Homélie pour le
Mariage de Florie et Maël
Tobie 8,4b-8 – Psaume 146(147) – Colossiens 3,12-17 – Matthieu 19, 13-15
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Chers Amis,
Vous, vous les connaissez bien [montrant les mariés à l’assemblée].
En tout cas, vous connaissez bien l’un des deux, selon la famille dans laquelle vous vous trouvez, selon, le groupe d’amis dans lequel vous vous trouvez…
Mais vous avez sûrement appris à les connaître tous les deux peu à peu.
Moi, la première fois que je les ai vus ensemble, qu’ils m’ont parlé de leur projet, que j’ai vu la folie dans leurs yeux, sur leurs sourires… La rapidité de leur histoire aussi… je me suis dit : « Mais ce sont des enfants ! »
C’est pas péjoratif, hein ! C’est d’autant moins péjoratif si l’on en croit l’Évangile d’aujourd’hui, puisque Dieu nous dit : « Laissez venir à moi les enfants ! »
C’est une parole très importante de Jésus. Et elle ne s’adresse pas qu’à celles et ceux qui sont enfants en âge. Nous avons à redevenir des enfants, nous le savons bien. Et les clowns le savent très bien. Il doit y avoir pas mal de nez rouges, là-haut, je pense.
Il se trouve que cet Évangile que vous nous proposez aujourd’hui, c’est celui que la liturgie propose en ce samedi 19 août, c’est celui que toute l’Église a médité à la messe ce matin, pour celles et ceux qui ont eu la chance d’y participer. Un évangile qui vient comme un clin-Dieu dans votre histoire.
J’aime votre folie, votre folie enfantine, celle du nez de clown que vous enfilez parfois sur scène. J’aime aussi votre radicalité. Celle de votre foi, notamment. Celle de vos engagements… celui d’aujourd’hui, bien sûr, le premier.
Votre folie est passée par un certain nombre d’étapes. Une absinthe… qui est justement la boisson qui rend fou… fou d’amour, en l’occurrence… Vous leur demanderez l’explication, hein, moi je m’arrête là, concernant cette absinthe.
Une absinthe, donc. Mais elle est passée aussi par la radicalité de certains mots que vous vous êtes dits très vite : « Maintenant que je connais Maël, s’est dit Florie après quelques heures, maintenant que je connais Maël, je préfère être seule que de ne pas vivre avec un homme comme lui. » C’est radical…
Folie et radicalité vont ensemble en vous. Elles ont bien failli se rejoindre sur une aire d’autoroute, mais il n’y avait pas d’aire d’autoroute avant la frontière… Ça aussi vous leur demanderez plus de détails… Dieu savait qu’il vous fallait encore un peu de temps, cheminer encore un petit peu.
Il y a eu des messages. Certains qu’on relit quinze fois, n’est ce pas Maël ?
Et puis il y a eu Bâle, l’église, le Rhin, les balades, les musées, les mots que vous aimez tous les deux, les poètes, les écrivains, Strasbourg… et tant d’autres lieux encore. Il y eut Florence… Il y eut le lac Taney sur la glace duquel, n’est ce pas Florie, les fées gravent les noms de ceux qui s’aiment.
Il y eut le 16 février à Notre-Dame-Du-Scex, merci à toi Simon d’avoir accompagné les fiançailles qui nous mènent à ce 19 août, qui sont encore une étape.
Il y eut nos rendez-vous réguliers à tous les trois, ici et là, pour préparer ce beau jour. Il y eut le 7 juillet à Sion.
Et il y a ce 19 août. Aujourd’hui, le Petit Prince a retrouvé sa Rose. Ce n’est pas qu’une image simpliste. Vous le savez sûrement, Maël signifie « prince »… et vous connaissez le nom de jeune fille de Florie, n’est-ce pas ? (« Rossa »)
Florie est beaucoup plus que l’ « aide » dont parlait la première lecture, ce très bel extrait du livre de Tobie, qui lui-même cite la Genèse en disant qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, alors qu’il faut lui faire une aide.
Quand on entend « aide » ainsi, Mesdames, on pense un peu aux chaussettes et aux chemises à repasser. Mais dans le texte hébreu, rien à voir ! Le mot hébreu « ezer » signifie un « secours vital » ! Sans elle, il ne peut pas poursuivre sa vie. C’est cela dont parle la Bible. C’est autre chose que du repassage, n’est ce pas ?
Parce que vous avez été humbles, tous les deux, devant cette force qui vous habite, l’Amour… cette force gigantesque, créatrice de vie… parce que vous avez été humbles devant ce qui vous arrivait, le Seigneur vous a élevés jusqu’à ce jour. « Il élève les humbles », c’est ce que disait le psaume que tu nous as chanté, Maël.
Il vous reste à vivre selon le programme de la deuxième lecture. Et alors là… là, bon courage !
Le programme que Paul propose aux Colossiens – et qu’il vous propose – le programme que Dieu a pour vous est redoutable ! Tendresse, compassion, bonté, humilité, pardon, paix du cœur, sans oublier jamais de dire merci à Dieu pour ce qui vous arrive, de lui « chanter votre reconnaissance », comme le disait Paul aux Colossiens.
C’est ce programme que je vous souhaite, Chère Florie, Cher Maël !
Que ce 19 août, une étape de plus, ne soit surtout pas le plus beau jour de votre vie… mais le premier des plus beaux jours, désormais.
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Bex (VD), samedi 19 août 2023, 14.30
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