Un livre dangereux…

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Homélie pour le 21e dimanche TO, année A

Isaïe 22,19-23 / Psaume 137 / Romains 11,33-36 / Matthieu 16,13-20

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

[montrant la Bible] : Ceci est un livre dangereux ! Si, je vous assure ! Mais on en a fait un « bouquin », un livre gentil, un de ces livres qui trône sur une étagère à la maison, qui prend peut-être un peu la poussière, ça dépend combien de fois vous l’ouvrez… Un recueil de jolies histoires, comme on en raconte aux enfants.

Un jour, quelqu’un me disait : « Oui, ces histoires de la Bible, ces miracles, tout ça, c’est de jolies histoires… On sait bien que tout n’est pas vrai ! »

Euh… alors d’abord, non : tout ce qui se trouve dans la Bible est vrai. Ou alors, on n’a rien à faire ici ! C’est une parole sacrée pour nous. Ce n’est pas un livre d’enfant. Ce n’est pas un recueil de contes. Ce n’est pas un bouquin de légende. C’est notre livre sacré. Première chose.

Mais il y a un autre danger, avec ce livre. C’est d’en faire un livre du passé… parce que, et ça je l’entends aussi à droite, à gauche, on me dit : « Oh, ce sont de vieux textes… »

Alors oui… et non !

Oui, ces textes ont été écrits il y a 2000 ans pour les plus jeunes d’entre eux et il y a bien davantage de siècles pour les plus anciens, comme la première lecture, le livre du prophète Isaïe, qui a été écrit en gros, il y a 2600 ans.

Mais l’erreur à ne pas commettre serait de considérer ces textes comme anciens. C’est un livre sacré, Chers Amis.

Et comme tout livre sacré quand on l’ouvre. Ils nous parle d’aujourd’hui ! Quand on ouvre la Bible aujourd’hui 27 août 2023, il nous parle du 27 août 2023, ce livre.

Quand j’entends des gens me dire : « Oh, Jésus… c’était il y a 2000 ans ! » Non, non ! Jésus, c’est aujourd’hui ! Jésus, C’est votre compagnon de route ! Jésus, c’est mon amoureux, celui à qui chaque matin, je redis : « Oui, je veux te suivre ! »… Je ne suis pas en train de lui dire : « Je veux suivre la parole que tu as dite y a 2000 ans… » non ! Je suis en train de lui dire : « Je veux te suivre aujourd’hui, 27 août 2023, parce que je sais que tu es là. »

Si vous venez prendre la petite hostie tout à l’heure, en accomplissant simplement un rite, en le faisant, parce qu’il faut bien le faire, ou parce que vos ancêtres le faisaient, ou parce que c’est une habitude, vous n’avez rien compris, RIEN !

Vous venez recevoir Jésus vivant, à cette table. Nous chantons depuis le début de cette messe Jésus vivant. Et il est là, assis à côté de vous, sur ces bancs. Oh pas seulement aux places vides, hein ! Regardez votre voisine, regardez votre voisin, allez-y, faites-le… C’est Jésus, aussi. Il est en chacune, en chacun de nous. Il nous apprend la dignité de chaque être humain parce qu’il est là, en vous, en moi, parce qu’il est présent aujourd’hui.

L’erreur à ne pas commettre avec ce livre dangereux serait de le cantonner à de jolies histoires et de le laisser dans le passé. Ce sont des textes vrais qui ont toujours quelque chose à nous dire, à nous apprendre. Et ils nous parlent au présent de notre vie.

Alors, ça change tout ! Parce que, qu’est-ce que ça veut dire que l’Evangile qu’on a entendu aujourd’hui, s’il nous parle au présent ?

Jésus pose la question à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Seulement… VOUS êtes ses disciples, puisque vous êtes là ce matin. Je le suis aussi puisque je le sers à cet autel.

Et donc ce n’est pas seulement à Simon-Pierre, à Philippe, à André, à Jacques, à Jude et à tous les autres qu’il demande « pour vous, qui suis-je ? » C’est à notre organiste qu’il demande « pour toi, qui suis-je ? » C’est à notre lectrice qu’il demande « pour toi, qui suis-je ? » C’est à notre sacristine qu’il demande « pour toi, qui suis-je ? » C’est à chacune, chacun de nous qu’il pose la question ce matin.

Au fond, il est un peu comme ces conseillers, la lettre de Paul parlait de ces « conseillers », ces conseillers d’entreprise, vous savez, qui ont toujours une carte de visite dans la poche et puis qui, après vous avoir serré la main, tout de suite, vous tendent leur carte de visite pour ne pas que vous oubliiez leurs noms et qui ils sont. Et puis il y a leur titre, en plus, écrit dessus : « conseiller en X ou Y chose »…

Mais Paul posait la question : « Qui a été son conseiller ? » Si on devait mettre un nom de conseiller sur la carte de visite de Jésus, on mettrait l’Esprit Saint, bien sûr…

Mais Jésus est plus fin que cela : il nous tend sa carte de visite… mais elle est blanche ! Il n’y a rien d’écrit dessus ! Et il nous dit : « C’est à toi d’écrire dessus… pour toi, qui suis-je ? »

Posons-nous donc la question, Chers Amis : « Pour moi, qui es-tu Jésus ? »

Je vous ai donné ma réponse : pour moi, il est celui à qui j’ai donné toute ma vie, celui que j’aime, celui à qui je redis « oui » chaque matin. Bon, mais ça, c’est pour moi ! Et pour vous ? Il y a peut-être autant de réponses qu’il y a de visages dans cette église… Dieu, bien sûr. Le fils de Dieu aussi, évidemment. Un sage, ce n’est que trop évident. Un faiseur de miracles, oui, mais pas seulement : qui nous invite à en faire à sa suite et avec lui ! Un frère, certainement. Un maître, probablement aussi.

Qui est Jésus pour chacune, chacun de vous ? Posez-vous la question dans le petit temps qui va suivre et si le cœur vous en dit, partagez la réponse au café tout à l’heure avec celles et ceux qui vous entourent, vous serez étonnés d’entendre la leur, de réponse…

Non, ce n’est pas un vieux livre… quand le prophète Isaïe parle à Eliakim, Jésus dit la même chose à Pierre, des siècles plus tard. Tous les textes se répondent, parce qu’ils appartiennent à une histoire et à notre aujourd’hui…

Oui, ce livre est dangereux… il pourrait bien vous rendre heureux ! Alors n’oubliez pas de le lire, de l’ouvrir, de ne jamais le laisser prendre la poussière sur vos étagères, car Jésus s’y trouve. Si vous ouvrez ces pages, vous le libérez et vous goûtez sa présence auprès de vous, tous les jours de votre vie.

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Leysin-Feydey, dimanche 27 août 2023

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  1. nathalie

    Elle prenait la poussière, et oui. Je l’ai ouverte en août cette année à l’évangile de Marc pour commencer. Alors c’est peut-être bizarre, étrange mais Jésus est là aujourd’hui, partout. Je peux lui parler et je ne suis jamais jugée, au contraire, je suis encouragée. Donc il est là. Si on m’avait dis ça je n’y aurait porté aucune attention.

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