Les tactiques de notre ennemi

Classé dans : Homélies, Méditer | 0
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Cette semaine en particulier, nous avons passablement parlé de guerre aux informations.

Il y a les guerres qui se suivent depuis déjà des mois et des années. Je pense à l’Ukraine, je pense à la Terre sainte.

Mais il y a aussi la guerre en positif, si j’ose dire, puisque cette semaine, il ne vous a pas échappé que l’on a célébré le 80e anniversaire du débarquement.

Il y a deux principes essentiels pour qui fait la guerre… Le premier de ces deux principes, c’est de bien connaître son ennemi. C’est essentiel si l’on veut faire la guerre, il faut connaître son ennemi.

Or, nous menons une guerre, nous les croyants, contre le Mal. C’est une guerre multimillénaire et notre ennemi, nous le connaissons bien. On l’appelle en hébreu « Satan », ce qui signifie l’adversaire ou, en grec, « Diabolos », ce qui signifie « le Diviseur » et qui a donné le mot « diable ».

Nous le connaissons bien et nous connaissons bien ses tactiques.

Alors il n’est pas inutile, de temps en temps, de nous rappeler quelles sont ces tactiques pour nous atteindre. C’est l’objet de plusieurs des extraits que nous avons entendu ce matin.

Tout d’abord, cette parole très importante de Jésus qui nous disait : « Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens s’il ne l’a d’abord ligoté. »

Le Diable ne peut pas entrer en nous et piller notre âme s’il ne nous a d’abord ligotés.

Alors quelle est sa tactique pour nous ligoter, me direz-vous ?

Eh bien, nous l’avions dans la première lecture et elle est plus que connue, cette histoire d’Adam et Eve.

Dieu avait demandé de ne pas manger d’un certain fruit pour le bien d’Adam et Ève… et le serpent va dire à Ève : « Mais pas du tout ! Il vous a dit ça pour vous tromper !

Mais en réalité, c’est pour votre bien que vous allez manger de ce fruit. C’est le contraire de ce qu’il a dit. C’est le fruit qui vous rendra comme des dieux. Il a simplement peur que vous soyez comme lui ! »

La principale tactique du diable face à nous : il essaie de nous faire prendre tare pour barre. Vous connaissez cette expression : croire que ce qui est mal est en réalité bien. Et quand il y arrive avec Dieu, en plus, alors là il jubile ! Quand il arrive à nous faire croire que Dieu veut notre mal alors que Dieu ne veut que notre bien, c’est sa plus grande victoire !

Vous allez me dire : « Oui, mais ça… ça n’arrive jamais ! » et je vais vous dire : ça vous arrive tous les jours, mais alors tous les jours !

À chaque fois qu’on dit : « qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » eh bien, vous succombez à cette tactique. Dieu ne veut jamais le mal qui arrive dans notre vie, jamais ! Donc quand on dit : « qu’est-ce que j’ai fait au ciel pour avoir cette tuile ? » eh bien on succombe à la tactique du Diable qui veut nous faire prendre le mal pour le bien.

Voyez, c’est fréquent dans nos vies.

Évidemment, ça entraîne, ça induit une autre de ses tactiques préférées qui est la culpabilité. Quand il arrive à nous insuffler une culpabilité, alors là, il gagne très fortement.

Et c’est précisément ce qui se passe dans notre première lecture. Adam se cache parce qu’il a peur de Dieu. Alors que le Seigneur est là pour lui dire : « Mais je sais bien que tu as succombé à ce péché. C’est pas grave, je te pardonne. » Mais Adam, lui, il a peur et donc il commence par se cacher.

Et puis, deuxième erreur induite par le diable, il va dire : « c’est pas moi, c’est elle ! » Ça aussi, on connaît bien ! C’était notre tactique préférée dans nos cours de récréation, avouons-le ! Quand on était pris en flagrant délit, on disait : « Non, c’est pas moi, c’est lui qui m’a poussé ! »

Et Ève va faire exactement la même chose, on est sur un pied d’égalité, Mesdames, dans cette histoire : Ève va dire « c’est pas moi, c’est le serpent qui m’a trompée ! »

Elle a raison, mais enfin, c’est elle qui a mangé le fruit et c’est Adam qui a mangé le fruit. Et Dieu ne dit pas « Qui vous a trompé ? », Dieu dit : « Qu’est-ce que tu as fait ? » …et ils sont incapables de répondre à la question !

  • Qu’est ce que tu as fait ?
  • J’ai mangé du fruit.

…ça suffisait ! Et Dieu aurait dit : « Je te pardonne. »

Mais non : le mal nous pousse à prendre des chemins de traverse de plus en plus compliqués. On ne répond pas à la question et puis on se défile. Voilà la tactique du mal.

Alors vous allez me dire : « C’est bien beau de connaître sa tactique mais enfin faudrait peut-être aussi connaître la tactique pour lui répondre ! »

Nous l’avions dans la deuxième lecture. Quand Paul nous dit d’abord que la grâce est de plus en plus répandue. Première réponse que nous pouvons donner au mal : il n’aura pas le dernier mot.

Toute la Bible nous le dit, jusqu’aux dernières pages, jusqu’à l’Apocalypse où on nous montre que le mal ne gagnera pas. Non. Il se battra, oui, mais il ne gagnera pas.

Donc la première réponse, c’est la Foi : « Je crois, Seigneur, que c’est toi le vainqueur, que tu as déjà remporté ce combat par la Croix, tu es déjà vainqueur ! »

Enfin, Paul nous disait que notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais bien à ce qui ne se voit pas. Si Adam et Eve ne s’étaient pas attachés à ce fruit qui se voyait, mais plutôt à Dieu qu’ils ne voyaient pas à ce moment-là, il n’y aurait pas eu de problème.

Autre tactique pour répondre au Diable, donc : ne jamais s’attacher aux apparences, mais bien à l’éternité, à ce que Dieu nous propose.

Reste un petit point qui a toute son importance, c’est ce fameux blasphème contre l’Esprit dont parlait Jésus dans l’Évangile. Il commence par dire que Dieu pardonnera tout – et on est fort aise de l’entendre – mais juste après, il semble nous dire qu’il y a quelque chose que Dieu ne pardonne pas, le blasphème contre l’Esprit.

« Blasphème » suppose déjà une parole, c’est donc d’une parole qu’il s’agit. Blasphème contre l’Esprit ? C’est donc un blasphème contre Dieu, et ce n’est pas simplement un juron contre Dieu.

Non, le blasphème contre l’Esprit serait précisément d’utiliser la tactique du Diable contre Dieu. Ça, ce ne serait pas pardonnable. Et de l’utiliser jusqu’au bout, puisque Jésus nous explique dans d’autres paraboles qu’il y a toujours moyen de revenir à Dieu jusqu’à la dernière seconde.

Le blasphème contre l’Esprit serait donc de continuer à désespérer de Dieu jusqu’au bout, de continuer à parler contre Dieu jusqu’au bout jusqu’à la dernière seconde, et ça, ce ne serait pas pardonnable.

Vous reconnaitrez avec moi qu’il en faut beaucoup pour tomber dans ce blasphème-là. Je ne nous le souhaite ni à vous ni à moi, puisque nous savons que Dieu nous pardonne tout si nous lui tendons la main, même au dernier moment.

Et c’est en cela, encore une fois, que Satan n’a jamais la victoire, puisque Dieu est toujours vainqueur, même jusqu’au plus noir de notre cœur.

Reste une dernière chose dans les textes d’aujourd’hui : être mère, être frère de Jésus, ce n’est pas forcément s’appeler Marie, c’est simplement faire la volonté de Dieu. « Celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère ! » dit Jésus.

Faisons donc la volonté de Dieu en connaissant bien notre ennemi et aussi en se souvenant qu’il n’y a pas, il n’y a jamais un camp du bien et un camp du mal. C’est le deuxième principe très important à la guerre : le principal ennemi quand on se fait la guerre, ce n’est pas ceux d’en face.

Le principal ennemi des Français à l’époque, ce n’était pas les Allemands. Le principal ennemi des Allemands à l’époque, ce n’était pas les Juifs.

Le principal ennemi de quelqu’un qui fait la guerre, c’est la guerre elle-même.

Il n’y a que deux camp qui veulent la paix dans chaque guerre et leur principal ennemi, c’est la guerre.

Mais là aussi, le mal les trompe en leur faisant croire que leur principal ennemi, c’est l’autre.

Souvenons-nous de ces deux principes et nous ferons la volonté de Dieu, assurément.

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Glion, dimanche 9 juin 2024, 11.00

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