Mourir en vie

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Mourir en vie

Jean 11,1-45

Un sondage réalisé il y a quelques années en France montrait que, parmi les personnes se déclarant chrétiennes, seule la moitié croit à la Résurrection de Jésus et, pire, seuls 10% croient à la Résurrection des morts. Une personne sur dix. C’est effarant. Alors que c’est un point central de notre foi chrétienne. C’est ce que Jésus demande à Marthe dans notre évangile de ce dimanche : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Et c’est parce que Marthe répond par l’affirmative que le miracle est possible, signalons-le au passage. L’incroyance tendrait donc à rendre le miracle impossible. Il n’y a pas de vie éternelle pour celles et ceux qui n’y croient pas, tout simplement. Pour toutes celles et tous ceux qui voient la mort comme une fin en soi, un stop final.

Mais voir la mort comme une fin n’a aucun sens lorsqu’on se dit chrétien. Lorsqu’on croit au Christ, la mort n’est qu’un passage. On traverse les ravins de la mort, comme le dit le psaume 22. C’est une traversée, un passage. Pas un passage vers une autre planète, genre Sirius, façon Temple Solaire, non ! Un passage vers la vie éternelle, tout simplement. Notre corps meurt et se décompose, il est parfois réduit en cendres, mais notre âme vit. Elle lui survit.

Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter ! (Ez 37,12)

Notre âme attend la résurrection finale des morts, annoncée bien avant Jésus par de nombreux textes de l’Ancien Testament, comme par exemple le prophète Ezékiel, notre première lecture de ce dimanche : « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple. »

Notre corps est mortel, tel est le destin de la chair, l’Apôtre Paul nous le dit très bien dans notre deuxième lecture, sa lettre aux Romains : « le corps reste marqué par la mort mais l’Esprit vous fera vivre. »

Croire en la vie après la mort, Chers Amis, ça devient une évidence. Ce sont maintenant des centaines de milliers de témoignages qui nous parviennent, venant de personnes qui ont vécu des expériences de mort imminente. Croire en la vie après la mort, ceci dit, ce n’est pas encore croire en la résurrection des morts. La foi en la résurrection des morts c’est croire que non seulement notre âme vit après notre mort, dans la lumière, mais qu’elle attend cette étape ultime : à la toute fin des temps, tous ressusciteront, tous retrouveront un corps glorieux dont on ne sait pas grand-chose sinon qu’il sera guéri, à en croire les visions du livre de l’Apocalypse qui affirment qu’il n’y aura plus ni deuil, ni larmes, ni maladies, ni souffrance.

Alors ne perdons pas de vue ce fondement absolu de notre foi qu’est la résurrection des morts. Mais n’oublions pas non plus cette si belle phrase de l’abbé Maurice Zundel qui arpenta jadis notre Suisse Romande : « Le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort. »

Que la mort, lorsqu’elle viendra, nous trouve en vie. Voilà mon souhait pour Chacune, Chacun de nous !

Vincent Lafargue

Publié sur www.cath.ch le 24 mars 2023

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