En veille…

Photo libre de droits : pixabay

Homélie pour le 1er dimanche de l’Avent, B

Isaïe 63,16b-17.19b;64,2b-7 / Psaume 79(80) / 1Corinthiens 1,3-9 / Marc 13, 33-37

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Chez vous, j’en suis certain, sur l’un ou l’autre de vos appareils, à commencer par la télévision, il y a cette petite lumière rouge qui dit que l’appareil fonctionne… mais qu’il est en veille.

C’est le cas sur la plupart de nos appareils.

S’il n’y avait pas la lumière rouge, ça signifierait que l’appareil est débranché ou qu’il y a une coupure de courant.

Mais si la lumière rouge est là, ça ne signifie pas encore que l’appareil est en marche ! Il n’y a rien sur l’écran de votre téléviseur lorsque la lumière est rouge. Il est en veille, nous sommes bien d’accord.

La veille, c’est le thème par excellence du temps de l’Avent. C’est ce que nous demande Jésus dans l’Évangile : « Veillez ! »

Alors il ne faudrait pas se tromper dans les termes, évidemment : il ne nous demande pas de ne jamais dormir !

Votre téléviseur, lorsqu’il est en veille, sommeille. Il se repose.

Veiller, ça n’est pas ne pas dormir. C’est rester en veille. Pouvoir se réveiller, si nécessaire, le moment venu. C’est cela, la veille.

Et si le Seigneur nous demande de veiller, nous le savons bien, c’est parce qu’il revient.

Bien sûr, il revient la nuit de Noël… et personne ne va tomber de sa chaise le 24 au soir en disant, « Comment ?! C’est déjà le 24 ?! »… quoique… ça passe toujours trop vite !

Mais, nous le savons aussi, nous attendons sa venue dans notre monde.

Et ça, ça peut se produire dans 2 secondes.

…

Ah ben non, il faudra attendre encore un peu ! Ça peut être demain, ça peut être dans 10 ans, dans un siècle, nous n’en savons rien.

Nous savons qu’il reviendra, ça les textes de ce soir nous le disaient.

D’abord la première lecture : « Ah si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! » disait le prophète Isaïe, avant de dire : « Tu es déjà venu ! »

Bien sûr, nous le savons bien, il est déjà venu dans notre monde, il s’est déjà incarné voici 2000 ans de cela. Mais nous attendons son retour.

Le psaume le disait aussi : « Dieu de l’univers reviens ! »

Et je me pose la question avec vous, Chers Amis : est-ce que nous attendons Dieu ? Vraiment, comme on attend un ami qui nous a dit qu’il allait arriver, à 19h30. Et nous l’attendons avec impatience. Peut-être est-il dans les bouchons à cause du marché de Noël ? Pourquoi ne vient-il pas ? Il est 35, 40, 45. On s’angoisse un peu. On s’est habillé le cœur, comme le dit très joliment le Petit Prince…

Est-ce que nous attendons, le Seigneur de cette manière-là, comme nous attendons un ami ?

Ou est-ce que, bah, distraitement, on vient là parce qu’on a l’habitude de venir à la messe. Et puis oui, ah bah c’est le temps de l’Avent, c’est bien, on allume les bougies… le 24, on célébrera Noël et puis tout va recommencer comme d’habitude…

Mais c’est pas attendre le Seigneur ça !! Ça, c’est… répondre à nos petites habitudes.

Est-ce que nous attendons le Seigneur, comme nous attendons un ami ? Est-ce que nous espérons son retour comme nous espérons l’arrivée d’une personne que nous aimons ?

Je le dis autant pour vous que pour moi, hein ! C’est un travail, je crois, que nous avons tous à faire dans notre cœur. C’est une conversion du cœur que nous avons tous à vivre !

Attendre à nouveau le Seigneur avec ferveur, avec foi. Avec joie, comme une maman attend un bébé.

Nous savons qu’il va venir.

Alors les paroles de Paul, dans notre 2e lecture, sa première épître aux Corinthiens, les paroles de Paul auront du sens : « Vous attendez de voir se révéler notre Seigneur ! » disait Paul.

Nous attendons qu’il revienne, mais nous attendons qu’il se révèle véritablement.

Le premier défi de l’Avent, c’est donc d’attendre véritablement le Seigneur comme on attend un ami.

Le deuxième défi, c’est d’être véritablement en veille. Comme je le disais de nos téléviseurs tout à l’heure. S’il n’y a plus de petite lumière rouge, c’est que la prise est débranchée. On a beau appuyer sur la télécommande, rien ne fonctionne et c’est un risque pour les chrétiens d’être débranchés, de ne plus être en veille.

Alors vous me direz : « Qu’est-ce qu’il faut pour être en veille, pour que la petite lumière brille en nous ? »

Et bien il faut faire ce que vous faites ce soir. Il faut venir. Il faut pratiquer.

Alors pratiquer, c’est pas seulement ici bien sûr, hein, c’est dans toute notre vie ! Mais ça commence par ici, ça commence par vivre les sacrements, voilà ce qui alimente notre veille, exactement comme le courant alimente la veille de nos appareils.

Et puis il y a un autre courant, très fort lui aussi, qui alimente la veille de nos cœurs, c’est la prière. C’est aussi ce que vous êtes venus faire ce soir : la prière, ensemble en communauté.

Veillons, prions ! De cette manière. si le Seigneur revient, même demain, il nous trouvera en veille et non pas débranchés.

___________________________________________

Clarens, samedi 2 décembre 2023, 18.00

Aigle, dimanche 3 décembre 2023, 10.00