Pauline et Vincent – homélie de mariage

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Homélie pour le

Mariage de Pauline et Vincent

Colossiens 3, 12-17 / Psaume 144 / Marc 4, 1-9

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chère Pauline, Cher Vincent, ces trois textes que vous avez choisi de nous faire entendre nous parlent donc de vous deux. Et ils nous parlent aussi de Dieu puisque vous avez voulu placer votre amour sous son regard.

Souvent, bien cachée au fond de nos esprits, on a encore l’image parfois d’un Dieu-Juge, ou d’un Dieu-sadique, ou d’un Dieu-vengeur. Les jeunes un peu moins, mais c’est surtout ceux qui sont jeunes depuis plus longtemps que les autres qui ont eu cette image bien ancrée dans la tête.

Alors qu’il suffit de lire, hein ! Il suffit de lire la Bible pour découvrir que, même dans l’Ancien Testament, c’est tout le contraire. Dans le psaume que vous avez choisi et que nous a lu Carine, on avait ces mots : « Le Seigneur est tendresse, le Seigneur est pitié, le Seigneur est plein d’amour, le Seigneur est lent à la colère. »

Les psaumes, vous le savez peut-être, ont été écrits en hébreu à la base. Et l’hébreu, c’est une langue difficile à traduire, c’est une langue imagée. Pour dire « famille », on dit « maison » par exemple. Il n’y a pas de mot pour dire « famille ».

Et pour dire « lent à la colère », on utilise une image assez intéressante, surtout pour la famille DUC… il y a des DUC par ici ? Dénoncez-vous… Parce que pour dire que le Seigneur est lent à la colère, on dit que le Seigneur est long de narines, figurez-vous.

Et c’est assez logique parce que, quand on a un nez un peu plus long, quand la colère nous monte aux narines, elle met plus longtemps à sortir ! Et en hébreu, on dit que le Seigneur est long de narines.

Et Pauline me rappelait que, chez les DUC, certains sont connus pour avoir de longues narines. Ils sont bénis de Dieu, du coup, et il faut croire qu’ils sont plus lents à la colère. Bon, vous n’allez pas mesurer tout cela à l’apéro, je vous fait confiance.

Ceci-dit, ce que ce psaume nous disait dit quelque chose, aussi, de votre amour qui est tendresse, qui est pitié, qui est lent à la colère. Au fond votre amour est aussi à l’image de ce Dieu dont on parle dans le psaume.

Vous avez choisi aussi de nous faire entendre, par la voix de Joëlle, un extrait d’une lettre de Paul aux Colossiens.

Et Paul s’adresse à vous deux, il vous dit que vous avez été choisis par Dieu, que vous avez été aimés par Dieu. Et il reprend ces mêmes mots qui sont dans le psaume. « Revêtez-vous de tendresse, de pitié, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. » Tout cela est indispensable dans un couple, vous le savez très bien et vous le vivez l’un envers l’autre.

Et puis Paul allait beaucoup plus loin dans ce texte, il vous rappelait que la parole du Christ doit habiter en vous. Et notamment son grand commandement : « aimez-vous les uns les autres ! » Il vous rappelait que l’amour vient par-dessus tout cela, qu’il est le lien le plus parfait. Il vous rappelait aussi de fêter, de célébrer, comme vous le faites aujourd’hui vous qui êtes homme, femme de musique.

Il vous rappelait de célébrer, de chanter le Seigneur.

Et on a la chance d’avoir de la musique, aussi, en livre aujourd’hui. C’est aussi de cette manière qu’on célèbre Dieu.

Mais au-delà de tout cela, il y avait encore l’Evangile que vous avez choisi, cette belle histoire du semeur. Et qui nous montre que rien n’est couru d’avance.

Quand on sème – alors vous l’orthographiez comme vous voulez, hein, du verbe « s’aimer » ou du verbe « semer » – mais quand on sème eh bien on ne sait pas ce qui va pousser… et il ne sert à rien de tirer sur les brins d’herbe pour les faire pousser plus vite, ça on le sait bien.

Vous avez semé. Peu à peu. Vous avez même – et c’est tout à fait le cas d’un semeur – vous avez semé au départ sans rien voir apparaître, sans même le savoir. Puisque… un certain jour de concert à Gianadda, vous étiez déjà ensemble sans être ensemble. Vous vous êtes déjà rencontrés sans encore vous rencontrer.

Quand je repensais à ce tout début de votre vie à deux, sans encore savoir que vous seriez là aujourd’hui, je me disais qu’il y a quelque chose du semeur.

Lorsqu’il sème, au début, c’est totalement invisible. Et c’est ce que Dieu a fait dans votre vie. Il a semé ce jour-là. Mais, pendant un certain temps, on ne voit rien. Et puis un jour, il y a le déclic, comme vous dites. Et puis après ce déclic, eh bien les choses vont assez vite.

Après ce Nouvel-An 2016, les choses ont été assez vite pour vous.

Et assez vite vous avez eu envie aussi de parcourir le monde, d’accrocher à votre histoire des noms de lieux qui sont essentiels pour vous.

Berlin par exemple, et notamment. Mais aussi tellement d’autres, Florence, Lisbonne, Arles, le Canada aussi. Et aujourd’hui Samoëns.

Alors ici, on dit Samoën(s), et puis il y en a qui disent « Samoënsss ». Quoi qu’il en soit c’est ce lieu qui sera ajouté à votre histoire, et cette date du premier octobre.

Ce lieu et cette date s’ajoutent à d’autres mots que vous avez gravés dans votre histoire aussi. Le dialogue, la simplicité, l’acceptation de l’autre, la créativité, l’esprit qui joue entre vous sa partition à lui, la confiance, la présence, la persévérance. Ce sont des piliers pour vous, exactement comme ces piliers qui sont autour de nous et qui tiennent les murs dans lesquels nous nous trouvons.

Et puis, il y a d’autres piliers, vous le savez bien. Regardez, ils sont tous là, ces piliers de votre histoire. Ils sont là aujourd’hui pour vous, pour vous entourer, pour solidifier ce que vous vivez aujourd’hui.

N’oubliez pas les noms des personnes qui sont là aujourd’hui, qui vont vous entendre vous dire « oui », qui sont des témoins à leur manière et qui sont des piliers, eux aussi, de votre histoire !

Qu’avec le Seigneur qui est long de narines, lent à la colère, et qui fait partie de votre histoire, qu’avec sa tendresse, avec sa bonté, avec tout ce qu’il a déjà fait pour vous, qu’avec lui et avec nous tous, ce jour ne soit pas le plus beau jour de votre vie mais le premier des plus beaux jours désormais.

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Samoëns, samedi 1er octobre 2022, 14.30

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