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Homélie pour le 3e dimanche de l’Avent B
Isaïe 61,1-2a.10-11 / Cantique: Luc 1 / Thessaloniciens 5, 16-24 / Jean 1, 6-8.19-28
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Chers Amis,
Vous connaissez ce fameux proverbe : quand le sage montre du doigt la Lune, l’imbécile regarde le doigt !
C’est bien connu ! Et c’est comme ça que fonctionne notre star-system, en fait. Les couvertures de nos magazines, nos écrans de télévision ou d’ordinateur. Une vedette est regardée, elle est adulée. Alors qu’elle est au service de son art, de beaucoup plus grand qu’elle.
Un chanteur qui chante une belle chanson, c’est le sage qui montre la Lune ! Il dit quelque chose de la beauté. Et donc de Dieu, parfois sans le savoir.
Mais c’est le chanteur qui est en couverture du magazine et non pas Dieu…
Un peintre qui fait un magnifique tableau, même chose, il est au service de la beauté. Pourtant c’est le nom du peintre que vous allez retenir. Plus que le dessin de son tableau.
Un animateur de télévision qui fait une remarquable émission, c’est à lui que vous allez demander un autographe… et non pas à son émission.
Une vidéo qui est regardée sur YouTube, vous allez vous attacher davantage au petit compteur qui se trouve en-bas à gauche et qui indique qu’elle a été vue des centaines de milliers de fois. On va s’attacher à ça, plutôt qu’au contenu de la vidéo.
Le Petit Prince avait compris cela il y a bien longtemps déjà, en disant : « Est-ce que les grandes personnes trouvent cette maison belle parce qu’elle vaut cher… ou est-ce qu’elle vaut cher parce qu’elle est belle ? »
Il me semble qu’on est souvent dans la première catégorie. On trouve quelque chose beau parce que ça vaut cher… C’est absurde ! C’est du même niveau que de regarder le doigt qui montre la Lune plutôt que de regarder la Lune elle-même.
Et ça fonctionne ainsi avec tous les artistes parce qu’ils sont tous au service du Beau, du Bien, du Bon.
Ils sont tous au service de Dieu, certains sans le savoir.
Mais ça fonctionne ainsi avec d’autres personnages : Mère Teresa est plus connue en elle-même que pour l’inlassable travail qu’elle a fait auprès des pauvres. C’est elle dont on connait l’image, plutôt que les visages de toutes les personnes qu’elle a soignés et sauvés.
Coluche est infiniment plus connu que les Restos du Cœur. D’ailleurs, c’est une photo de Coluche que vous trouvez dans tous les Restos du cœur plutôt que la photo de tous les visages de celles et ceux qui ont été nourris grâce à cette institution.
Vous voyez, on a encore du chemin à faire avant d’arrêter de regarder le doigt !
C’est exactement ce que nous disaient les textes bibliques d’aujourd’hui. Alors là, vous allez me dire : « J’ai bien écouté, il ne m’a pas semblé entendre parler de Coluche dans l’Évangile d’aujourd’hui… » Vous avez raison ! Mais vous avez entendu parler de Jean-Baptiste.
Et on disait de Jean-Baptiste : « cet homme venait rendre témoignage à la lumière, mais il n’était pas la lumière lui-même. »
C’est le même principe : Jean Baptiste montre Jésus. Et les gens de l’époque regardent Jean-Baptiste ! En disant : « mais qui es-tu ? explique-nous ! pourquoi tu es là ? qu’est-ce que tu es en train de nous dire ? »
« Le puissant fit pour moi des merveilles », disait Marie dans le psaume que je vous ai chanté aujourd’hui, le Magnificat. « Je proclame que son nom est Saint »… elle aussi, elle montre plus grand qu’elle, elle montre le puissant, et pourtant c’est à Marie que nous avons fait des statues dans nos églises. Nous avons regardé le doigt plutôt que de regarder celui qu’elle nous désignait.
Toutes ces personnes ont reçu l’esprit, ont reçu un talent exceptionnel, ont reçu quelque chose de Dieu en elles. Et plutôt que de s’en glorifier, en plus, plutôt que de mettre leur doigt sous verre pour qu’on puisse continuer de l’admirer, tous ces témoins nous renvoient à plus grand qu’eux, montrent le Ciel !
« Saint est son nom ! », dit Marie. Isaïe proclame la Bonne Nouvelle de celui qui va venir ! Jean le Baptiste, annonce celui qui ne va pas seulement baptiser dans l’eau, mais dans l’Esprit, celui dont il « n’est pas digne de défaire les sandales », dit-il.
Ces gens sont des prophètes. Comme vous et moi devons l’être ou le devenir : vous le savez, de par notre baptême, nous sommes prophètes.
Prophètes, ça veut dire qu’on a à parler de Dieu.
Et chaque fois que nous faisons quelque chose de bien dans notre vie, chaque fois que nous parlons bien dans notre vie… nous disons quelque chose de Dieu, puisqu’il est le Bien absolu.
Vous voyez Chers Amis, je crois que nous avons tendance, par nos lumières de l’Avent, par nos décorations de Noël – qui sont certes magnifiques et il faut les faire ! – nous avons tendance à mettre en avant le doigt. Et on ne fait plus attention qu’aux lumières, qu’aux décorations…
Donc… par nos décorations, c’est bien, nous mettons en avant le beau temps qui nous attend, le temps de Noël. Et c’est juste de le faire !
Mais n’oublions pas que toutes ces décorations renvoient à plus grand que nous ! Que derrière chaque bougie de l’Avent se cache un chemin qui nous montre le but qu’est Jésus.
C’est dans cette direction que nous devons regarder plutôt que de nous attarder trop longtemps à contempler la bougie…
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Champex, samedi 16 décembre 2023, 17.00
Montreux, dimanche 17 décembre 2023, 11.00
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