A vos marques… prêts… partez !

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
Image libre de droits : pixabay

Chers Amis,

Pour la première fois de ma vie, je vais faire un très long voyage à l’autre bout de la terre dans une dizaine de jours.

Or, quand on a un agenda de ministre comme moi et que l’on part pour une longue période, il faut tout prévoir, y compris les activités qui m’attendent à mon retour en janvier. Elles doivent déjà être prêtes si je veux un retour paisible et si je veux vraiment déconnecter, comme on dit, pendant ce temps de vacances.

Quand on part longtemps et très loin, il faut également faire soigneusement sa valise… une fois à l’autre bout de la terre, je ne vais pas pouvoir revenir chercher mes pantoufles !

Enfin, quand on part à cheval sur les fêtes, il faut prévoir quelqu’un qui envoie vos cartes de vœux, qu’il faut donc avoir déjà rédigées au mois de novembre. Il faut quelqu’un qui gérera vos paiements, quelqu’un qui ait les clés de chez vous au cas où. Bref, il y a mille choses auxquelles j’essaie de penser en ce moment…

Et mille fois j’ai eu envie de dire : « Je suis pas prêt ! Si on pouvait repousser, ça m’arrangerait… »

…Je ne suis pas prêt. Combien de fois, Chers Amis, avons-nous prononcé cette phrase jadis, dans nos cours de récréation, quand on faisait la course par exemple, et qu’un camarade partait avant nous : « Attends ! J’étais pas prêt ! On recommence, tu veux bien ? »

Dans nos vies d’adultes, on aimerait bien pouvoir redevenir des enfants pour prononcer cette phrase !

Face à l’autobus qui part juste devant nous : « Attendez, j’étais pas prêt ! On recommence, d’accord ? Rouvrez les portes juste une seconde ! »

Face à notre réveil de tous les matins : « Non, j’étais pas prêt… Juste encore une minute de sommeil… On recommence, d’accord ? » …et on recommence, d’ailleurs, la plupart du temps, on repousse le réveil, vous avez remarqué ?

Face à la neige quand elle débarque un peu trop tôt en plaine : « Non, j’étais pas prêt, j’avais pas mis les pneus neige… une semaine encore, s’il vous plaît, on recommence ! »

Et qu’est-ce qu’on aimerait pouvoir dire cette phrase à la mort lorsqu’elle viendra nous emporter : « Non, allez… c’est pas du jeu ! J’étais pas prêt ! Juste une année ou deux encore, s’il te plaît ! »

Vous me direz, il y a des événements prévisibles et d’autres non. La neige qui tombe plus tôt que prévu, c’est imparable. La mort qui survient, on ne sait pas quand dans notre vie, c’est imparable. Pourtant, on sait que ça va arriver – et pour la neige et pour la mort – on peut s’y préparer ! C’est imparable, mais ce n’est pas impréparable. On peut s’y préparer si on réfléchit honnêtement, c’est prévisible.

Quant au réveille-matin, non seulement c’est prévisible, mais en général c’est nous-mêmes qui l’avons réglé. On n’imagine pas un réveil qui déciderait tout seul pendant la nuit de reculer son alarme d’un quart d’heure juste pour nous embêter. Non, c’est gentil un réveille-matin, en général, ça sonne quand on le lui a demandé !

Le bus ou le train, même chose, ils indiquent leurs horaires. On sait très bien à quelle heure ils partent… à moins qu’ils soient en avance, mais enfin, en général, c’est plutôt l’inverse.

Nous sommes donc un tout petit peu, à la rigueur, éventuellement, peut-être, quand même de mauvaise foi quand on dit : « J’étais pas prêt ! »

Parfois, on est même de très mauvaise foi. On souhaite de tout notre cœur que quelque chose arrive… et lorsque ça se produit, on dit : « Ah ben non, pas tout de suite ! Non, non, j’étais pas prêt ! »

Un exemple vous vient en tête à ce sujet ? Ah pourtant, nous en avons tous un ! …Le retour du Seigneur !

Le retour de Jésus dans notre monde, on le demande, on l’attend, on l’espère, on emplit nos prières et nos chants avec cela : « Viens, Seigneur, viens nous sauver ! » – « Seigneur, si tu revenais dans notre monde, que les choses iraient mieux ! » …Et s’il arrivait là, maintenant, et que ce soit la fin, qu’est-ce qu’on dirait là ?

– Seigneur, c’est vous déjà ? Vous êtes sûr que c’est la fin ? Non, parce que nous, ici, on n’était pas tout à fait prêt… Encore une année ou deux, éventuellement. Allez vous occuper dans le monde de tout ce qui en a besoin, et puis vous revenez un peu plus tard ! »

Et le Seigneur nous dirait : « Mais c’est pour toi que je suis revenu ! Est-ce que tu es prêt à me recevoir ? Est-ce que tu es prêt à discuter avec moi de ta vie ? Est-ce que tu es prêt à me rendre compte de la vie que je t’ai confiée, de la planète que je t’ai confiée ? Comment as-tu aimé, par exemple ? Est-ce que tu es prêt à me le dire ? Est-ce que tu es prêt ? »…

Et là, on s’entend dire : « Seigneur, allez, on, dirait que c’était pour de rire, on recommence ! J’étais pas tout à fait prêt… »

Tout le temps de l’Avent, Chers Amis, tout ce chemin de l’Avent que symbolisent ces bougies, ce chemin de lumière essaie de nous préparer pas seulement à Noël, mais à la venue du Seigneur dans notre monde.

Sa venue symbolique à Noël, comme chaque année certes, mais aussi sa venue réelle quand il reviendra dans la gloire. Et ça peut être demain ou même ce soir… Ou même maintenant ? Ah ben non, c’était pas maintenant ! Mais ça va arriver. C’est prévisible. Autant s’y préparer, n’est-ce pas ?

Isaïe nous le disait dans la première lecture : « Le Seigneur vient pour arbitrer notre monde, pour rendre justice aux bons. » Sommes-nous prêts ?

« C’est à l’heure où vous n’y penserez pas, disait Jésus dans l’Evangile, que le Fils de l’Homme viendra. » Sommes-nous prêts ?

Et Paul, dans la deuxième lecture, usait de la même image que moi avec le réveille-matin.

…Alors là, vous allez me dire : « J’ai bien écouté la deuxième lecture, il ne m’a pas semblé entendre une histoire de réveille-matin dans la lettre aux Romains ! » Vous avez raison. C’était assez rare les réveille-matin à l’époque de Paul, ça s’appelait le coq !

Et pourtant, vous avez entendu cette phrase : « L’heure est venue de sortir de votre sommeil. » Vous l’avez, le réveille-matin, là ? Vous voyez qu’il en parlait ! Êtes-vous prêts ?

Le temps de l’Avent, Chers Amis, est là pour qu’à Noël, une fois les quatre bougies allumées, personne de nous ne puisse dire de mauvaise foi : « Non, allez, on recommence le temps de l’Avent, j’étais pas prêt ! »

Préparons la venue du Seigneur, Chers Amis, pas seulement en mettant des bougies, en décorant nos maisons, en décorant nos rues, en construisant de beaux sapins. Non : préparons le temps de Noël en décorant notre cœur, d’abord ! Parce que c’est là que le Seigneur va venir.

Et quand il reviendra pour de bon, on pourra lui dire : « Seigneur, bienvenue, je suis prêt ! »

Quant à moi, si vous le voulez bien, je vais continuer à aller préparer mes valises.

___________________________________________

Villeneuve, dimanche 30 novembre 2025, 9.30

Abonnez-vous !

Nous aimerions vous tenir au courant de nos dernières nouvelles 😎

Nous ne spammons pas ! Consultez notre Politique de confidentialité pour plus d’informations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.