Homélie pour le Mariage de
Hortense et Thomas
1Jean 3,18-24 / Psaume 127(128) / Jean 2,1-11
Version audio :
Version écrite :
Depuis le temps que je vous connais, je sais à quel point votre amour, chère Hortense et cher Thomas, à quel point votre amour est grand.
Et pourtant, vous l’avez entendu dans la première lecture, Dieu est plus grand que votre amour. Et c’est pour cela que vous venez confier à Dieu cet amour.
Ils sont très beaux, ces textes que vous avez choisi de nous faire entendre. Dans un premier temps, je me suis dit : c’est pas étonnant de la part de Thomas – qui est cuisinier comme on le sait bien – d’avoir choisi un repas avec un maître du repas et du bon vin. C’était évidemment le texte qu’il fallait nous faire entendre dans la Bible.
Question de vin, de très bon vin même. Vous l’avez entendu… même si là aussi, il y a bien meilleur que le vin que Jésus a transformé ce jour-là : il y a le vin de vos noces, le vin de votre amour. Et ça, c’est un nectar encore infiniment supérieur.
Vous avez remarqué que dans l’épisode de Cana qu’on a réentendu, il manque un certain nombre de choses.
D’abord, il manque l’épouse. On n’en parle pas ! On a entendu parler du marié, du maître du repas, mais on ne parle pas de l’épouse. Peut-être parce que cet épisode doit être aussi lu d’une manière symbolique. L’épouse, c’est nous ! C’est Jésus qui vient épouser l’humanité, dans ce mariage à Cana.
Et c’est pour ça que ce mariage est unique. Il ne peut pas y avoir de deuxième Cana, vous savez pourquoi ? Ça ferait « Cana-bis » à ce moment-là, ça n’irait pas du tout !
Ça, c’était juste pour vous tenir éveillés !
Non, il ne peut pas y avoir de deuxième Cana parce que Jésus a épousé l’humanité une fois pour toute.
Ceci dit, le bon vin et l’épouse se trouvaient dans un autre texte. Pour trouver Hortense, il fallait écouter le psaume.
Parce que dans le psaume, il y avait ces mots : « Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse. » Le bon vin d’Hortense se trouvait dans l’autre texte que vous avez choisi, dans le psaume.
Alors bien sûr, tout ça c’est des paroles, c’est symbolique.
Il y a de belles paroles symboliques. Le « oui » que vous allez prononcer tout à l’heure est une parole, elle est symbolique, mais elle est très belle.
Il y a d’autres paroles symboliques qu’on s’est partagées pendant les différents moments où l’on a préparé cette célébration, où l’on a cheminé ensemble.
Je pense que si je posais la question aux gens qui sont ici pour vous, peut-être arriveraient-ils à faire une partie de la liste de ces paroles qui sont importantes pour vous… Parce que, comme le disait la première lecture, les paroles c’est une chose, mais il faut que les actes suivent des paroles qui se transforment en actes.
Vous en avez un certain nombre et vous en avez défini un certain nombre comme étant l’essentiel de votre couple.
J’ose le dire devant vos amis : l’amour, le respect, la fidélité et pas seulement la fidélité à l’autre, mais la fidélité à soi-même aussi. Et la fidélité à Dieu, bien sûr. La confiance. La confiance sans laquelle on ne peut rien construire. La complicité aussi, qui est importante pour vous. Ça, ce sont des valeurs qu’on entend souvent dans les différents couples qui se marient.
Vous en avez ajouté deux autres : la prière et la prière ensemble. Je ne sais pas si les couples qui sont ici prient ensemble, mais c’est très intime de prier ensemble ! Ce n’est pas facile du tout et c’est une valeur très importante. Arriver à prier ensemble, c’est certainement l’un des ciments du couple et de votre couple.
Et puis quand on a fait cette liste de valeurs, Thomas a ajouté la « crainte de Dieu », et ça aussi vous l’avez entendu dans le psaume.
« Heureux qui craint le Seigneur », qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire qu’il faudrait avoir peur de Dieu ? Est-ce que Thomas a peur de Dieu ? Je ne l’espère pas, sinon il ne se serait pas approché du tabernacle à ce point-là ! Il s’en approchera encore plus près au moment de signer tout à l’heure, d’ailleurs…
Non, la crainte ce n’est pas la peur, même si en français, c’est proche, évidemment.
La crainte de Dieu, dans la Bible, c’est le respect filial de Dieu, voir Dieu comme un Père et le respecter comme on respecte son père ou sa mère, d’ailleurs, les deux vont ensemble.
C’est ça la crainte de Dieu : « heureux qui craint le Seigneur » signifie donc « heureux celui qui respecte filialement son Dieu », exactement comme Thomas a ceci dans ses valeurs, Hortense aussi, d’ailleurs, évidemment.
« L’homme et la femme qui craignent le Seigneur », disait encore le psaume, « seront bénis ».
Ce n’est pas magique, j’aurai l’occasion de le redire tout à l’heure pour vos alliances : « bénir », « bene-dicere », ça veut dire « dire du bien ». Le Seigneur dira du bien de ceux qui le craignent, qui le respectent comme un Père.
Et le psaume allait plus loin, il vous faisait une promesse, une très belle promesse : « Tu verras les fils de tes fils ! » C’est magnifique, comme promesse, pour vous qui avez la chance de voir vos enfants aujourd’hui lors de votre mariage. La promesse du psaume est magnifique, tu verras les fils de tes fils… et ça marche aussi au féminin, bien sûr Mesdames, c’est juste une convention de l’avoir mis au masculin.
Tu verras les enfants de tes enfants… et tout le bien qu’on peut vous souhaiter c’est même de voir les-enfants-des-enfants-de-vos-enfants, tant qu’à faire ! Aujourd’hui, arriver à des arrière-petits-enfants ce n’est pas rare du tout.
Donc tout le bonheur que je vous souhaite à tous les deux, Hortense et Thomas, c’est de voir réalisées les promesses du psaume !
De voir les enfants de vos enfants, et pourquoi pas les enfants des enfants de vos enfants, de voir toujours grandir cet amour, car Dieu est encore plus grand que votre amour.
Et de goûter évidemment le vin des noces éternelles un jour, mais d’ici là, de profiter du bon vin des noces terrestres, bien sûr.
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Aigle, vendredi 19 août 2025, 11.00

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