Homélie pour le
Mariage de Morgane et Timothée
1ère aux Corinthiens 12,31-13,8a – Psaume 127(128) – Jean 15, 9-13
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Je ne veux pas faire de longs discours, on a d’autres choses plus importantes à vivre cet après-midi… mais tout de même rappeler déjà, aux personnes qui sont là, que la première fois qu’on s’est vu pour préparer ce mariage… on était en 2019 ! Ça commence à faire, hein ? Non pas qu’on se soit vu tout du long depuis, hein, non… mais il y a eu 2-3 petits trucs entre deux, je ne vous fais par un dessin.
Et puis il y a eu de belles choses, entre deux, aussi. Et il y a eu notamment la naissance d’Emma et la naissance d’Eden.
Et puis nous voilà aujourd’hui !
On a bien travaillé ensemble, on a bien cheminé ensemble et, tout au long de ce chemin, à chaque fois que je suis venu ici à-côté, chez vous, à chaque fois qu’on s’est vu, il y a une chose qui m’a frappé… Vous allez me dire, c’est banal : mais c’est votre amour.
C’est pas si banal que ça, parce que l’amour peut attendrir, l’amour peut émouvoir… mais l’amour peut frapper aussi. Et votre amour m’a toujours frappé – dans le bon sens du terme, évidemment ! Parce qu’il est visible, votre amour. Il est visible : on ne peut pas ne pas voir que vous vous aimez ! Et ce n’est pas de la comédie, même si les planches sont coutumières à Morgane… mais ce n’est pas de la comédie.
Cet amour, c’est celui dont parlait l’Évangile que vous avez choisi. Un amour inconditionnel. Parce que la langue française – manque de pot – est assez pauvre pour parler d’amour. On se dit : c’est la langue des poètes, c’est la langue des romantiques, c’est tout ça… mais enfin c’est quand même la seule langue d’Europe où on dit « j’aime le chocolat » et « j’aime mon épouse ».
Alors que – même si on adore le chocolat – c’est quand même pas tout à fait la même idée hein, on est d’accord ! Dans toutes les autres langues, il y a au moins deux verbes pour dire l’amour lié à des petites choses et puis l’amour lié à des personnes. En français, non, il n’y a qu’un verbe : j’aime. C’est le même verbe, d’ailleurs, que pour aimer sur les réseaux sociaux, hein, je vous le fais remarquer au passage !
Votre amour est beaucoup plus grand qu’un « j’aime » sur un réseau social. Il est tel que le décrivait l’Évangile.
« Demeurez dans mon amour », disait Jésus. « Et gardez mes commandements ! » Et ses commandements, c’est quoi ? Eh bien, il nous le disait dans le même texte : nous aimer les uns les autres, pour que notre joie soit parfaite.
C’est facile d’aimer quand tout va bien. Mais par temps de tempête, c’est une autre affaire. Vous avez connu des tempêtes, vous en connaîtrez encore. Et quand on arrive à s’aimer au-delà des tempêtes, alors on peut dire que c’est du solide, que c’est autre chose que d’aimer par beau temps.
C’est aussi le sens de cette page de Saint Paul que nous a lue Caroline tout à l’heure. Une page qui est assez vache pour les fanfares… C’est vrai ! Parce que Paul dit : « s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ! » C’est pas très cool pour les cuivres, hein ! Alors qu’on est bien persuadé qu’il ne vous manque pas l’amour, à l’équipe derrière [s’adresse à la fanfare]. Et puis on sait bien combien c’est beau, une cymbale qui retentit, un cuivre qui résonne. On a déjà eu l’occasion d’en avoir un échantillon et vous allez nous accompagner pendant toute cette célébration. Merci d’être là, à vous ! Vous êtes beaucoup plus que des cuivres qui résonnent et vous découvrez qu’en plus, vous êtes dans la Bible ! C’est quand même pas rien…
Mais Saint Paul prend d’autres images pour nous dire ce que c’est que l’amour :
– « L’amour prend patience. » C’est peu dire que vous en avez eu pour attendre ce jour, depuis plusieurs années !
– « L’amour rend service. » Ah bah les gens qui vous connaissent le savent bien, hein. Que ce soit dans le village ou ailleurs.
– « L’amour ne jalouse pas, il ne se vante pas, il ne gonfle pas son orgueil, il ne fait rien d’inconvenant, il ne cherche pas son intérêt… » Ça commence déjà à monter en level, hein, ça devient nettement plus dur !
– « Il ne s’emporte pas »… alors là… si vous connaissez le caractère de ces deux-là… Si, parfois, il y a des emportements, c’est normal. Et pourtant, ce n’est pas l’emportement dont parle Paul, ce n’est pas la colère, qui précisément emporte tout sur son passage, ça, ça n’a rien à faire avec l’amour ! Mais ce n’est pas ça que vous vivez parfois.
– « L’amour n’entretient pas de rancune. » Et ça, c’est important, tellement la rancune peut nous ronger de l’intérieur.
– « Il ne se réjouit pas de ce qui est injuste. Il trouve sa joie dans ce qui est vrai… » Ce qui est vrai, c’est notamment Emma et Eden qui sont là comme fruits de votre amour, comme preuve que votre amour est vrai.
– « Il supporte tout, dit encore Paul. Il fait confiance en tout, il espère tout et il endure tout. »
C’est cet amour que je vous souhaite à tous les deux, Morgane et Timothée. Parce qu’alors, si l’on met en pratique tout cela, la dernière phrase de ce texte devient vraie, elle aussi. Alors, et seulement alors, « l’amour ne passera jamais. »
Que ce 14 octobre que vous avez tellement attendu ne soit surtout pas le plus beau jour de votre vie, parce qu’alors ça voudrait dire que tous les autres seront moins beaux désormais, mais qu’il soit le premier des plus beaux jours, à présent !
Longue vie à tous les deux !
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Vex (VS), samedi 14 octobre 2023, 15.30
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