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Homélie pour le 34e dimanche TO, année C
Solennité du Christ-Roi
2e livre de Samuel 5,1-3 / Psaume 121 / Colossiens 1,12-20 / Luc 23,35-43
> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :
Chers Amis,
Si je demandais aux enfants, qui sont ici devant, de faire un dessin représentant un roi, je suis à peu près sûr du dessin que j’obtiendrais : un personnage avec un bel habit, une couronne, vivant dans un palais, et se déplaçant dans un beau carrosse.
Et si je demandais une reine, il y aurait juste la neige en plus.
De fait, les rois et les reines des 45 monarchies du monde ont tous, plus ou moins, de beaux habits. Ils ont presque tous une couronne qu’ils ne portent pas jour après jour, évidemment. Et si le carrosse n’est de sortie que pour les grandes occasions, ils vivent tous, à peu d’exceptions près, dans un palais.
J’ai dit 45 monarchies car effectivement il y a 45 monarchies dans le monde. J’ai l’air d’étaler ma culture comme ça, mais je ne le savais pas… J’ai vérifié sur Internet avant de vous le dire.
Mais en fait il n’y en a pas 45, il y en a 46. Et ça, internet ne vous le dira pas.
La 46e monarchie ou la première, tout dépend l’importance qu’on lui donne, c’est la nôtre, c’est le Christianisme. C’est une monarchie, le Christianisme. Et notre roi à nous, c’est le Christ.
C’est le sens de cette fête que nous célébrons ce matin. Le Christ-Roi de l’univers.
Seulement, nous avons un roi un peu particulier, il faut bien le reconnaître, en comparaison avec les reines et les rois du monde. C’est vrai : son palais, c’est une étable… son carrosse, c’est un petit âne… ses beaux habits, on les déchire pour se les partager… sa couronne n’est pas sertie d’émeraudes ou de diamants, mais d’épines… et son trône, c’est une croix. Etonnant, pour un roi, n’est-ce pas ? Etonnant aux yeux du monde, en tout cas.
Car cet étonnement n’est pas nouveau, il s’inscrit dans une histoire, celle du peuple de Dieu. Si vous lisez l’Ancien Testament, v ous y découvrirez d’autres rois étonnants qui ne correspondent pas vraiment au standard des reines et des rois du monde.
Dans la première lecture que nous avons entendue tout à l’heure, l’extrait du deuxième livre de Samuel, on nous parlait d’un autre roi célèbre, le roi David.
Mais là aussi, il s’agit d’un roi tout à fait étonnant. Souvenez-vous de son élection : c’était le plus petit, à tel point qu’il n’était même pas sur la liste pour être sélectionné ce jour-là ! C’est quand même un peu surprenant : l’élu n’est même pas sur les bulletins de vote ! On en choisit un autre, le plus improbable, le plus petit…
Et Jésus est bien souvent appelé fils de David, puisqu’il s’inscrit dans sa lignée. Il s’inscrit à la suite de ce roi surprenant que fut David. Il est l’un de ses héritiers, en quelque sorte. Les tribus d’Israël sont du même sang que David, héritiers de son Royaume, le texte nous le disait très bien d’ailleurs.
Ainsi va la royauté, on le sait bien. Si vous avez dans vos veines quelques gouttes de la famille Windsor, il se pourrait bien qu’un jour vous héritiez du trône d’Angleterre. Je ne sais pas si je dois vous le souhaiter !
Mais notre deuxième lecture, la lettre de Paul aux Colossiens, et puis ensuite l’évangile de Luc, renversaient complètement l’idée de royauté.
Parce que vous et moi, nous sommes héritiers de ce roi qu’est le Christ. Et pourtant nous ne sommes pas du même sang que lui. Et c’est pourtant bien par le sang que nous sommes héritiers… mais par le sang qu’il a versé pour nous sur la croix, c’est tout autre chose.
Et il en va ainsi, vous le savez, pour chaque baptisé : notre baptême nous rend héritiers du Royaume de Dieu. Notre baptême, vous le savez, fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois, et au féminin, des prêtresses, des prophétesses et des reines. Chaque baptisé est prêtre, prophète et roi. On l’a entendu au jour de notre baptême, mais bien souvent on ne s’en souvient pas parce qu’on était tout gamins.
Nous sommes prophètes, c’est le plus facile à comprendre, parce que nous avons pour mission d’annoncer la parole de Dieu, de parler de Dieu à l’extérieur, dans nos familles, dans nos lieux de vie.
C’est ça un prophète. Et Dieu sait qu’il n’est pas toujours écouté. C’est notre cas aussi quand nous parlons de Dieu à l’extérieur…
Nous sommes prêtres et ça, c’est moins facile à comprendre. Il n’y a pas qu’un seul prêtre, ici, ce matin, il y en a toute une série. Moi, je me contente de présider la célébration. Mais vous, vous célébrez, vous n’êtes pas là, passifs, sur vos bancs, vous chantez, vous répondez, vous écoutez, vous êtes célébrants vous aussi parce que vous êtes prêtres de par votre baptême.
Enfin, et c’est le plus important à cette fête, vous êtes reines et rois. Parce que notre Royaume a ceci de particulier qu’il n’a pas qu’un seul roi : tous les baptisés sont reines et rois du Royaume des Cieux. Deux milliards et demi de reines et de rois actuellement ! Et ça continue d’augmenter !
Grâce à Jésus, nous sommes devenus des héritiers d’un Royaume universel.
Alors… c’est un Royaume un peu particulier : il n’a aucune frontière. Et il est en construction : vous et moi, nous le construisons ensemble.
Ce Royaume, c’est un Royaume d’amour, de pardon, de paix. Voilà le Royaume dont nous sommes héritiers et dont nous sommes tous, tout en étant les constructeurs, les reines et les rois.
Construisons donc ce Royaume-là autour de nous, parce que ça commence dans nos cœurs et autour de nous, l’amour, le pardon, la paix.
Construisons ce Royaume avec cette nouvelle manière d’être des reines et des rois, héritiers de tout l’amour que notre roi nous a laissé.
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Champex, samedi 22 novembre 2025, 17.00
Aigle, dimanche 23 novembre 2025, 10.00

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