Enracinés dans l’Amour !

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
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Image libre de droits : pixabay

Chers Amis,

Tout l’enjeu des textes de ce dimanche, c’est de demeurer.

Nous avons à être des demeurés !

…pas au mauvais sens du terme, bien sûr, mais au sens d’être des personnes qui demeurent.

C’est un très beau verbe, le verbe demeurer.

Il évoque à la fois la maison, la demeure. Mais aussi la persévérance, la stabilité, la confiance, quelque chose de solide.

Même au négatif d’ailleurs : si vous recevez une mise en demeure, c’est du sérieux ! Il va falloir y répondre ! La demeure, c’est quelque chose de solide, de stable, d’important.

D’ailleurs, en hébreu, dans la langue du Christ, c’est la même idée : la demeure, c’est solide. C’est enraciné dans la terre.

Et effectivement une maison, à moins que ce soit une caravane, vous ne pouvez pas la bouger, c’est stable.

« Demeurez en moi, dit Jésus, comme je demeure en vous. »

L’autre mot important des textes de ce dimanche, c’est le petit mot « comme ». Vous l’avez entendu presque dix fois, à travers toutes les lectures, « comme ».

Demeurez en moi, comme je demeure en vous.

Vous avez remarqué, d’ailleurs, ce petit mot « comme » c’est le début du mot COMM…andement. C’est dire que c’est important, « comme » ! Commandement, le commandement que Jésus nous donne, c’est de demeurer en lui comme il demeure en nous.

Et il nous en donne d’autres, des commandements avec des « comme » : « Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés », « Aime ton prochain COMME toi-même », « Pardonne-nous nos offenses, Seigneur, COMME nous pardonnons aussi »…

Vous voyez comme il est important… COMME il est important, ce « comme » !

Parce que le début de la phrase, en général, on sait faire : « Aimez-vous les uns les autres », ça va, on connaît. « Aime ton prochain », ça va, on connaît. Mais « aime ton prochain COMME TOI-MÊME », ça, c’est plus difficile !

Si je passe mon temps à me dénigrer moi-même, à dire : « Quel imbécile je fais ! » à chaque fois que je fais une petite bêtise, eh bien c’est comme ça que je risque de traiter mon prochain.

L’indulgence envers nous-mêmes est importante puisqu’il s’agit d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Il s’agit donc d’être indulgent envers nous-mêmes.

Il ne s’agit pas de tout nous passer non plus, bien sûr, mais nous ne passons pas tout à notre prochain, non plus. Il s’agit d’aimer.

C’est le troisième et dernier mot essentiel de ce dimanche matin : aimer.

Aimer, nous savons le faire. Ah oui, ça, Dieu l’a mis dans notre ADN. C’est dans notre humanité. Nous savons tous aimer. Même tout petit, on sait que donner un bisou à notre maman, ça veut dire « Je t’aime ! » Et jusqu’au plus âgé d’entre nous, on sait tous aimer.

On a parfois besoin d’être aimé… ça, c’est autre chose. Mais savoir donner de l’amour, ça, on sait tous le faire et on peut tous le faire. On en a tous la capacité : un sourire à quelqu’un, un « Bonjour ! » à quelqu’un, une main tendue, c’est déjà un geste d’amour ! Nous pouvons tous aimer.

Et c’est à cela, dit la Bible, qu’on reconnaitra que nous sommes ses frères, à lui Jésus : si nous nous aimons les uns les autres, et si nous arrivons aussi à ce que cet amour déborde autour de la communauté, autour de nous. Aimer…

Donc, si on essaie de mettre ces trois mots ensemble, « demeurer », « comme » et « aimer », eh bien il s’agit de parcourir ce petit chemin comme les disciples l’ont parcouru.

On voyait très bien, dans la première lecture, que les disciples, bah… c’était pas les couteaux les plus aiguisés du tiroir, comme on dit parfois ! Jésus a pris une sacrée bande de bras cassés auprès de lui, hein ! Faut bien reconnaître ce qui est.

Et ça, c’est rassurant pour nous ! Ça veut dire que, qui que nous soyons, quels que soient nos défauts, on peut être ses disciples. Quand on voit ceux qu’il avait autour de lui !

Ils commencent, ses disciples, par refuser d’inclure Paul dans le groupe. Ils ont quelques bonnes raisons, parce que Paul était persécuteur avant, alors ils disent : « Non non, celui-là on va pas le prendre ! »

Et puis, ils vont faire un pas de plus, ils vont progresser dans l’amour grâce à Barnabé qui leur dit : « Mais il a changé ! On ne peut pas réduire quelqu’un à ce qu’il a toujours été ! »

Nous le savons bien, nous, dans nos familles, dans nos connaissances, on ne peut jamais réduire quelqu’un à son passé, à ce qu’il a fait.

Il a le droit de changer ! Elle a le droit d’être une autre personne, cette personne qui nous a peut-être fait du mal ou qui a mal agi, elle a le droit de changer.

C’est en cela que j’admire beaucoup notre évêque Jean-Marie. Parce que lui, il ne voit jamais la personne telle qu’elle est dans ses faiblesses, il l’espère toujours au mieux de sa personne. Quand il vous regarde, il espère toujours le meilleur de vous. Ça, c’est un disciple du Christ !

Et c’est un regard que nous pouvons entraîner en nous, espérer toujours le meilleur de la personne qu’on a en face de nous, plutôt que de la réduire à ses défauts, à ses faiblesses, à ce qu’elle a déjà fait.

Espérer le meilleur de l’autre, voilà le progrès qu’ont fait les disciples.

Et puis il y avait la deuxième lecture… La deuxième lecture espérait que notre cœur ne nous accuse jamais.

C’est plus difficile, ça !

Parce qu’on a une conscience, on sait bien qu’on ne fait pas tout juste. Oui, mais comme les disciples ! Donc on peut être disciple de Jésus et que notre cœur ne nous accuse pas !

C’est important, parce que Jésus vient demeurer en nous, comme le disait l’Évangile.

Tout à l’heure, à cette table, ce n’est pas un simple repas que nous recevons, c’est le Christ qui vient demeurer en nous ! Pensons-y deux secondes… Quand on ressort de cette église, nous avons le Christ en nous ! Il vient demeurer dans notre cœur !

Alors… pour que notre cœur ne nous accuse pas, il faut faire la poussière, peut-être, avant que le Christ ne vienne y demeurer… Il faut faire un petit nettoyage… Mais vous l’avez fait ! Puisque c’est ce que nous faisons au début de chaque messe : avec le Kyrie, avec la demande de pardon, nous faisons ce petit nettoyage de notre cœur pour que Jésus s’y trouve bien lorsqu’il vient y demeurer.

Reste alors l’histoire de la vigne que Jésus prend comme exemple.

Ça, c’est une image qui nous parle, hein, dans la région, la vigne !

Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de déterrer un sarment, mais c’est du job, hein ! Ah oui, il faut des outils, vous ne pouvez pas y aller à mains nues. Exactement comme si vous voulez pousser une maison, ça ne va pas être possible, il va falloir une pelleteuse au minimum.

Parce qu’un sarment, précisément, il est planté profondément dans la vigne. Il demeure. C’est pour ça que Jésus prend cette image : « Demeurez en moi comme je demeure dans le Père, parce que vous êtes les sarments. »

Un sarment, vous pouvez toujours essayer de le déterrer, ça ne va pas être facile. Et donc, nous dit Jésus : « Si vous demeurez en moi, personne ne pourra vous enlever ça, et personne ne pourra vous enlever le fait que moi je demeure en vous, parce que c’est planté solidement ! »

Parce que, comme je le disais tout à l’heure, quand ça demeure, c’est du solide !

À nous, donc, de demeurer en lui comme il demeure en nous, de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, de pardonner comme il nous a pardonnés.

Ce petit « comme » nous aide à demeurer, à être les sarments de sa vigne.

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Bex, 27 avril 2024, 18 h.

Aigle, 28 avril 2024, 10 h.

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