L’Esprit… le féminin de Dieu

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Homélie pour la solennité de la SAINTE TRINITE, année C

Proverbes 8,22-31 / Psaume 8 / Romains 5,1-5 / Jean 16,12-15

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Introduction (avant lectures)

Une fois n’est pas coutume, je vais prendre la parole AVANT que nous n’entendions les lectures… C’est la fête de la Trinité, donc vous imaginez bien que l’Eglise nous propose un texte qui parle du Père, un texte qui parle du Fils et un texte qui parle de l’Esprit, c’est logique n’est-ce pas ? Et tous les trois vont se retrouver ensuite dans l’Evangile. La question que je vous pose c’est : est-ce que vous arriverez à repérer lequel des textes parle du Fils, lequel des textes parle de l’Esprit et lequel des textes parle du Père… entre la première lecture, le psaume et la deuxième. Je reviens vers vous après pour récolter les réponses…

…alors, alors, Chers Amis,

…avez-vous repéré ? Il y avait quelques indices, mais il y a aussi des pièges, hein !

Le plus simple, c’est de commencer par le texte qui concernait le Père, le Créateur… est-ce que vous avez repéré s’il s’agissait de la première lecture, du psaume ou de la deuxième ?

  • Le psaume !

Le psaume, ça paraissait assez évident ! « Ô Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom ! » avons-nous chanté, « à voir ton ciel, ouvrage de tes doigts… » c’est pas l’Esprit qui a créé le ciel, c’est pas le Christ non plus… donc « la Lune et les étoiles que tu fixas », tout ça, ça fait référence au Père Créateur, bien sûr.

Pour le Fils, il fallait tendre un petit plus l’oreille, mais il y a une lecture qui parlait explicitement de « notre Seigneur Jésus-Christ »… et c’était la première ou la deuxième ?

  • La première !

Eh bien non. Ce n’était pas la première, vous n’avez absolument pas entendu parler du Christ dans la première lecture – et pour cause ! La première lecture provient de l’Ancien Testament, du livre des Proverbes, et on n’y parle pas du tout du Christ. On parlait de la Sagesse, dans la première lecture. Eh oui…

Vous me direz : « Ça nous fait une belle jambe ! C’est quand même ni le Père, ni le Fils, ni l’Esprit !» J’y reviens…

C’est la deuxième lecture qui parlait du Christ : « Frères, nous disait Paul, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ – vous l’avez entendu ça… si, si ! – lui qui nous a donné par la Foi l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis… » tout ça parlait du Christ.

C’est donc la première lecture qui parlait de l’Esprit. Et alors là ça demande d’apprendre peut-être quelque chose…

Parce que la première lecture était entièrement au féminin et parlait de la Sagesse. « Le Seigneur m’a FAITE pour lui. Avant les siècles, j’ai été FORMEE… – c’est au féminin – quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus ENFANTEE – c’est au féminin – avant que les sources jaillissent, avant que les montagnes soient fixées, avant les collines, je fus ENFANTEE », dit la Sagesse…

Mais… de qui parle-t-on ? Quelqu’un qui était là AVANT la création du monde… avant la formation des collines, « avant même que le Seigneur n’ait fait le ciel et la terre » disait le texte… mais c’est l’Esprit, bien sûr ! Souvenez-vous de vos Bibles, première page, livre de la Genèse chapitre 1 « avant que le Seigneur n’ait fait le ciel et la terre, l’Esprit du Seigneur planait sur les eaux… »

L’Esprit était là avant la création du monde. Et c’est tout ce que cette première lecture nous disait en parlant de la Sagesse.

Alors évidemment, dans notre esprit francophone c’est pas facile ! Parce que le mot « esprit » est masculin… Seulement, Chers Amis, si vous parliez hébreu, la langue de Jésus, eh bien ça changerait tout ! Parce qu’en hébreu, le mot « esprit », « RouaH » si je le prononce en hébreu, c’est un mot FEMININ, figurez-vous.

Eh oui Mesdames, il y a du féminin en Dieu. Et comment !

Ça me fait toujours éclater de rire, quand on parle de « démasculiniser Dieu », vous avez peut-être entendu ces débats récemment… avec toutes les questions de genre on trouve que le Dieu-Père est trop « Père » n’est-ce pas, donc il faudrait démasculiniser tout ça… mais il faudrait plutôt rappeler qu’il y a TOUT en Dieu, pas seulement du masculin.

Il y a du féminin ! L’Esprit Saint, pour n’importe quel esprit hébraïque, pour n’importe quelle personne qui parle la langue de Jésus, l’Esprit Saint c’est féminin ! Bien sûr !

Alors en français, évidemment, ce n’est pas facile à concevoir, il faut déconstruire un petit peu notre vision de l’Esprit. Mais pour Jésus, c’était une évidence, l’Esprit est féminin. Il y a du féminin en Dieu.

Et, dans le livre des Proverbes, on parle de la Sagesse de Dieu. La sagesse… c’est un des attributs de l’Esprit, bien sûr.

J’espère donc que vous verrez Dieu différemment désormais.

Un Dieu en trois personnes mais qui ne sont pas que trois personnes masculines. Au fond, de masculin, il n’y a que le Fils. Le Père ne s’est jamais incarné, on ne sait pas quel visage il aurait s’il s’incarnait, notre Dieu-Créateur.

Et on dit, dans le livre de la Genèse, qu’il a créé l’homme et la femme ENSEMBLE à son image. Ce n’est pas l’homme qui est à l’image de Dieu, ce n’est pas la femme qui est à l’image de Dieu, c’est l’homme et la femme ENSEMBLE qui sont à l’image du Créateur.

Il y a peut-être donc bien les DEUX dans le Créateur, et le féminin dans l’Esprit et le masculin dans le Fils. Parfait équilibre, ça ne nous étonnera pas.

Mais ça vient bousculer un petit peu nos conceptions habituelles de la Trinité, n’est-ce pas ?

Si vous préférez garder une autre image beaucoup plus simple, je vous la donne aussi. Elle vient d’un de nos assistants pastoraux. « La Trinité, dit-il, c’est comme le soleil. Le Père, c’est l’astre. Le Fils, c’est la lumière que l’astre envoie vers les hommes. Et l’Esprit, c’est la chaleur qui est ressentie. »

C’est une belle image aussi, encore plus simple.

Gardez celle qui vous conviendra, mais surtout ne vous laissez jamais dire qu’il n’y a pas de féminin en Dieu. Il y en a !

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Bex, samedi 11 juin 2022, 18.00 (version jeunes)

Leysin, dimanche 12 juin 2022, 10.15

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