Le Sang de la Vigne

Photomontage à partir de photos libres de droits prises sur Pixabay

Homélie pour le 27e dimanche TO, année A

Isaïe 5,1-7 / Psaume 79 / Philippiens 4,6-9 / Matthieu 21, 33-43

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

C’est l’histoire d’une vigne qui nous est racontée dans les textes d’aujourd’hui et d’ailleurs dans plusieurs textes, vous l’avez entendu. Il faut vraiment les prendre dans l’ordre – non pas dans l’ordre où nous les avons entendus mais dans l’ordre chronologique – pour bien comprendre comment il se répondent et en tirer le message que nous donne Jésus aujourd’hui.

D’abord il y avait la première lecture, puis le psaume, puis chronologiquement l’histoire de Jésus lue dans l’Evangile, et ensuite Paul qui écrit bien après la mort de Jésus, de fait. Et c’est dans cet ordre-là qu’il nous faut les prendre.

Commençons donc par le prophète Isaïe, notre première lecture. Isaïe nous parle d’un ami qui a une vigne dont il a pris soin. Il a bâti une clôture et même une tour pour veiller sur les précieux plans qui devaient donner du raisin succulent. Mais la vigne a déçu son propriétaire en ne donnant que du mauvais raisin.

Et vous l’avez entendu, il se venge en enlevant la clôture de cette vigne et en la laissant dévorer par les animaux.

Un prophète, c’est quelqu’un qui parle au nom de Dieu. Nous sommes d’ailleurs tous prophètes de par notre baptême : nous avons à parler au nom de Dieu et ce n’est pas toujours facile.

Parfois, le discours d’un prophète est bien mystérieux… Mais là non, car Isaïe nous a donné les clés pour comprendre son discours. Et vous les avez entendues : la vigne, c’est l’univers. L’ami qui la possède, c’est le Seigneur, c’est Dieu. Le plan de vigne dont il attendait tant, c’est nous.

Vous allez me dire : « Je n’ai pas la certitude d’avoir entendu prononcer le nom des habitants de Glion dans ce texte ! »

Mais le prophète vous disait que le plan de vigne dont le Seigneur attendait tant, c’est Israël.

Israël, ce n’est pas le pays que l’on trouve sur nos cartes de géographie aujourd’hui, Israël dans la Bible ça veut dire « le peuple de Dieu ». C’est donc bien de nous dont il s’agit.

Dieu a donc voulu enlever la clôture du monde pour le laisser dévorer par les bêtes sauvages. Et, de fait, si vous lisez le premier livre de la Bible, la Genèse, c’est bien ce qui se passe au moment du déluge : Dieu veut supprimer tous les habitants de la terre.

Et puis, il va se ressaisir. Nous le savons bien, sinon nous ne serions pas là. Il va se ressaisir parce que Noé, comme les suivants d’ailleurs parce qu’il y aura d’autres colères de Dieu – Noé a supplié Dieu, a fait appel à sa tendresse. Et Dieu, après le déluge, dit : « Je ne détruirai plus jamais la terre. Plus jamais. »

C’est d’ailleurs le psaume qui nous relatait tout cela, lorsque, dans le psaume, on nous disait : « La vigne que tu avais prise, tu la replantes ! Pourquoi as-tu percé sa clôture, Seigneur ? Visite cette vigne, reviens ! Protège-la ! »

Et que va faire Dieu ? Il va non seulement protéger sa vigne mais même la visiter. Il va tellement la visiter qu’il va y envoyer son propre fils, en espérant qu’il soit bien accueilli.

C’est l’Evangile. C’est l’histoire que Jésus nous racontait à travers la voix de Matthieu.

Et vous voyez qu’elle reprend parfaitement l’histoire du prophète Isaïe, que Jésus connaissait : « Un homme était propriétaire d’une vigne, nous dit Jésus, il l’entoura d’une clôture, il y bâtit une tour de garde… » Et les hommes se sont disputés, ils ont même – et c’est nouveau par rapport à Isaïe – tué les envoyés du propriétaire. Y compris quand il a envoyé son propre fils.

Ce propriétaire, c’est Dieu.

Et donc son fils, c’est Jésus. C’est bien entendu de la crucifixion de Jésus que nous parle cet Evangile.

En somme, ce jour-là, c’est du sang qu’ils ont tiré de la vigne, alors qu’on en attendait du vin.

Seulement, notre Dieu sait faire du neuf avec de l’ancien. Il sait écrire droit à partir des lignes courbes de nos existences. Il sait tirer de la lumière des ombres de nos péchés. Et c’est Paul qui nous le disait, dans la deuxième lecture : nous n’avons rien à craindre !

Dieu est un grand maître. Il sait faire de la pire situation possible un chemin de lumière. Même de la mort de son Fils, il va tirer du bien.

C’est du sang qu’on a eu sur la croix, alors qu’on attendait du vin. Mais du vin qui devient sang, ça ne vous rappelle rien ? Du vin qui devient sang, c’est exactement ce que nous vivrons tout à l’heure sur cet autel.

Jésus a retourné la situation. Il nous a laissé un signe de l’amour de Dieu pour sa vigne: le vin de l’eucharistie qui se transforme en sang du Christ. Et ce sang, alors, n’est plus signe de violence, mais de tout l’amour que Dieu a pour nous. Parce qu’il nous a donné son propre Fils, parce que ce sang devient le signe du pardon de tous nos péchés.

Même de nos fautes les plus grandes. Même d’avoir tué son propre Fils.

Alors ce signe devient tellement beau, tellement immense, qu’on le célèbre à chaque messe. A chaque fois que nous nous retrouvons pour prier.

Comme il est doux, alors, le sang de la vigne ! Et comme il montre qu’effectivement, nous n’avons rien à craindre de notre Dieu. Quelles que soient nos fautes, même les plus énormes, il est capable de les changer en chemin de lumière, il est capable de transformer le sang de nos péchés en vin du royaume éternel !

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Monthey CGR, samedi 7 octobre 2023, 10.45

Bex, samedi 7 octobre 2023. 18.00

Glion (LGF), dimanche 8 octobre 2023, 11.00

et dans une version assez semblable jadis :

Monthey, samedi 1er octobre 2011, 17.00

Choëx, dimanche 2 octobre 2011, 9.15

Nyon, dimanche 2 octobre 2011, 19.00