé de la chapelle d’en face. On appelle ça l’ordination, c’est une autre très belle vocation.

Et puis, comme me le disait quelqu’un : « N’oublie pas la clé de la cave, c’est important la cave. Quand on a besoin d’un petit remontant, avec modération bien sûr… »

La clé de la cave, ça s’appelle l’Onction des malades, en termes de sacrement. Et il arrive qu’on en ait besoin.

Pour terminer, j’aimerais vous demander si vous avez déjà perdu des clés… ? Ah oui, je vois à certaines grimaces que c’est une expérience que nous avons en commun, hein ! Et quel malheur quand on a perdu une clé, c’est terrible ! On peut passer des heures à la chercher ! Et là, on peut vous parler de la guerre en Ukraine, de la misère dans le monde, plus rien n’y fait ! On ne pense qu’à cette clé qu’il nous faut absolument retrouver !

…Ou alors il va falloir chercher un serrurier, bien sûr.

Alors au cas où vous auriez perdu une clé, et si vous avez besoin d’un serrurier un jour, on ne sait jamais, j’aime à vous rappeler – en ce dimanche des vocations – que le beau métier de serrurier dans l’Église, ça s’appelle un prêtre.

Et comme tout bon serrurier qui se respecte, il est disponible 24 h sur 24 pour ouvrir n’importe quelle porte. Enfin, c’est juste au cas où vous auriez besoin d’une clé, bien sûr.

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Champex, 29 avril 2023, 17.00

Clarens, 30 avril 2023, 9.30

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  1. Francey-Rey Michelle

    J’ai beaucoup apprécié l’homélie du 29 avril sur les clés. Une belle manière de dire l’essentiel. !

    Merci et à bientôt.
    Michèle

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