La force de la prière

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La force de la prière

Actes 1 / Psaume 26 / 1Pierre 4/ Jean 17

Nous levons souvent les yeux vers le ciel pour prier. Parfois pour des broutilles, il faut le reconnaître : une place de parking, retrouver un objet perdu, que sais-je encore ? Mais parfois pour des choses vraiment essentielles, le deuil, la maladie, la souffrance… La prière fait partie de notre vie chrétienne.

Or tout, dans les textes de ce dimanche, nous parle de prière. Dans les Actes des Apôtres, d’abord, où juste après l’Ascension de Jésus les Onze sont réunis pour prier, précisément. Le texte nous dit qu’ils étaient assidus à la prière.

Dans le psaume également. « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». Si cela n’est pas une prière ! Et le psalmiste continue ainsi : « Ecoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié, réponds-moi ! ». La prière est parfois un cri d’appel…

La deuxième lecture, aussi, vient appuyer la force de la prière dans la détresse. Si nous souffrons, nous dit l’Apôtre Pierre, alors n’ayons pas honte d’appeler Dieu, de rendre grâce à Dieu parce que vous portez le nom de Chrétien.

Quant à l’Evangile, il relate peut-être la plus belle des prières de Jésus. Il lève les yeux au ciel et il s’adresse à son Père. Le mot qu’utilise Jésus est d’ailleurs plutôt « Papa » que « Père ». C’est l’appel plein de tendresse d’un enfant qui lève les yeux vers son papa en attendant d’être pris dans ses bras.

Est-ce que nous nous adressons ainsi à Dieu dans nos prières ? Est-ce que nous le voyons comme un Papa, tendre et bienveillant ?

Jésus indique ensuite, dans sa prière, que l’heure est venue. Et il demande à son Père – vous l’avez entendu – de le glorifier. Rien à voir avec la gloire du monde, évidemment ! Si l’on essaie de rendre en mots actuels ce que Jésus a dit, on devrait traduire : « Papa, donne-moi le courage de monter sur cette croix où je serai visible du monde entier, où je te rendrai tout ce que tu m’as donné, en sauvant les Hommes. Fais de moi un signe visible pour que le monde croie ! »

On peut demander pour soi-même !

Ainsi, dans nos prières, nous pourrions demander à Dieu certaines choses pour nous-mêmes. C’est tout à fait légitime ! On entend parfois des gens dire : « Dans la prière, il ne faut rien demander pour soi ! », non, c’est faux ! On peut tout à fait demander pour soi-même, le Christ lui-même l’a fait. Mais dans un but bien précis : que nous rendions Dieu visible, présent. Que ce que nous demandons pour nous-mêmes serve la gloire de Dieu.

Mais, nous le redécouvrons dans ce bel évangile, le Christ prie aussi pour nous. Il prie pour celles et ceux qui auront à transmettre la Bonne Nouvelle. Et il demande au Père de nous aider dans notre faiblesse, conscient que notre tâche ne sera pas facile.

Prier, au fond, ce n’est pas compliqué. C’est simplement se mettre entre les mains du Père. Lui dire « Papa… ». Se reconnaître petit. Et le reste suivra.

Vincent Lafargue

Publié sur www.cath.ch le 19 mai 2023

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