Dieu regarde le coeur…

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Chers Amis,

de quel style êtes-vous ? Plutôt Pharisien ou plutôt Publicain ?

Vous êtes plutôt persuadés que vous faites tout juste, ou vous êtes plutôt à baisser la tête, persuadés que le Seigneur ne pourra pas vous pardonner vos péchés ?

Ben j’espère que vous n’êtes ni l’un ni l’autre !

Parce que même si le Publicain, une fois rentré dans sa maison, est devenu juste, ça ne veut pas dire que son attitude était juste. Et il a lui aussi un petit problème.

Bon, le Pharisien, c’est net : le Pharisien, c’est celui qui regarde les autres en disant : « Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! Et voilà, il est encore en retard à la messe ! Et elle, qu’est-ce qu’elle vient faire ici ? Oh, elle a sûrement beaucoup de choses à se faire pardonner !… »

Oui, il y en a des gens comme ça… pas ici, non… mais ça existe !

Le Pharisien, bien sûr, c’est caricatural. On essaie de ne pas l’être.

Mais le Publicain… le Publicain n’est pas bien meilleur. Il n’ose pas regarder vers le ciel parce qu’il est persuadé que son péché est plus grand que lui, que son péché est plus grand que l’amour de Dieu.

Et ça, c’est peut-être l’un des plus grands péchés qui soit, Chers Amis : croire que notre péché est tellement grand que Dieu ne nous le pardonnera pas, c’est le péché absolu ! Refuser l’idée que Dieu puisse nous pardonner, c’est terrible ! C’est pas mieux, en tout cas, que l’attitude du Pharisien.

Alors évidemment, à choisir entre les deux, on préférerait être du côté du Publicain, très clairement.

Mais en faisant ça, on tombe dans le côté du Pharisien ! Si on préfère être d’un côté, c’est que l’on juge… Vous voyez, la pente est glissante ! C’est très difficile de se maintenir sur le chemin de crête.

Et pourtant, c’est bien ce qu’essaie de nous dire Jésus : il y a un chemin de crête entre le Pharisien persuadé qu’il fait tout juste et le Publicain persuadé qu’il fait tellement faux que Dieu ne lui pardonnera jamais.

S’abaisser devant Dieu, oui : « qui s’élève sera abaissé, mais qui s’abaisse sera élevé. »

S’abaisser devant Dieu, oui, s’écraser devant Dieu, non. Il y a une nuance.

Alors, Chers Amis, la bonne nouvelle de cet évangile, c’est précisément le chemin de crête entre le Pharisien et le Publicain. La bonne nouvelle, c’est que Dieu ne regarde pas le Pharisien tel qu’il est… et qu’il ne regarde pas non plus le Publicain tel qu’il est.

Dieu regarde le cœur, le chemin de crête. Il nous connaît tels que nous sommes, Pharisiens ou Publicains, mais il ne regarde pas cela. Il sait que nous sommes capables de dépasser ces deux extrêmes et d’en tirer une forme de sagesse.

Et c’est là que les deux autres lectures de ce matin nous sont précieuses.

La première, qui est précisément un écrit de Sagesse, le livre de Ben Sira le Sage, dressait le portrait de Dieu, vous l’avez entendu.

Un portrait magnifique, le vrai visage du Seigneur, un Dieu qui est toujours là pour celui qui l’appelle.

Ce n’est pas un Dieu magicien, il n’est pas là pour supprimer nos problèmes d’un coup de baguette magique. Non, ça, ça s’appelle Harry Potter ou Superman, ce n’est pas Dieu. Mais il est là, à côté de nous quand on traverse des moments difficiles.

Il n’est pas là pour les supprimer, ces moments difficiles de nos vies. Il est là pour nous y accompagner, c’est très différent.

Et c’est ainsi que parlait le sage Ben Sira : « La prière du pauvre atteint le ciel », disait ce texte, ça n’empêche pas le pauvre d’être pauvre ! Dieu n’est pas venu supprimer le problème, mais il est venu accompagner la personne dans ce qu’elle vit.

« La prière du pauvre atteint le ciel. »

Alors vous allez me dire : « Oui, mais ça nous fait une belle jambe, si on n’est pas pauvre, alors notre prière n’atteint pas le ciel ? »

Mais il s’agit de se faire pauvre, justement. Ce n’est pas une question d’argent ! Se faire pauvre en esprit, reconnaître qu’on a besoin des autres et qu’on a besoin de Dieu, qu’on ne peut pas s’en sortir tout seul, c’est ça se faire pauvre devant Dieu, s’abaisser devant Dieu.

Et nous sommes tous, Chers Amis, des pauvres de Dieu ! Nous avons tous conscience que nous avons besoin de lui et des autres.

Paul l’a parfaitement compris lui aussi dans notre deuxième lecture, sa lettre à Timothée : il nous donne une clé pour comprendre encore mieux tout cela.

Parce que Paul était Pharisien, il faut peut-être le rappeler ! Il était d’ailleurs un sacré criminel comme Pharisien, parce que lui, non seulement il jugeait ce que faisaient les autres, mais il les tuait, il faut s’en souvenir, avant sa conversion !

Ça vient d’ailleurs nous rappeler que la sainteté est proposée à tous, quel que soit notre passé ! Sans quoi, si la sainteté était faite que pour les gens parfaits, il y aurait un petit peu de friture sur la ligne, concernant Paul !

Paul était Pharisien et il a compris, en se convertissant, cette parole de Jésus : « Aimez vos ennemis ! »

Parce que, dans notre deuxième lecture, Paul commence exactement comme un Pharisien, vous avez remarqué ? « Moi je suis juste, moi j’ai mené le bon combat, moi j’ai achevé la course, moi j’ai gardé la foi… » on a envie de dire : « Paul, ça va les chevilles ? Dégonfle un peu ! »

Mais il continuait ! Paul était Pharisien mais il s’est converti. Il continuait en disant : « Tous m’ont abandonné, personne ne m’a soutenu. Mais que cela ne leur soit pas compté, que cela ne soit pas retenu contre eux ! »

Ah ça, c’est une sacrée conversion ! Arriver à demander à Dieu de pardonner à nos ennemis, de ne pas leur compter leurs péchés, ça c’est pas mal !

Il faut s’appeler Paul pour y arriver, mais on est tous en chemin…

Alors, Chers Amis, faisons confiance à notre Dieu. Et ne tombons ni dans le travers du Pharisien qui a besoin de se montrer pour exister, ni dans le travers du Publicain qui croit qu’il vaut mieux se cacher devant son péché trop grand pour lui.

Aucun de nos péchés n’est trop grand pour l’amour de Dieu, aucun !

Et aucun des péchés de nos frères et sœurs n’est trop grand pour Dieu non plus !

Dieu nous aime tels que nous sommes. Et non pas tels que nous nous rêverions.

…Et ça, c’est une sacrée bonne nouvelle !

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Champex, samedi 25 octobre 2025, 17.00

Montreux, dimanche 26 octobre 2025, 11.00 (version enregistrée)

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