Raisonner avec le cœur

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
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Photo libre de droits : Pixabay

Chers Amis,

Avez-vous des soucis ?

Oh on en a tous quelques-uns, bien sûr, hein… particulièrement à la fin du mois.

Et en même temps, d’autres en ont bien davantage si je pense aux personnes se trouvant actuellement dans des territoires en guerre par exemple. 

Paul, dans notre deuxième lecture de ce matin, commençait par nous dire qu’il nous voudrait libres de tout souci. C’était la première phrase : « Je vous espère libres de tout souci. »

Et il égrenait ensuite, vous l’avez entendu, toute une série de personnes religieuses, célibataires, hommes mariés, femmes restées vierges, femmes mariées. Et le point commun de toutes ces personnes, vous l’avez entendu, c’est que toutes ont des soucis.

C’est ce que nous disait la deuxième lecture. Quel que soit votre état de vie, vous avez des soucis. Le souci du monde, le souci de plaire à votre époux, à votre épouse, le souci de votre prochain. Et Paul nous rêve sans souci, alors qu’il sait que nous en avons, puisqu’il le dit.

Qu’est-ce que ça veut dire ? Il sait que nous avons des soucis parce que nous raisonnons avec le cerveau d’abord, et c’est là que se créent les soucis. On se projette : « Comment faire ci, comment faire ça ? Comment plaire à untel ? Comment remplir mon rôle convenablement ?… »

C’est cela qui crée du souci.

On a même parfois le souci de Dieu alors qu’il va très, très bien sans nous, rassurez-vous !

Or, nous devons prendre l’habitude – et c’est cela que cherche à nous dire Paul – nous devons prendre l’habitude de raisonner non pas avec notre tête, mais d’abord avec notre cœur.

C’est cela qui chasse les soucis.

Et c’est précisément ce qui nous différencie des démons.

Eux, ils raisonnent avec leur intelligence en tout premier lieu. Mais ils sont incapables de raisonner avec le cœur puisqu’ils n’ont pas d’amour.

Ah oui, les démons raisonnent avec intelligence, hein ! Si vous croyez que les démons, les mauvais esprits sont stupides, vous commettez une lourde erreur. Le diable et ses anges font partie des plus rusés, des plus instruits, des plus intelligents.

Et l’Evangile de Marc, que nous venons de réentendre, a cette particularité que – dans tout cet Evangile – les seuls à savoir qui est Jésus depuis le début, ce sont justement les démons. 

Les disciples, eux, n’ont pas tout compris. Pour eux, Jésus, c’est un compagnon de route sympa, qui fait des miracles. C’est beau, mais de là à dire que c’est le Messie, ils n’y arrivent pas.

Et l’ironie de Marc est intéressante. Parce que durant tout le passage de Jésus, ce sont les démons qui savent qui il est… et à la toute fin de sa vie c’est un centurion romain, un païen, qui va reconnaître : « Vraiment, cet homme était le fils de Dieu ! »

Les disciples, eux, n’ont pas tout compris.

Mais pas les démons. Eux, ils savent très bien qui est Jésus. Vous l’avez entendu dans le texte de ce matin : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? » Alors vous me direz : « Oui, bah jusque-là, les compagnons de Jésus le disent aussi, hein ! C’est Jésus et il vient de Nazareth. Tout va bien ! »

Sauf que le démon va plus loin : « Je sais qui tu es, tu es le Saint de Dieu. » Le Messie. Le Christ.

Le démon sait qui est Jésus parce qu’il raisonne avec grande intelligence. Mais toute la différence avec nous, c’est qu’il se contente de raisonner là [montrant sa tête]. Il est incapable de raisonner avec le cœur. Il est incapable d’aimer Jésus. Il sait qui est Jésus, mais il ne peut pas aller plus loin parce qu’il ne peut pas raisonner avec le cœur.

Et c’est à cela que nous sommes invités, Chers Amis. Pour éviter tout souci, raisonner avec le cœur.

C’est pas d’hier, d’ailleurs : c’est le secret du Renard au Petit Prince, souvenez-vous : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. »

Les mauvais esprits connaissent donc très, très bien Dieu. C’est d’ailleurs une vieille règle militaire, vous savez : connaître son ennemi. Mais ils n’arrivent pas à l’aimer. C’est toute la différence avec ce que nous demande Jésus : « Aimez vos ennemis ! » Eh oui. 

Les disciples, eux, n’ont pas tout compris, je le disais. Ils n’ont pas compris qui est Jésus, encore.

Ils n’ont pas compris qu’il est ce prophète dont parlait l’Ancien Testament, notamment notre première lecture, ce grand prophète qui va venir. Ils n’ont pas compris non plus ce que disaient les psaumes, et notamment le psaume d’aujourd’hui : ce rocher qui représente notre salut.

Ils n’ont pas compris qu’ils l’ont là devant eux.

Et quand on réentend l’Evangile de ce matin, avec ce démon qui dit à Jésus « Moi je sais qui tu es », je crois aussi que ça vient directement nous interroger, nous, ce matin. Est-ce que nous savons, nous, qui est Jésus ? Et surtout, est-ce que nous le savons là, dans notre cœur ?

Alors bien sûr, on a fait un signe de croix tout à l’heure, on a dit « au nom du Père, du FILS et du Saint-Esprit », on parle de Christ, de Seigneur depuis le début de la messe, ce n’est pas pour rien. Bien…

Mais qui est Jésus, pour Chacune, Chacun de nous, dans notre cœur ? Est-ce que nous prenons le temps de nous poser cette question ? Est-ce que nous prenons le temps de réfléchir à cela, de nous interroger, de nous demander qui est ce Dieu fait homme pour moi ?

Qui est ce Jésus, mort sur la croix pour moi ?

Est-ce qu’on vient à la messe, comme ça, le dimanche parce que c’est dimanche et que c’est comme ça… et que l’on a toujours fait comme ça ?

Est-ce qu’on vient à la messe parce que c’est la messe anniversaire de tel ou tel défunt et qu’il faut qu’on soit là ?

Est ce qu’on vient à la messe un peu par habitude, parce qu’on a l’habitude d’y venir à telle heure… ou pire, par obligation ? Alors que c’est un rendez-vous d’amour !

Est-ce qu’on vient à la messe avec la tête ou avec le cœur ?

Rencontrer Jésus, c’est ce que nous sommes invités à faire à chaque fois que nous venons ici.

Le rencontrer dans sa Parole d’abord, puis le rencontrer dans l’Eucharistie ensuite, jusqu’à l’inviter à venir en nous. Si nous ne le faisons qu’avec la tête, cela nous causera bien du souci. Si nous le faisons avec le cœur, alors ça change tout ! Et c’est précisément ce qui va nous différencier des démons. Ce serait trop bête de s’en priver, n’est-ce pas ?

Prenons donc le temps, pendant les quelques minutes qui vont suivre, de redire à Jésus du fond de notre cœur qui il est pour nous, pour Chacune, Chacun de nous. Et pourquoi nous avons à cœur – et non pas à l’esprit – de venir le rencontrer ici même, puisqu’à chaque fois que deux ou trois sont réunis en son nom, il est là, au milieu de nous… 

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Bex, samedi 27 janvier 2024, 18.00

Villeneuve, dimanche 28 janvier 2024, 9.30 (version enregistrée)

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