Disciples ou Apôtres ?

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Homélie pour le 11e dimanche ordinaire, A

Exode 19,2-6 / Psaume 100(99) / Romains 5,6-11 / Matthieu 9,36-10,8

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Nous venons de réentendre un épisode bien connu de l’histoire de Jésus. Vous l’avez bien écouté, n’est-ce pas ? Oui ? Alors j’ai une question pour vous : outre Jésus, les personnes dont il s’agit dans cette histoire sont au nombre de douze. S’agit-il des disciples ou des apôtres ? Qu’est-il dit dans ce texte ? Jésus les appelle-t-il « disciples »… ou les appelle-t-il « apôtres » ?

On est en Suisse, on va voter ! Qui pense qu’il s’agit des disciples ?… Qui a entendu le mot apôtre ?… Et vous avez raison, tous les deux. Il y avait les deux !

Eh oui, au début du texte, Jésus les appelle « disciples ». Il appelle ses douze disciples. Et puis il mentionne leur mission… Et la phrase suivante est : « Voici les noms des douze apôtres. » Et pourtant, ce sont les douze mêmes ! Mais ils sont d’abord disciples avant d’être apôtres.

Pourquoi cela ?

Eh bien, pour la même raison que vous êtes disciples actuellement ce soir, avant d’être apôtres dans trois quarts d’heure.

Le disciple, c’est l’élève, ça vient du latin discipulus, l’élève. L’apôtre, par contre, ça vient du grec apostello, j’envoie, c’est donc l’envoyé, celui qui est envoyé pour une mission.

Il s’agit donc évidemment d’abord d’être l’un avant d’être l’autre. Si vous êtes envoyé sans avoir été à l’école pour apprendre quelque chose, vous allez pas faire grand chose de votre mission ! Non seulement il vaut mieux l’un avant l’autre, mais il y a un ordre : il faut d’abord être disciple avant de devenir apôtre.

C’est évidemment valable pour chacune et chacun de nous, y compris pour celui qui vous parle. Nous avons à incarner les deux aspects. Nous avons à devenir des disciples missionnaires, comme le disent bon nombre de livres actuels qui parlent des paroisses et de votre mission de paroissiens.

Eh oui, j’ai bien dit votre mission, vous avez une mission, Chers Amis.

Ça engage, de suivre le Christ, vous savez ?

Chaque fois que j’entends cette fameuse phrase qu’on entend souvent en paroisse, pas à Bex, hein… vous, vous êtes bons… mais ailleurs : « Oui, c’est toujours pareil quand tu t’engages, tu donnes le petit doigt, on te bouffe le bras. »  Vous avez déjà entendu cette phrase-là, non ?

Je me dis déjà que ça dit quelque chose de la valeur de l’engagement de la personne qui prononce cette phrase, hein : le petit doigt ! Il y a mieux comme engagement, pardonnez-moi ! La personne qui souhaite ne donner que le petit doigt, ça dit déjà quelque chose ! « Je veux bien venir à la messe, mais je veux pas qu’ensuite le Christ m’en demande plus, alors ça, non, hein ! Le Conseil de Communauté, faut pas pousser non plus ! On a déjà tellement fait pour la paroisse ! On va pas encore nous redemander quelque chose ?! »

Eh bien si. Si chers amis. Être chrétien, ça dure toute une vie, pas seulement le temps d’un mandat au Conseil de Communauté.

Être disciple, missionnaire, ça engage à plein de choses, pas seulement à donner son petit doigt si on veut suivre Jésus.

C’est comme si dans un couple après dix ans de mariage, lorsque notre conjoint demande si on l’aime toujours, on répond : « Bah oui, je te l’ai dit il y a dix ans que je t’aimais, tu te souviens ? Tu ne vas quand même pas me le demander tous les jours ?! » …Bah j’espère bien que si, hein ! Et puis j’espère bien que le conjoint va répondre tous les jours : « Oui je t’aime comme au premier jour, peut-être même davantage… »

Être disciple missionnaire, c’est écouter tous les jours ce que le Christ attend de nous. Et ça évolue ! Ça évolue avec la vie. Aujourd’hui, il vous a peut-être confié telle ou telle responsabilité. Lecteur, pour proclamer ses merveilles au peuple de Dieu, comme Moïse dans notre première lecture… Demain, ce sera peut-être telle autre responsabilité à laquelle il vous appellera, un ministère de guérison ou bien aller aider les malades comme l’ont fait certains de vous ce matin à l’hôpital de Monthey, comme les disciples-apôtres de l’Évangile vont auprès des malades eux aussi.

Mais si vous vous dites : « Moi je m’engage pour deux ans, pas plus ! » vous vous fourrez le doigt dans l’œil, excusez-moi de vous le dire ! Avec le Christ, ça ne s’arrête jamais, j’en suis témoin. Je suis honnête : je ne vais pas vous dire le contraire !

Suivre le Christ, ça change toute une vie. C’est un contrat à durée indéterminée.

Alors, à ce stade, vous avez des gens qui disent : « Et pourquoi j’irai m’engager pour le Christ ? Qu’est-ce qu’il fait pour moi, Lui, d’abord ? J’ai plutôt l’impression qu’il est absent dans ma vie, dans mes problèmes, dans mes soucis… Je prie et puis je ne l’entends jamais ! »

Alors, pour l’entendre, il faut peut-être commencer par faire silence, et ça c’est pas facile dans le brouhaha de nos vies. Faire silence dans nos cœurs. Et puis il faut peut-être venir écouter sa parole, c’est exactement ce que vous avez fait ce soir en venant ici. Et puis faut peut-être le recevoir en nous, par l’Eucharistie, parce qu’on l’entend encore mieux quand il parle de l’intérieur.

Mais passons, vous savez cela puisque vous êtes ici…

Qu’est-ce qu’a fait le Christ pour nous ? Deux fois rien. C’est notre deuxième lecture qui nous le rappelait, la lettre aux Romains : il a donné sa vie pour nous. Et Paul enfonçait le clou, si j’ose me permettre cette image concernant Jésus : donner sa vie pour ceux qu’on aime, ça va encore… mais donner sa vie pour les pécheurs, pour des gens qu’il ne connaissait absolument pas, vous, moi, ça c’est autre chose !

Voilà ce qu’il a fait pour nous.

Si vous vous demandez pourquoi vous engager à la suite du Christ, rappelez-vous simplement que lui, il a donné sa vie pour vous et il s’engage. Il continue de s’engager tous les jours pour chacune, chacun, discrètement.

Le Christ nous enseigne, c’est le temps où nous sommes disciples, où nous venons écouter sa parole et puis ensuite, il nous envoie. Tout à l’heure, à la fin de la messe, nous serons envoyés.

Au fond, si je prends l’image d’un match de football – ou d’un match d’autre chose, prenez ce qui vous plaît – eh bien ici, nous sommes à la mi-temps.

À la mi-temps, on s’arrête. On se pose, on écoute le coach – c’est pas moi, hein, c’est Lui ! – on écoute le coach, sa parole, ses encouragements, pour que ça aille mieux dans la deuxième mi-temps… Ce qu’il a à nous dire, ses reproches peut être parfois aussi… Mais le match… c’est pas ici, hein ! C’est là-bas, dehors ! C’est quand nous serons ressortis qu’alors le Christ attend de nous, que nous soyons des apôtres, que nous soyons chrétiens en actes, dans chacune de nos vies.

Alors, Chers Amis, n’oublions pas que lorsque le Christ parle des disciples, il parle aussi des apôtres et réciproquement. Et qu’il ne parle pas que des douze de l’époque, mais bien de chacune et chacun de nous.

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Bex, samedi 17 juin 2023, 18.00

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