Respectons les Mystères…

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Homélie pour le 11e dimanche TO, année B

Ezéchiel 17,22-24 / Psaume 91  /  2Corinthiens 5,6-10 / Marc 4,26-34

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Le point commun des deux paraboles que nous venons de réentendre, celle de la graine semée en terre et celle de la petite graine de moutarde, ce point commun, c’est le mystère.

Il y a dans les deux cas un mystère : l’homme ne sait pas comment la graine grandit. « Qu’il dorme ou qu’il se lève, dit le texte. La semence germe et grandit, il ne sait comment. » Quant à la graine de moutarde, « elle est la plus petite de toutes les semences », nous dit le texte. Mais elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères, et on ne sait pourquoi.

Alors bien sûr, depuis Jésus, depuis 2000 ans, l’agronomie a fait quelques progrès… Et on sait aujourd’hui le processus qui mène à la germination d’une plante. On sait, en gros, ce qui se passe sous la terre.

Et pourtant, je vous fais remarquer que c’est toujours caché à nos yeux. Le début de la vie d’une plante se passe sous terre, on ne le voit pas.

Faudrait placer des caméras sous la terre pour pouvoir voir ce qui se passe. Le début est comme un mystère qui est caché de notre vue.

Et ça me rappelle le début de notre propre vie, Chers Amis. Nous aussi, pendant neuf mois environ, nous sommes cachés à la vue des humains. Notre première croissance se passe hors de la vue de tout le monde puisque notre maison commune, notre première maison, c’est le ventre de notre Maman. À moins qu’il y ait des bébés éprouvettes parmi vous mais… non, ça n’a pas l’air.

Le début de notre vie est donc caché, exactement comme la semence ou la graine de moutarde commence sa vie bien au chaud, en dehors du regard des hommes.

Et il y a un autre point commun : car le paysan ne sait pas du tout quand est-ce qu’il va voir surgir la première petite pousse… Bien sûr, il a une idée. Il y a une saison pour cela. Et puis ça dépend des pluies. Mais il ne peut pas dire avec précision l’heure, la minute, la seconde où il va voir la plante surgir.

Et il en va de même pour nous, Chers Amis : vous savez bien que malgré toute la science que nous avons développée aujourd’hui, un gynécologue est toujours aussi incapable de dire à une future maman quel sera précisément la date de la naissance de son enfant. Il va lui dire le terme de sa grossesse et articuler une date, mais nous savons bien que la naissance ne se produira pas forcément à cette date-là, cela va dépendre d’un certain nombre d’évènements et au-delà d’une date, il serait bien incapable d’articuler une heure, une minute ou une seconde…

…Malgré toute notre science, ceci nous échappe encore, comme si Dieu voulait nous dire : « Ça, ça m’appartient. Tu n’as pas à le savoir. Le mystère du début de la vie. Cela m’appartient. »

Ce qui se joue dans ces moments-là appartient à l’Eternel, au Créateur de la vie, et sa logique n’est pas la nôtre, nous le savons bien. La première lecture était tout à fait claire à ce sujet : c’est d’un tout petit rameau qu’il crée un cèdre magnifique. Aucune logique là-dedans !

La logique de Dieu nous échappe totalement.

Nous n’avons pas à connaître les tenants et les aboutissants des mystères qui nous échappent. Il nous est simplement demandé, comme le disait la deuxième lecture, d’avoir confiance.

Le paysan a confiance. La future maman et son époux ont confiance.

Et je me prends à rêver, Chers Amis, je me prends à rêver qu’il en soit véritablement de même avec la fin de la vie.

Car, normalement, il en va de même avec la fin de la vie : elle nous échappe, nous le savons bien. Aucun médecin, malgré toute sa science, ne peut vous dire que vous allez mourir tel jour, à telle heure, telle minute, telle seconde. C’est un mystère.

Cela demeure un mystère pour les scientifiques : quand est-ce qu’un corps est véritablement mort ? Posez la question à un médecin, il va vous dire que c’est compliqué…

…Est-ce quand le cœur s’est arrêté ? Mais non, puisqu’un bon massage cardiaque peut le faire repartir.

…Est-ce quand le cerveau ne donne plus aucun signe d’activité ? Mais non, puisque des personnes se relèvent d’un coma profond.

…Est-ce quand, pendant de nombreuses heures, le cœur et le cerveau sont arrêtés, quand un médecin a signé le décret, la feuille qui atteste du décès de la personne ? Mais non, puisque nous savons que les cheveux, les ongles continuent à pousser encore quelques heures, quelques jours parfois.

Nous sommes incapables de savoir quand l’âme quitte le corps. Est-ce vraiment quand le cœur s’arrête ? Mais non, puisque des personnes ont affirmé se voir d’au-dessus de leur corps et sont bien vivantes, pourtant.

Ce mystère-là nous échappe lui aussi.

Comme si Dieu voulait nous dire : « Le tout début de la vie ET la toute fin de la vie ne t’appartiennent pas ! »

Ce sont des mystères et le jour où la science n’aura plus aucun mystère à découvrir, elle sera bien malheureuse. Elle n’aura plus rien à faire. Il est donc bon que demeure quelques mystères. Il est bon de ne pas chercher forcément à avoir le contrôle sur ces moments-là, parce qu’alors ce serait se prendre pour Dieu. Si véritablement c’est lui qui s’en occupe.

Il me semble, Chers Amis, que nous devons apprendre à ne pas vouloir connaître tous les mystères, apprendre à s’en émerveiller, simplement…

Regardez la vie et émerveillez-vous !

Que ce soit celle de la nature qui nous entoure qui est si belle à cette saison, que ce soit simplement celle de chacun de vous…

En regardant vos visages, je m’émerveille de la vie que Dieu a mise en vous. Et c’est cela la bonne attitude, je crois.

Ne cherchons pas à connaître tous les mystères, il y a des choses qui n’appartiennent qu’à Dieu.

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Champex, samedi 15 juin 2024, 17.00

Villeneuve, dimanche 16 juin 2024, 9.30