A nous d’être les témoins !

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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques B

Actes 3,13-15.17-19 / Psaume 4 / 1 Jean 2,1-5a / Luc 24,35-48

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

A vous désormais

d’en être les témoins…

Cette toute dernière phrase de l’Évangile que nous venons de réentendre, Chers Amis, c’est l’une des toutes dernières phrases de Jésus dans l’Evangile de Luc, l’avant-dernière pour être précis. Une sorte de testament spirituel qu’il nous laisse : « à vous d’être les témoins ! »

Il y a plusieurs manières d’être témoin. Peut-être avez-vous déjà vécu la plus difficile, la plus délicate d’entre elles, c’est être témoin au tribunal.

Ce n’est pas facile, hein ! Quand on est appelé à la barre pour témoigner… on ne fait pas les malins ! Il y a le juge qui est là, il y a un accusé, il y a un avocat de l’accusation, il y a un avocat de la défense. C’est une liturgie, un procès. Et nous, on vient humblement dire ce que l’on a vu. Ça m’est arrivé qu’une fois dans ma vie, mais je peux vous dire que ce n’est pas le meilleur moment de ma vie !

Et pourtant, c’est très important.

C’est sur la déclaration d’un témoin, ou plusieurs, que le juge va pouvoir se faire une idée de ce qui est réellement arrivé. Quelqu’un qui peut lui dire : « Moi j’ai vu ce qui s’est passé ! »

Ce n’est pas toujours agréable à entendre pour l’accusé, évidemment ! Si notre témoignage est à charge, ce n’est pas facile !

Et c’est exactement ce que nous avons entendu dans la première lecture, le Livre des Actes, qui semblait nous accuser lourdement : « voilà tout ce que vous avez fait contre ce Jésus qui a été crucifié par votre faute. » Pas simple à entendre !

Bien sûr que nous, on peut se dire : « Ouais mais ça c’était il y a 2000 ans, nous nous… ce n’est pas de notre faute ! »… Si ! Aussi. Puisqu’il est mort pour nos péchés, les nôtres aussi. Donc dans le Livre des Actes, le témoin est à charge contre nous et ce n’est pas facile de l’entendre.

Mais dans la deuxième lecture, la lettre de Jean, nous avions la certitude d’un avocat de la défense.

Et ça quand on est dans un procès et qu’on est accusé, si on a la certitude d’un bon avocat de la défense, tout va bien ! Les témoins auront beau nous accuser, nous serons défendus.

C’est ce que Jésus va dire, d’ailleurs, c’est la dernière phrase de l’Evangile de Luc, celle que vous n’aviez pas dans l’Évangile ce matin : « Je vous enverrai un défenseur. » Nous avons la certitude d’être défendus.

Il y a d’autres manières d’être témoin. On peut être témoin d’une bonne chose, témoin justement à décharge, témoin pour dire : « Oui, c’est vrai, ça s’est bien passé, voilà ce que j’ai vu ! »

Et ça, c’est l’Évangile qui nous le rappelait : « À vous d’être témoin de tout ce que vous avez vu ! » …et notamment le Christ ressuscité.

Alors là aussi vous allez me dire : « Bah oui mais non, nous on ne l’a jamais vu ! »

Mais vous savez bien, je vous le redisais ces dernières semaines, vous savez bien qu’on le voit en réalité.

On le voit sur le sourire des visages qui sortent de la messe… si vous avez des visages de ressuscités, vous êtes témoins du Christ et les gens qui vous voient se disent : « Ah oui, il est bien ressuscité ! »

On le voit aux effets que produit l’amour dans notre vie : deux personnes qui s’aiment reflètent l’existence de Dieu. Deux pays qui se font la paix, deux ennemis qui se font la paix reflètent l’existence de Dieu. Nous avons à être témoins de cela.

Il y a suffisamment de médias qui nous racontent toutes les mauvaises nouvelles possibles, et Dieu sait qu’il y en a. À nous, Chrétiens, d’être témoins des bonnes nouvelles.

Et de LA Bonne Nouvelle par excellence qui est que le Christ a vaincu la mort pour que nous aussi ayons la vie éternelle. De cela, nous sommes témoins.

C’est exactement comme si vous êtes témoin d’un mariage. Là vous êtes témoin d’une sacrée bonne nouvelle, témoin de l’amour de ces deux personnes, témoin de leur « oui » devant Dieu ou devant les hommes.

C’est un beau témoignage.

Enfin, il y avait le psaume. Et le psaume nous parlait de lumière : « Révèle ton visage de lumière », avons-nous chanté.

Mais ça existe aussi, le témoin de lumière ! Le petit témoin lumineux sur un tableau électrique qui nous dit qu’il y a du courant. Dans les interrupteurs à minuterie, dans nos maisons, la petite lumière orange qui nous dit : « Si tu appuies dessus, ça va s’illuminer ! »

Il y a du courant. C’est un témoin lumineux.

Plus spirituellement, nous avons deux témoins lumineux essentiels dans cette église :

• celui qu’on retrouve toute l’année là-bas… la petite lumière rouge qui nous dit que Jésus est là, présent, que nous sommes chez lui, que nous sommes dans sa maison.
• …et puis, pendant tout le temps de Pâques, la lumière du cierge de Pâques, témoin lumineux par excellence, qui nous rappelle le ressuscité, celui qui a vaincu la mort, qui nous rappelle notre espérance de la vie éternelle.

Et c’est bien pour ça qu’en dehors du temps de Pâques, on ressort le cierge pascal lors des obsèques. Cette lumière vient nous dire : ce défunt qui est là est vivant dans l’éternité ! En voici le témoin !

C’est bien pour ça aussi qu’on ressort le cierge pascal au moment du baptême. Cette lumière vient témoigner que toi, nouveau baptisé, tu auras part à la vie éternelle.

Quel magnifique témoin de lumière que le cierge pascal !

Prenons donc cette phrase du Christ au sérieux dans notre vie : à nous d’être les témoins non seulement de ce que nous avons vu, mais également de ce que nous croyons, de ce que nous espérons, de tout ce que, grâce à lui, nous aimons.

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Bex, samedi 13 avril 2024, 18.00

Aigle, dimanche 14 avril 2024, 10.00