La brebis blanche et le mouton noir

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La brebis blanche et le mouton noir

Luc 15,1-32

Quelle célèbre page d’Evangile que celle de ce dimanche : la brebis perdue ! Elle fait partie des catéchèses que l’on sert habituellement dès le plus jeune âge, coloriage à l’appui. Et il n’est pas rare, aujourd’hui encore (c’est du vécu !) que la brebis qui s’est égarée soit coloriée plus sombre que le reste du troupeau.

Vision d’enfant, direz-vous. Oui mais voilà, même devenus adultes, on a tendance à voir la brebis perdue comme le mouton noir. Celle qui ne pense pas comme nous, qui n’est pas de chez nous, qui ne prie pas comme nous, celle qui est en-dehors de la communauté, celle dont on dit : « Je n’ai absolument rien contre ‘ces gens-là’, mais… »

« L’autre » en somme.

C’est toujours l’autre qui s’est égaré, n’est-ce pas ? C’est forcément celui ou celle qui ne pense pas comme nous qui est sur le mauvais chemin, n’est-ce pas ?

Mais par quel incroyable orgueil nous plaçons-nous obligatoirement dans le troupeau, dites-moi ? Il est intéressant de relire cette page d’Evangile en prenant le contrepied total et en se demandant : « Et si, par le plus grand des hasards, la brebis perdue… c’était moi ? »

Et ça change tout.

C’est moi qu’il est allé rechercher en laissant de côté tout le reste

le temps de me ramener !

C’est moi que le Seigneur est venu rechercher. C’est moi pour qui il a donné tout son temps, toute son énergie comme il le fait pour la brebis perdue, comme le fait cette femme, aussi, pour la pièce qui lui manque, dans la deuxième partie de notre Evangile. C’est moi qu’il est allé rechercher en laissant de côté tout le reste, le temps de me ramener…

Il me semble que chacune et chacun de nous gagnerait à se poser la question : et si la brebis perdue ce n’était pas « l’autre » mais peut-être moi ? Et si le Seigneur était venu me chercher dans ma vie, d’une manière ou d’une autre ?

Essayons de repenser à ces moments où le Seigneur nous a aidés, où il a débarqué sans crier gare, par l’intermédiaire d’un signe, d’un ami, d’un événement… peut-être bien que c’était chacune, chacun de nous, alors, sa brebis perdue…

Je pense que nous pourrions être reconnaissants envers le Seigneur d’être venu rechercher chacune des brebis que nous sommes à chaque fois que nous nous égarions. Et de continuer à le remercier, parce qu’il le fait encore. Eh oui, soyons honnêtes jusqu’au bout, la brebis perdue que je suis passe son temps à s’égarer, en réalité. Et le Seigneur passe son temps à me ramener.

Pas vous ?

Vincent Lafargue

Publié sur www.cath.ch le 9 septembre 2022

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