Un Royaume d’amour sans titres

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Photo libre de droits : pixabay

Homélie pour le 34e dimanche TO, année C

2e Samuel 5,1-3 / Psaume 121 / Colossiens 1,12-20 / Luc 23,35-43

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

J’imagine que vous avez déjà vu – en tout cas à la télévision – un roi, ou une reine ? On a tous en tête le visage de la reine Elisabeth II, qui nous a quittés tout récemment. Il va nous falloir nous habituer au visage de son successeur, Charles III.

Et si on n’a pas forcément eu la chance de voir un jour un roi ou une reine en chair et en os ici, on en a déjà vu à la télévision.

Si je demandais aux enfants, ici, de me dessiner un roi, une reine, probablement qu’ils dessineraient un personnage avec un bel habit et une couronne. C’est souvent ça, dans notre esprit, un roi ou une reine.

Et, de fait, les rois et les reines des 45 monarchies du monde ont tous plus ou moins de beaux habits et presque tous une couronne, même s’ils ne la portent pas en permanence, heureusement.

Oui, il y a 45 monarchies dans le monde, si jamais. Je ne le savais pas, hein ! J’étale ma culture comme ça mais j’ai dû vérifier !

En fait, il y en a 46, mais ça… internet ne vous le dira pas. La 46e… ou la 1ère tout dépend l’importance qu’on lui donne, c’est la nôtre… c’est le Christianisme.  

C’est une monarchie, le Christianisme. Et notre roi à nous, c’est le Christ. C’est cette fête que nous célébrons aujourd’hui, le Christ-Roi.

Seulement nous avons un roi un peu particulier, en comparaison avec les rois et les reines de notre monde.

C’est vrai : son palais… c’est une étable, son carrosse… c’est un petit âne, ses beaux habits, on les déchire pour se les partager, sa couronne est faite d’épines et son trône… c’est une croix. Etonnant, aux yeux du monde, pour un roi… n’est-ce pas ?

Et cet étonnement n’est pas nouveau, il s’inscrit dans une histoire, celle du peuple de Dieu. Si vous lisez l’Ancien Testament, vous y découvrirez d’autres rois étonnants qui ne correspondent pas vraiment aux standards des rois et des reines du monde !

Dans la première lecture que nous avons entendue tout à l’heure, l’extrait du 2e livre de Samuel, on nous parlait d’un autre roi célèbre qui a précédé Jésus, le roi David.

Là aussi, il s’agit d’un roi étonnant, c’était le plus petit… à tel point qu’il n’était même pas sur la liste pour être sélectionné, souvenez-vous ! C’est quand même un peu surprenant !

Et Jésus est bien souvent appelé « fils de David », puisqu’il s’inscrit dans sa lignée, il s’inscrit à la suite de ce roi surprenant que fut David. Il est l’un de ses héritiers, en quelque sorte. Et les tribus d’Israël qui sont du même sang que David héritent de son Royaume, le texte nous le disait très bien.

Ainsi va la Royauté, on le sait bien : si vous êtes de la famille Windsor, il se pourrait bien qu’un jour vous héritiez du trône d’Angleterre. Je ne sais pas si je dois vous le souhaiter…

Mais notre deuxième lecture, la lettre de Paul aux Colossiens, et puis ensuite l’Evangile de Luc, renversaient complètement l’idée de royauté.

Parce que nous sommes héritiers de ce roi qu’est le Christ… et nous le sommes bien par le sang… mais ce n’est pas par le nôtre que nous sommes héritiers, c’est parce que LUI a versé son sang pour nous. Tout est renversé.

Il en va ainsi pour chaque baptisé. Notre baptême nous rend héritiers du Royaume de Dieu. Notre baptême, vous le savez, nous fait prêtres, prophètes et rois.

C’est ce que l’on dit au jour de notre baptême… alors pour la plupart d’entre nous on ne s’en souvient plus, parce qu’on était tout petits. Mais le baptême fait de nous des prêtres – il n’y a pas que Jean-Luc et moi qui sommes prêtres dans cette assemblée – le baptême fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois.

Prêtres parce que nous sommes appelés à célébrer le Christ – c’est exactement ce que nous faisons ce matin, il n’y a pas que les prêtres qui célèbrent, nous… nous présidons la célébration, mais toute l’assemblée célèbre parce que vous êtes prêtres, précisément.

Nous sommes Prophètes parce que nous sommes appelés, Chacune, Chacun, à annoncer la bonne nouvelle autour de nous en ressortant de cette église. C’est pas toujours facile.

Et puis nous sommes Reines et Rois. Nous sommes Reines et Rois de ce Royaume que nous construisons ensemble. Ce Royaume un peu particulier qui n’a pas qu’un seul Roi, le Christ, mais qui en a 2 milliards et demi actuellement… et ça continue d’augmenter.

Grâce à Jésus, nous sommes devenus des héritiers d’un Royaume universel.

Alors à ce stade on pourrait se dire : « Magnifique, nous héritons d’un Royaume Universel ! Tous les pouvoirs de la terre ! »

Oui… alors là attention ! Parce que c’est précisément la tentation que proposait le diable à Jésus dans le désert, souvenez-vous, on l’entend au début du Carême ce texte des tentations : « Si tu es le Fils Dieu, prosterne-toi devant moi et je te donnerai tous les royaumes de la terre, tous les pouvoirs ! »

« Si tu es le Fils de Dieu », ça ne vous rappelle rien ? Vous venez de le réentendre, ce petit bout de phrase… Le diable le dit à Jésus dans le désert mais les gens le disent aussi à Jésus au pied de la croix : « Si tu es le fils de Dieu, sauve-toi toi-même ! »

Il y a un parallèle extraordinaire entre ce que vit Jésus comme tentation au désert et cette tentation qu’il vit au moment de sa crucifixion.

On interpelle Jésus de la même manière au début et à la fin de son ministère sur cette terre. « Si tu es le Fils de Dieu ». Parce que le monde aime bien donner des titres aux reines et aux rois. Parfois pour les vénérer, parfois pour se moquer d’eux.

Or les titres n’ont rien à faire dans le Royaume de Dieu, Chers Amis. Arrêtez avec les titres ! Jésus n’a jamais appelé Pierre « Monseigneur de Tibériade », jamais… il l’a appelé Pierre, « Caillou ». Il faut laisser les titres aux rois et aux reines de ce monde, à celles et ceux qui en ont besoin pour exister. Mais notre Royaume à nous n’a que faire des titres.

Le pouvoir de tous les royaumes du monde n’est rien à côté du pouvoir du Royaume de Dieu, parce que le pouvoir que nous propose le Christ, dans notre Royaume à vous et à moi, le seul pouvoir du Royaume que nous construisons ensemble, c’est l’Amour.

C’est un royaume d’Amour, de Pardon, de Paix, notre royaume. Voilà le royaume dont nous sommes héritiers et dont nous sommes tous Reines et Rois, chers Amis !

Construisons donc ce Royaume-là, autour de nous, avec cette nouvelle manière d’être des reines et des rois, héritiers de tout l’Amour qu’Il nous a laissés.

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Aigle, dimanche 20 novembre 2022, 10.00

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