Jésus nous a laissé une carte

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Homélie pour la Solennité de Tous les Saints

Apocalypse 7,2 – 14  /  Psaume 23  /  1 Jean 3,1 – 3 / Matthieu 5, 1-12a

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Laissez-moi d’abord vous poser une question : êtes-vous des Saintes et des Saints ?

En tout cas je vois à certains hochements de têtes qu’il y a quelques doutes…

Mais je suis méchant de vous poser la question comme ça… Parce qu’à cette question vous ne pouvez répondre ni oui ni non.

Vous ne pouvez pas répondre « oui », même si vous êtes des personnes extraordinaires, vous ne pouvez pas répondre « oui, je suis une sainte, oui je suis un saint », d’abord parce que ce serait un tout petit peu prétentieux, pardonnez-moi ! Mais ensuite et surtout parce que, vous le savez, une sainte, un saint n’est reconnu comme tel que longtemps après sa mort. Il faut normalement 25 ans, après la mort de quelqu’un, pour que l’Eglise le reconnaisse comme saint. Il y a eu quelques exceptions, Ste Mère Teresa par exemple, St Jean-Paul II aussi… mais il faut un certain temps et donc il faut être mort, ce qui n’est pas votre cas. Vous ne pouvez donc pas répondre par l’affirmative.

Mais vous ne pouvez pas répondre « non », non plus ! Parce que vous n’en savez rien. Vous êtes peut-être déjà en odeur de sainteté, comme l’on dit.

Alors là je vous entends penser, à haute voix : « Non… pas moi ! impossible ! Moi je ne suis pas parfait, je ne suis pas parfaite. » Et vous avez raison, vous n’êtes pas parfaits, moi non plus. Personne n’est parfait. Seul Dieu est parfait.

…Mais alors… si seul Dieu est parfait… cela tend donc à prouver que aucune des saintes ni aucun des saints n’est parfait… puisqu’il n’y a que Dieu qui est parfait.

Et figurez-vous que c’est là que se situe l’erreur que l’on commet trop souvent : penser que les saintes et les saints étaient des gens parfaits. Faux ! Absolument faux !

Pierre, l’un des premiers saints, a quand même renié trois fois le Christ, hein… pardon mais on est assez loin de la perfection !

Une sainte, ça n’est pas une personne parfaite, un saint n’est un homme parfait. En aucun cas. L’Eglise n’a d’ailleurs jamais dit cela.

Au contraire : l’Eglise a toujours dit l’inverse, vous et moi nous sommes appelés à la Sainteté, c’est notre vocation commune, précisément parce que le point commun d’absolument toutes les saintes et tous les saints c’est d’être des humains.

C’est parce que nous sommes des êtres humains que nous sommes appelés à la sainteté et que nous pouvons y parvenir.

Dans son magnifique texte sur la Sainteté, « Gaudete Exsultate », le pape François l’a très bien redit. Je cite : « Dieu veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre » Et il écrit un peu plus loin : « Nous sommes tous appelés à être des saints »

… Bon, vous me direz : « ça c’est bien gentil, mais alors… que faut-il faire pour cela ? » Eh bien François le dit aussi : « …en vivant avec amour, en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacune, chacun se trouve. »

C’est dans notre vie quotidienne que nous sommes appelés à répandre l’amour et donc à devenir saintes, saints.

Dieu nous aime tellement, voyez-vous Chers Amis, qu’il n’a pas réservé la sainteté à une élite ! Au contraire, il la propose à tout le monde, à chacune et chacun de nous.

La deuxième lecture parlait de cet Amour, d’ailleurs : « Voyez, disait Jean, voyez comment nous aime le Père, quel grand amour nous est donné… »

Et il continuait en disant « quiconque espère en Lui se rend pur comme lui-même est pur… »

Ah ben voilà un moyen d’être pur, c’est l’espérance.

C’est aussi de l’espérance dont parlait la première lecture, le livre de l’Apocalypse, puisque vous savez bien que le nombre que vous avez entendu – 144’000 – nous donne à vous comme à moi l’espérance d’être sauvés !

Précisément parce qu’il s’agit d’un nombre codé comme l’est, quasiment, tout l’Apocalypse. 144’000 c’est l’ensemble du peuple de Dieu, c’est-à-dire vous et moi.

Reste maintenant à prendre exemple. Alors on peut prendre exemple sur les saintes et les saints qui ont déjà été reconnus par l’Eglise, bien sûr.

Mais Jésus nous a laissé un plan, une carte de géographie pour nous montrer où se trouvent les saintes et les saints en vie.

Et ça, c’est l’Evangile qui nous le donnait.

La prodigieuse prédication de Jésus sur la montagne, ce jour-là, commence par le fameux texte des Béatitudes que nous avons réentendu ce soir.

C’est une carte pour rencontrer Jésus dans nos vies, les Béatitudes ! C’est un plan pour le trouver à coup sûr !

Il suffit de chercher les personnes dont parle le texte :

• Cherchez les pauvres de cœur, Jésus est avec eux.    

• Cherchez celles et ceux qui pleurent, notamment les personnes qui ont perdu un membre de leur famille. Jésus est là, avec eux.    

• Cherchez les doux, Jésus est là, avec eux.    

• Cherchez celles et ceux qui ont faim et soif de la justice, vous trouverez Jésus avec ces personnes.    

• Cherchez les miséricordieux, vous trouverez Jésus également là-bas.

• Cherchez les cœurs purs, vous trouverez assurément Jésus.    

• Cherchez les artisans de paix, Jésus sera là, avec eux.    

• Cherchez celles et ceux qui sont persécutés pour la justice, Jésus les accompagne.

• Cherchez celles et ceux que l’on insulte,
  que l’on persécute, de qui l’on dit faussement toute sorte de mal à cause de Jésus… et vous le trouverez avec eux.    

Nous avons la carte, le GPS s’appelle l’Esprit-Saint, il nous guide vers ces personnes.

Il n’y a plus qu’à se mettre en route sur notre chemin de Sainteté, à la rencontre du Christ et de celles et ceux qui le rendent présent dans notre monde !

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Aigle, mercredi 1^er novembre 2023, 19.30