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Homélie pour le 2e dimanche de l’Avent C
Baruch 5,1-9 / Psaume 125 / Philippiens 1,4-6.8-11 / Luc 3,1-6
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Chers Amis,
La neige est là, il suffit de regarder autour de vous en sortant. Les montagnes sont recouvertes de neige, ça fait quelques jours déjà, et les enfants se réjouissent, n’est-ce pas ?
Les adultes qui sont parfois de grands enfants se réjouissent aussi… même si pour nous les adultes, l’arrivée de la neige signifie aussi parfois quelques petits inconvénients, n’est-ce pas ? Avez-vous pensé aux pneus neige ?
Ressortir les pelles à neige aussi, par exemple. Bon, ici, en basse altitude, ça va. Mais il y a quand même des gens qui redécouvrent chaque année, avec une certaine surprise, qu’il peut neiger aussi sur la route !
Mais la neige, c’est aussi toute la douceur qui l’accompagne. Dès qu’il neige le silence se fait dans la nature, tout est plus doux, tout est plus ouaté. Vous avez remarqué ? C’est magnifique ! Y compris la douceur des pneus neige qui font moins de bruit que sur le bitume, y compris la douceur nécessaire pour utiliser ceci, la pelle à neige.
Ça vous paraît peut-être un peu plus étrange qu’il faille de la douceur pour manipuler ceci, mais je m’explique…
Vous le savez, j’habite en altitude, pour ma part, j’habite à 1500 mètres, à Champex au-dessus de Martigny. Et en montagne, on sait bien que la neige doit nécessairement nous apporter la douceur dans tous les sens du terme. Au volant, on doit conduire avec douceur sur la neige. On ne peut pas être pressé, c’est pas possible. Douceur de la neige, douceur de la conduite et tout va bien.
Eh bien c’est exactement la même chose avec cette pelle à neige. Vous le savez comme moi, si vous l’utilisez de temps en temps : plus on fait de gestes brusques avec ça, moins ça va !
C’est tout un art de dégager la neige avec la pelle à neige et ça passe par une certaine douceur du pied qui appuie sur la pelle. Un peu – pas trop parce que sinon vous l’enfoncez complètement et vous ne pouvez plus dégager la neige – donc faut y aller un tout petit peu, une certaine douceur du bras qui appuie et qui fait pivoter fermement – mais pas trop, sans quoi ça bloque… il faut une certaine douceur avec ça !
Sur la neige et avec la neige, on est appelé à la douceur. Au fond, il faut manipuler les choses avec amour quand il neige.
C’est exactement ce à quoi nous appelait Paul dans la deuxième lecture : « Dans ma prière. disait-il vous l’avez entendu, dans ma prière je demande que votre amour vous fasse progresser ! »
C’est l’amour qui nous fait avancer, pas la colère.
Et c’est la même chose au volant : sur la neige, si vous conduisez avec colère, vous n’avancerez pas ! Si vous conduisez avec amour, tout ira bien.
C’est l’amour qui nous fait dégager la neige, même parfois pour nos voisins, c’est un beau geste que de dégager la neige pour son voisin.
Alors vous me direz que Paul ne parlait ni de route ni de neige.
Il n’a pas dû la voir souvent, la neige, lui, hein ! Dans l’endroit où il habitait, c’est assez rare qu’il neige…
Il parlait de connaissance, mais la connaissance c’est un chemin, c’est une route. Et l’ignorance est parfois la neige qui tombe sur ce chemin en le rendant tout blanc, et on ne sait plus où elle la route. On ne sait plus où marcher. La page blanche qui peut faire peur…
Par ailleurs, les autres textes que nous avons entendus ce soir nous parlent tous de route à aplanir.
Baruch, le prophète de la première lecture, qui était le secrétaire de Jérémie, Baruch parlait de terre aplanie.
Luc, dans l’évangile, rappelait les mots du prophète Isaïe qui nous demande de préparer le chemin du Seigneur, de rendre droits ses sentiers, d’aplanir les chemins rocailleux.
En gros, il s’agit simplement de rendre le chemin plus facile.
C’est tout simple… et en même temps c’est pas si évident !
Mais ça passe souvent par nous-mêmes. Essayez d’évacuer la neige, même avec ça, en râlant… ça n’ira pas plus vite ! Faites-le avec joie, ça n’ira pas plus vite, mais le temps va vous sembler tellement plus court, ça ira beaucoup mieux !
La joie, ce n’est pas seulement le prénom de celle qui nous aide à chanter ce soir – Joy c’est magnifique de s’appeler comme toi ! – la joie, c’est un mot que vous avez entendu quantité de fois dans tous les textes de ce soir, à commencer par le psaume où il revenait trois fois !
La joie, c’est ce que le Seigneur nous demande pour ce temps de l’Avent : progressez avec joie, enlevez la neige avec joie, conduisez avec joie… Plutôt qu’insulter la personne qui est devant vous, bénissez-la ! Vous verrez, ça ira beaucoup mieux !
Préparons la venue du Seigneur avec toute la joie que nous inspirent nos décorations de Noël, aussi.
C’est un temps de douceur, l’Avent, pour nos cinq sens : ça sent la mandarine, la bougie, le vin chaud. On voit de jolies lumières dans nos rues. On commence à entendre les chants de Noël au loin, qui sont encore un peu ouatés par la neige qui tombe. Nos papilles goûtent à la douceur des pains d’épices, des fondants au chocolat. On ressort tant de choses qui sont agréables au toucher, les confortables couvertures d’hiver, les jolis tissus de Noël, les doudounes que certains d’entre vous portent ce soir, les gants en laine…
Tout est doux pendant le temps de l’Avent.
Alors qu’il y a tant de violence autour de nous. Les guerres dans le monde, la télévision nous en montre ad nauseam, comme on dit.
Essayons, nous, de vivre ce temps de l’Avent en douceur. La douceur, c’est le seul moyen d’avancer quand il y a de la neige. La douceur, c’est le meilleur remède contre l’adversité. La douceur, c’est – je crois – ce qui aplanit nos chemins en route vers le Seigneur.
Alors je vous souhaite une suite d’Avent toute douce comme un flocon de neige.
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Bex, samedi 7 décembre 2024, 18.00
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