Droit du sol ? Non, droit du Ciel !

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Photo libre de droits : pixabay

Homélie pour le 2e dimanche Carême, C

Genèse 15,5-12.17-18 / Psaume 26 / Philippiens 3,17 – 4,1 / Luc 9, 28b-36

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Tout comme il faudrait habiter en ermite dans une grotte en ce moment pour ignorer la guerre qui sévit actuellement en Ukraine, il faudrait être tout aussi troglodyte pour ne pas savoir que nos voisins français s’apprêtent à vivre leur prochaine élection présidentielle n’est-ce pas ?

Faudrait vraiment n’avoir ouvert aucun journal depuis des lustres !

Ça n’a rien à voir, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle…

Et pourtant, dans les deux cas, on parle volontiers en ce moment de droit du sol.

Il y a celles et ceux qui sont nés sur la terre de tel ou tel endroit, de telle ou telle nation et qui ont les droits que leur confère cette naissance. Il y a aussi ceux qui revendiquent que telle ou telle terre leur appartient de droit.

Droit du sol.

Comme si nous avions le moindre droit sur le sol qui nous est confié… et que nous avons à protéger comme nous le rappelle la campagne de Carême…

Tout cela peut paraître un peu futile quand on est croyant. Parce que nous, nous avons le droit du CIEL. C’est quand même autre chose !

Alors ce n’est pas moi qui le dit… c’est Paul qui le rappelait dans la deuxième lecture que vous venez d’entendre, sa lettre aux Philippiens.

Tout au début de l’extrait qui nous a été lu, Paul nous rappelle que nous sommes citoyens des cieux… Bah ce n’est pas rien ! Notre citoyenneté, elle est là-haut ! C’est chez nous, là-haut !

Nous sommes des disciples de la lumière, ce n’est que trop évident d’ailleurs lorsqu’on nous rappelle, dans la première lecture, que les descendants d’Abram – c’est nous hein, entre autres, parmi tant d’autres ! – que les descendants d’Abram sont aussi nombreux que… les étoiles du ciel.

Vous voyez que tout, dans les lectures de ce matin jusqu’ici, porte notre regard vers la lumière du ciel, les étoiles.

La lumière du ciel, la lumière divine, c’est aussi ce qui caractérisait le passage d’Evangile que nous avons entendu, le fameux épisode de la Transfiguration.

Qu’est-ce qui passe à travers la figure de Jésus ? Eh oui, parce que c’est bien ça, être trans-figuré… c’est quelque chose qui traverse – trans – la figure.

Qu’est-ce qui a traversé la figure de Jésus ce jour-là ? Sinon la lumière… et pas n’importe laquelle ! La lumière de Dieu. Une lumière tout autre, nous disait le texte de Luc. Une lumière d’un blanc indescriptible.

Un blanc plus blanc que blanc, ça ne vous rappelle rien ?

Non, je ne vous parle pas d’un sketch de Coluche ou d’une publicité pour une marque de lessive, hein !

Une lumière, plus blanche que blanche, que l’on découvre lorsqu’on s’approche de Dieu, ça ne vous rappelle rien ?

Ce sont les témoignages de toutes ces personnes qui se sont approchées de la mort, d’une manière ou d’une autre, dans ces expériences que l’on nomme « de mort imminente », et qui disent avoir contemplé une lumière plus blanche que blanc, une lumière indescriptible mais qui n’éblouissait pas, une lumière beaucoup plus grande que celle du soleil, une lumière qu’on ne peut pas décrire avec des mots terrestres.

C’est cette lumière-là qui a traversé le visage de Jésus ce jour-là. Comme un petit coin de voile levé sur la lumière qui nous attend lorsque nous prendrons notre citoyenneté dans les Cieux.

Notre lumière, notre salut, notre destination finale, c’est le ciel, c’est Dieu, c’est le Seigneur. Le psaume nous le rappelait aussi. Nous l’avons même chanté : « ma lumière, c’est le Seigneur ».

Alors il y a la lumière qui nous attend là-haut, mais il y a aussi celle que nous pouvons – que nous devons même ! – répandre dans le monde, en tant que citoyens de lumière, en tant que citoyens des cieux.

Dieu nous invite à être des disciples de la lumière.

Et donc à répandre autour de nous un peu de lumière dans notre monde, nous qui sommes des citoyens de la lumière.

Et particulièrement répandre de la lumière là où il y a des ténèbres.

Lorsqu’il y a des ténèbres dans l’actualité, ténèbres de la guerre par exemple, ténèbres de la peur, ténèbres de la pandémie, je crois que nous, les Chrétiens, nous sommes invités à répandre un peu de lumière là au milieu. A éclairer ces ténèbres par la lumière de la foi, par la lumière de l’espérance.

Nous sommes invités à chasser l’obscurité de la peur, l’obscurantisme des théories qui y sont liées, aussi.

Nous sommes, Chers Amis, invités par Dieu à être des lumières du monde. Jésus nous le dit ailleurs dans l’Evangile : vous êtes la lumière du monde.

C’est à nous qu’il s’adresse ! Nous avons donc pour mission de répandre un peu de lumière autour de nous.

Alors vous me direz : « C’est facile à dire comme ça mais… comment on fait pour répandre de la lumière autour de nous ? Est-ce qu’on prend une lampe de poche ? Comment faire ? »

Eh bien je crois que ça commence par répandre de la joie. Même si c’est difficile par les temps qui courent. Répandre de l’espérance ! Sortir de cette église tout à l’heure avec un sourire !

Il y a des fois, quand je passe devant une église à l’heure de la sortie de la messe… quand je vois les tronches que tirent les gens, je me dis : « Qu’est-ce qui s’est passé ? On leur a annoncé une mauvaise nouvelle ? Ils ont reçu un poison ? »

Sortir de là avec le visage lumineux, ce sera déjà une bonne manière de répandre de la lumière dans le monde !

Venir tout à l’heure chercher le Christ, à cette table, avec un sourire !

Là aussi je peux vous dire, quand on donne la communion, des fois on se dit : « Est-ce que c’est un sirop pour la toux que je leur donne, vu la grimace qu’ils font ? je me demande ! »

C’est DIEU qu’on reçoit ! C’est la vie éternelle qu’on reçoit ! Avançons-nous avec un visage lumineux quand nous venons recevoir l’Eucharistie !

Ça continue, je crois, par répandre l’espérance, une fois qu’on sera sorti. Parce que notre monde en a sacrément besoin !

Répandre l’espérance qui, nous, nous habite. Le psaume nous le rappelait d’ailleurs : « Sois fort, prends courage, espère le Seigneur !

Alors que tant de nos contemporains ont peur et doutent, en ce moment – c’est humain ! – il nous faut je crois, absolument, être des porteurs d’espérance et de lumière dans notre monde !

L’énergie qui fait briller cette lumière, nous allons la recevoir à cette table. C’est ça, notre énergie ! C’est l’Eucharistie notamment ! C’est Dieu !

Alors soyons de vrais disciples de la lumière, de vrais citoyens des Cieux ! Et transmettons ce passeport de citoyenneté des Cieux à qui voudra le recevoir, une fois passé cette porte.

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Leysin, dimanche 13 mars 2022, 10.15

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