Cécile et José – Homélie de mariage

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1Co 12-31 – 13-8 / Psaume 121 / Mt 7,21.24-29

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Version écrite :

Chère Cécile, Cher José,

Vous ne parlez pas la même langue à la base, tous les deux… Pourtant, vous nous avez réunis au nom de votre amour ! Nous ne parlons pas la même langue, tous dans cette église, et pourtant, aujourd’hui, grâce à vous, nous sommes réunis !

Parce que l’universalité – et des langues et des personnes – ça vous connaît !

José, dans ton métier, il y a une langue universelle : parce qu’un corps humain, c’est le même partout dans le monde.

Un cœur qui bat, ou qu’il faut masser pour le faire rebattre, peu importe la couleur de peau de son propriétaire, peu importe la langue qu’il parle, son origine, sa religion : c’est un cœur, c’est un cœur humain d’égale dignité avec tous les autres cœurs humains.

Tu parles la langue du corps dans ton métier.

Cécile, de ton côté, c’est la même chose : la langue des enfants, c’est une langue universelle.

Tout petits, lorsque nous naissons, nous nous ressemblons tous et nous sommes tous d’égale dignité, quelle que soit la couleur de la peau d’un enfant, quelle que soit la langue qu’il apprend à parler, quelle que soit sa famille, son origine, sa religion. Il est d’égale dignité et tu le traites ainsi, dans ton métier, toi aussi.

Vous nous avez proposé cet Evangile dans lequel Jésus vous demande de construire sur le roc.

Alors ça tombe assez bien puisque, depuis hier, vous vous appelez tous les deux « Roca ». C’est déjà bien parti, hein !

Mais il y a d’autres raisons pour lesquelles vous avez choisi cet évangile…

Le roc, c’est aussi celui de vos valeurs. 

Notamment une de vos valeurs que vous avez très puissamment en commun, la communication.

Non seulement pour parler, mais également pour écouter. Si Dieu nous a donné deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus que nous parlons.

Le roc de vos valeurs, c’est aussi celui de la foi.

La foi qui, au départ, est celle de José dans votre couple, j’ose le dire.

Une foi magnifique, hein ! Il a prié pour rencontrer celle qui deviendrait son épouse et deux semaines plus tard : voilà Cécile !

Franchement… si ça c’est pas de la foi !

Il fallait tout de même aller là où il y a des rocs, il fallait monter dans le Val de Bagnes pour ça. Fallait pas rester en plaine.

Il suffisait aussi d’appliquer ce que nous disait le psaume que vous avez choisi : « Je lève les yeux vers les montagnes d’où me viendra le secours. »

C’est ce que tu as fait. Tu as levé les yeux vers le Val de Bagnes. Et c’est précisément là que t’attendait le secours, comme on dit parfois dans la Bible.

Quand, au moment de la création de la femme, on dit que Dieu va faire un secours à l’homme. En réalité, quand on va voir les termes hébreux, c’est bien plus que cela : c’est un élément vital.

Et Cécile est ton élément vital. Beaucoup plus que ton secours. Elle est ta meilleure amie dans tous les sens du terme.

Celle qui est patiente. Celle qui espère tout. Celle qui supporte tout. Celle qui pardonne tout. Ce sont les mots de la première lecture, la lettre de Paul, que vous avez choisi de nous faire entendre, celle qui décrit mieux que beaucoup d’autres textes la puissance de l’amour, cette force immense qui vous relie.

Au fond, quand je vous regarde et au fur à mesure de nos rencontres chez vous, je me dis que José a appris à Cécile la force gigantesque de la foi, la vraie. Et qu’à son tour, Cécile apprend à José la force gigantesque de l’amour, le vrai.

Avec l’esprit d’émerveillement, qui est le vôtre, avec la confiance qui est la vôtre, avec la foi – grande ! – qui est la vôtre, il vous reste encore mille choses à vous apprendre l’un l’autre, mille richesses que l’un possède et que l’autre a envie d’apprendre, et vice versa.

Et parmi ces richesses, il vous faudra ne pas toujours compter sur vos qualités, vos talents personnels, pour apprendre à compter sur l’autre.

Vous le faites déjà depuis deux ans. Mais il faudra continuer cet apprentissage.

José apprendre à ne pas compter que sur Dieu… Parce que lorsqu’un texte manque au dernier moment, heureusement que Dieu est là. Mais il pourrait arriver que ça nous joue des tours quand on ne compte que sur notre foi.

Et Cécile, à l’inverse, il te faudra apprendre à lâcher prise…

J’ai 26 pages de script ici… et j’aime mieux vous dire que, quand elle fait les choses, elle les fait correctement, hein ! Eh bien, c’est la même chose, il te faudra apprendre à lâcher prise. Parce que, lorsqu’on lâche prise, c’est souvent là que Dieu surgit. Et c’est exactement ce que tu as vécu dans le Val de Bagnes.

Apprendre à compter sur l’autre et pas seulement sur Dieu, apprendre à lâcher prise pour découvrir l’autre et ce que Dieu veut pour vous, c’est tout le bien que je vous souhaite à tous les deux !

Merci de nous inviter pour ce jour !

Que ce jour ne soit surtout pas le plus beau jour de votre vie parce qu’alors cela signifierait que les autres le seront moins, qu’il soit le premier des plus beaux jours désormais !

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Trient, samedi 12 octobre 2024, 14.30

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